Albares se plaint à Borrell : une source diplomatique algérienne le recadre

Borell Albares
Albares et Borrell sont tous les deux membres du Parti socialiste espagnol. D. R.

Par Kamel M. – Le ministre espagnol des Affaires étrangères s’échine à recoller les morceaux après la décision hasardeuse et incongrue du gouvernement socialiste de Pedro Sanchez d’opérer une pirouette et se jeter dans les bras du régime de Rabat dont il défend le plan d’autonomie au Sahara Occidental, foulant aux pieds les résolutions onusiennes. Le journal espagnol El-Confidencial nous apprend, en effet, que José Manuel Albares a demandé à Josep Borrell, le haut représentant de l’Union européenne pour les Affaires étrangères, de l’aider à surmonter la crise avec l’Algérie, en se plaignant de ce que les autorités algériennes ne répondent pas à ses sollicitations.

Une source diplomatique algérienne, jointe par Algeriepatriotique, a indiqué que «la crise est bilatérale et nous avons affaire à l’Espagne et non pas à l’Union européenne». «Il ne faut pas se tromper de registre, ceux qui assument directement la responsabilité de cette crise sont ceux qui doivent s’impliquer et s’investir pour la surmonter», a expliqué notre source, en rappelant que «le retour à la normale des relations algéro-espagnoles est tributaire de l’application du droit international». Des propos qui le disqualifient de fait par ses prises de position partisanes et partiales.

Il y a lieu de rappeler que le haut représentant de l’UE est lui-même membre du Parti socialiste espagnol et qu’il était venu à la rescousse du gouvernement espagnol en soutenant crânement que «l’appui exprimé par le gouvernement de Pedro Sanchez à l’initiative marocaine est similaire à celui adopté par l’Allemagne et la France, et toutes ces positions répondent à la Charte de l’ONU qui plaide pour une solution négociée entre les parties concernées».

Selon le média espagnol, José Manuel Albares n’a pas eu de retour d’Alger depuis que la lettre de Pedro Sanchez à Mohammed VI dans laquelle il s’aligne sur le Maroc dans le conflit du Sahara Occidental a été rendue publique le 18 mars dernier. «A la demande du chef de la diplomatie espagnole, Borrell a rencontré, le 26 mars à Doha, au Qatar, le ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra», croit savoir El-Confidencial qui précise, cependant, en faisant parler une source proche du dossier, que «ce n’était pas une réunion officielle, mais il y avait intérêt à profiter des contacts avec l’Algérie pour commenter la situation et, logiquement, expliquer la position espagnole et sonder sa position».

«Lamamra a accepté de rencontrer Borrell pour discuter du différend avec le gouvernement espagnol [et] la réponse du ministre algérien a été que son pays respecterait ses engagements en matière d’approvisionnement en gaz mais, comme le prévoient les contrats énergétiques actuels, il augmentera son prix pour le rapprocher du prix du marché», écrit le média espagnol, selon lequel l’Algérie «confirme son virage vers l’Italie en raison des calculs étroits et égoïstes de l’Espagne».

«Malgré les sanctions adoptées par l’Algérie pour exprimer sa colère, Albares s’est toujours montré optimiste en public, et plus encore en privé, quant au dépassement de la crise bilatérale», fait encore remarquer El-Confidencial, en voulant pour preuve le fait que le ministre espagnol ait «déclaré à des députés du Congrès et à des diplomates étrangers qu’il prévoyait qu’en juin la réconciliation entre les deux pays voisins serait scellée, selon l’un de ses interlocuteurs». Au ministère des Affaires étrangères, on dément cette version et souligne que le ministre «n’a jamais fait de commentaire de cette nature en privé», nous apprend le journal, qui rappelle qu’«en public, Albares a répété à plusieurs reprises que l’Algérie est un partenaire stratégique et a toujours été un fournisseur fiable avec lequel l’Espagne coopère dans de nombreux autres domaines, comme la sécurité».

Dans son entretien de ce samedi, le président Tebboune a indiqué que le retour à la normale «est conditionné par le respect du droit international». «Nos relations sont bonnes avec l’Etat espagnol, nous faisons une distinction avec la décision du chef du gouvernement espagnol», a insisté le chef de l’Etat, qui a assuré que l’Algérie «respectera ses engagements en matière de livraison des quantités contractuelles de gaz». Pour lui, «ce qu’a fait le gouvernement espagnol est inacceptable du point de vue moral, juridique et historique car l’Espagne est toujours la puissance administrante du territoire du Sahara Occidental».

K. M.

Comment (15)

    CAFTAN ALGERIEN
    26 avril 2022 - 16 h 31 min

    Le gouvernement Espagnol perd son équilibre et sa maturité, et, cherche  » l’intercession » au niveau de l’U.E..
    L’immaturité de la politique du palais Haschich a contaminé Pedro Sanchez.
    L’Espagne ne respecte pas ses engagements moraux…L’Algérie a aussi le DROIT de changer d’avis et de chercher la fiabilité en Italie !!!

    Anonyme
    25 avril 2022 - 11 h 58 min

    « Drabni o bka, sbakni o chka ». Le monde à l’envers. Ils sont devenus fous ces espagnols, ces derniers temps, sous l’emprise hypnotique de Shlomomo 6… On croit rêver !

      TOLGA - ZAÂTCHA
      25 avril 2022 - 17 h 39 min

      DRABNI OU BKA O SBAQNI AÂNDEL KADI O CHTKA.

    Anonyme
    25 avril 2022 - 9 h 28 min

    On va arreter les palabres infructueuses,nous avons un accords signe,un contrat en bonne et due forme de fourniture de gaz a l Espagne que nous respecterons.Une clause du contrat prevoit la revision des prix pour les aligner sur les exigences du marche mondial des hydrocarbures et du gaz…et notre pays s en tient aux clauses du contrat……Point barre.

