L’Algérie exportera de l’hydrogène en Europe à des prix concurrentiels

hydrogène Benattou
Le ministre de la Transition énergétique et des Energies renouvelables, Benattou Ziane. D. R.

Le ministre de la Transition énergétique et des Energies renouvelables, Benattou Ziane, a affirmé que l’Algérie jouera «un rôle axial» dans l’exportation de l’hydrogène en Europe à «des prix concurrentiels» compte tenu «des capacités importantes de l’Algérie en matière de cette énergie propre, rapporte l’APS.

Dans une interview accordée au site électronique TaqaNet, publiée mardi, Ziane a fait savoir que l’étude établie par son département ministériel et un partenaire allemand pour l’évaluation des capacités de production de l’hydrogène, notamment vert, avait indiqué que «l’Algérie jouera un rôle axial dans la production et l’exportation de cette qualité (hydrogène) selon les capacités importantes d’énergies propres, à l’instar de l’énergie solaire et éolienne, outre les gazoducs reliés à l’Europe et son expérience dans la production et la commercialisation du gaz naturel».

Le ministre a souligné, dans ce sens, que «tous ces facteurs devront permettre de produire et de commercialiser l’hydrogène à des prix très concurrentiels au kilo, notamment via les gazoducs».

Selon le ministre, «toutes les études établies, notamment celles de l’Agence internationale de l’Energie (AIE) et l’Agence internationale des énergies renouvelables, indiquent que l’Algérie devra alimenter l’Europe en hydrogène, notamment vert», ce qui explique, a-t-il dit, «le rapprochement allemand pour un partenariat avec l’Algérie, sachant que l’Allemagne devra recourir à l’hydrogène vert pour réaliser les objectifs de réduction des émissions de carbone à l’horizon 2050».

Répondant à une question sur les sources de financement des projets d’hydrogène, Ziane a souligné que la nouvelle vision reposait sur les investissements privés, nationaux et internationaux, ou ce qui est communément appelé les producteurs indépendants de l’énergie.

Les banques ont «un rôle important» à jouer dans ce financement, notamment «les banques vertes» qui encouragent ce type d’investissements, ce qui écartera l’éventualité de recourir au Trésor public, ajoute le ministre.

Ziane a cité la création d’une commission nationale chargée d’élaborer une stratégie nationale pour le développement de l’hydrogène regroupant les ministères de l’Energie et de la Transition énergétique.

Parmi les missions assignées à la commission, l’établissement de fondements pour le développement de l’hydrogène en Algérie partant d’une vision prospective définissant les contours des moyens et méthodes à utiliser pour développer l’hydrogène, à commencer par les sources de l’énergie propre, la garantie de l’eau et la logistique, à savoir les moyens de production, de transport et de stockage, y compris les utilisations orientées.

Concernant les projets d’exploitation de l’énergie éolienne, Ziane a annoncé le lancement de deux études d’actualisation de l’Atlas national de l’énergie éolienne, rappelant le potentiel important disponible, notamment à Djelfa et Khenchela.

S’agissant des véhicules électriques, le ministre a indiqué qu’il s’agit «d’un défi important pour l’Algérie, d’autant que la plupart des grandes villes connues dans l’industrie automobile s’orientent vers la généralisation de ce type de véhicules, d’où l’importance d’élaborer une stratégie adaptée à cette mutation, ce qui représente aussi l’un des principaux axes contenus dans le plan d’action du ministère».

R. E.

Comment (3)

    Elephant Man
    18 janvier 2022 - 19 h 51 min

    Perfect ! Well done.
    «… l’étude établie par son département ministériel et un partenaire Allemand…».

    Elephant Man
    18 janvier 2022 - 19 h 48 min

    «On fait semblant d’être propre et en réalité on est sale. On a simplement délocalisé la pollution» pour reprendre Philippe Bihouix.
    Si les énergies renouvelables permettent de s’affranchir du pétrole, elles sont dépendantes d’autres matières premières, principalement des « terres rares » qui sont
    des métaux, et ne sont pas aussi rares que leur nom l’indique. Certains comme le lanthane entrent dans la composition des batteries de voitures électriques, des rotors d’éoliennes, des panneaux photovoltaïques et d’autres applications industrielles concernant les technologies dites «vertes».
    Le lithium et le cobalt sont des métaux rares utilisés dans les batteries Li-ion des voitures électriques et dans celles des smartphones. Le cuivre est aussi un métal qui se raréfie car il est surexploité pour le câblage électrique qui quadrille les réseaux des mégalopoles et les relie entre elles.
    Contrairement aux idées reçues la Chine est un excellent exemple :
    la Chine garde le pouvoir de décision sur ses entreprises d’État, entre autres celles concernant les technologies vertes, en conservant au moins 51% des capitaux et demande aux entreprises occidentales qui désirent investir sur son territoire d’apporter les structures industrielles, les emplois qualifiés, le savoir-faire, les laboratoires de recherche. Elle utilise ces connaissances pour son propre développement. C’est ainsi qu’elle est devenue 1er producteur d’énergies vertes au monde, photovoltaïques, 1ère puissance hydroélectrique, éolien et 1er marché mondial des voitures à nouvelles énergies (électrique et hydrogène)
    Ce modèle économique où l’État reste maître de la production et de la distribution n’est pas le capitalisme débridé qui vaut à l’Occident un déclin de plus en plus évident. Et en plus de gagner la course aux technologies vertes, la Chine souffle un vent nouveau sur de nombreux pays d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine. La Chine leur sert de modèle et les entraîne vers une nationalisation des ressources minières : dorénavant, les exploitations locales devront alimenter la consommation intérieure plutôt que satisfaire les appétits des pays clients ce qui ne plaît pas aux Occidentaux.

    Elephant Man
    18 janvier 2022 - 19 h 20 min

    Attention à la tartufferie voiture électrique.
    Je reprends mon commentaire du 27/06/2021 :
    «C’est bien beau tout ça, attention loin de moi l’idée de dénigrer les énergies renouvelables et la protection de dame nature, mais alors pourquoi Nord Stream2 cf.Russie Allemagne inquiète tant…
    Ensuite « véhicules électriques» tout comme panneaux solaires →→→ batterie de LITHIUM extraction et tutti quanti bref les dommages environnementaux causés par l’extraction du lithium ; Et d’un point de vue politique et géostratégique [en mimétisme pétrole Libye Irak Syrie Yémen] →→→ coup d’État en Bolivie contre le président sortant Evo Morales novembre 2019 :
    Elon Musk avait d’ailleurs écrit sur twitter « Nous menons des coups d’État contre qui nous voulons ! Faites avec» en référence à sa société Tesla et tentative d’obtention du lithium à bas prix puisque le Président Morales a nationalisé le lithium et redistribuer les richesses du pays au peuple.»
    Cas de l’UE : le véhicule électrique à batterie nous est vendu comme sauveur de l’industrie automobile et ses travailleurs la réalité perte d’emplois directs et indirects.
    Les mesures d’émissions qui sont utilisées par l’UE pour quantifier l’impact du VEB sont biaisées, ne sont pris en compte que les gaz à effet de serre rejetés directement sur les routes, et pas ceux générés en cours de production et d’alimentation. D’où l’illusion que les véhicules électriques émettent «zéro émission», ce qui est loin d’être le cas dans les conditions de production actuelles, où leurs batteries sont fabriquées avec de l’énergie fossile et ne sont pas forcément alimentées ensuite par de l’électricité « propre » … Leur bilan carbone s’avère en réalité très lourd. Aujourd’hui, remplacer le parc auto par des véhicules électriques mènerait au résultat paradoxal d’augmenter les émissions mondiales de gaz à effet de serre..
    On voit bien que le véhicule électrique à l’heure actuelle en UE est utilisé par la classe bourgeoise y compris aux USA quand on voit Di Caprio en faire la pub.
    Effectivement, l’Algérie doit penser à la transition énergétique mais pas en copiant les modèles capitalistes polluants. Pour planifier la reconversion de l’industrie et garantir que la réduction des déplacements se fasse de manière égalitaire, une solution serait de développer un pôle public d’infrastructures de transport choisies et opérées démocratiquement par le secteur public pour le secteur public, plutôt que par le capital privé ou à son service.

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