      C’est Vrai
      25 avril 2022 - 18 h 55 min

      1 Contrat et c’est Tout.

    Un Deal triangulaire
    25 avril 2022 - 4 h 15 min

    Je reconnais Officiellement la MAROCANITE de la TRAHISON et du MENSONGE…
    Je Reconnais Officiellement l’IBERITE de la GIROUETTE Castillane.
    En ÉCHANGE,
    Je veux la Libération des Territoires Occupés de la RASD
    Et l’ESPAGNE garde CEUTA et MELILLA
    Ça marche ?

    Houbib said
    25 avril 2022 - 3 h 54 min

    Un vieux paysans me dit un jour il faut que l’europe soit toujour forte en economie alimentaire car si elle venait à faire faillite c’est chez nous q’elle s’attaquerait pour faire manger leurs peuple et nous volera toutes nos richesses.

    Tin-Hinane
    24 avril 2022 - 20 h 36 min

    Ils se comportent tous comme des voyous sous hallucinogènes, tous les occidentaux sont devenus frappadingues. Nous n’avons plus à faire à des politiques mais à des charlatans. Les espagnols veulent faire intervenir l’Europe dans quel but, intimider l’Algérie? On est dans du grand n’importe quoi. Ils sont en train de perdre les pédales. L’Europe n’impressionne que les européens et personne d’autre. On voit bien l’impuissance de l’Europe face à la Russie, impuissance dans tous les domaines, ils vont bientôt être complètement écrabouillés par leur propre faute, ce n’est pas une balle qu’ils se sont tirés dans le pied, chaque matin au réveil ils se tirent une nouvelle balle, ils se sont criblés de balles. Au lieu de se rattraper et de bien se comporter avec les pays d’Afrique, au moins, pour se laisser une porte de sortie, ils empirent leurs cas en se comportant comme des inconscients. Pathétique Espagne, qui va tout perdre.

    Anonyme
    24 avril 2022 - 19 h 12 min

    Le monde, aujourd’hui, c’est la loi du marché, et ce jusqu’à preuve du contraire.

    J’ai comme un bon souvenir, des vaccins anti covid… Si tu as pas la thune, c’est simple… Tu crèves.

    La magie de l’offre et de la demande.

    Alors, pour les prix du pétrole et du gaz, aucune raison, il faut aligner sur le cours du marché.

    Le business, a horreur des états d’âmes.

    Alors, au suivant… Puisque l’offre, va aller en s’affaiblissant d’année en année.

    Dans les 8 à 10 années à venir, la demande va crever le plafond.

    Elephant Man
    24 avril 2022 - 18 h 59 min

    Le pétrole et le gaz vous banquez.

    Raïna
    24 avril 2022 - 18 h 02 min

    La cause sahraouie au même titre que la cause palestinienne sont devenues aux yeux de certains états voyous et sans scrupules une forme de deal,
    de monnaie d’échanges voir de commerce sous forme de calculs,d’arrangements et d’intérêts au détriment du droit des peuples,des opprimés qui subissent la spoliation de leur propre terre et se retrouve dépourvu de droits et de liberté…
    Il n’y a nulle doute que la contre attaque que mène la RUSSIE contre l’impérialisme occidental et l’injustice permettra un rééquilibre des forces et changera la donne pour ne pas dire la face du monde et qui sera inchallah bénéfique pour les peuples frères sahraouis et palestiniens

      Elephant Man
      24 avril 2022 - 18 h 58 min

      @Raïna
      Exactement.
      VIVE LE POLISARIO VIVE LA RÉSISTANCE SAHRAOUIE VIVE LA RASD LIBRE VIVE LA RÉSISTANCE PALESTINIENNE VIVE LA PALESTINE LIBRE QU’ALLAH VOUS PROTÈGE

    Anonyme
    24 avril 2022 - 15 h 33 min

    Si les espagnols estiment qu ils tirent plus d avantages en cédant au Maroc ,pourquoi veulent ils nous parler?
    Ils ont assez profité de la crédulité des algériens !!!
    Maintenant c est business is business!!! L Espagne ou un autre pays c est la même chose ,on vend et on achète à qui on veut….c est nos richesses et notre argent…
    On est gentils mais on n est pas c….on a compris maintenant avec qui vous étiez de mèche !!!

    Vangelis
    24 avril 2022 - 12 h 57 min

    J. Borrel, haut représentant de l’UE, espagnol et membre du PSOE, pour des raisons d’impartialité, aurait du s’abstenir de déclarer quoi que ce soit au sujet de cette affaire. Il n’a pas été mandaté pour prendre position sur telle ou telle situation sans l’accord de la C.E.

    En outre, je ne vois pas qu’il faille augmenter les prix du gaz progressivement payé par l’Espagne alors que cette dernière avait, par le biais de Naturgy trainé l’Algérie devant la Cour d’arbitrage pour exiger une réduction de prix dudit gaz qui à l’époque avait un cour spot moins élevé que le prix long terme fixé contractuellement.

    A ce pays et à tant d’autres, il faut se faire respecter. Il faut rendre coup pour coup. En affaires il n’y a pas d’amitié qui compte mais des intérêts et celui de l’Algérie est évident. Elle ne doit donc avoir aucune gêne à mettre le prix an concordance avec le cour mondial.

    Sprinkler
    24 avril 2022 - 12 h 13 min

    … Le destin des Sahraouis ne dépend ni de la volonté du Maroc ni de celle de la France ou de l’Espagne. L’indépendance de ce territoire ne saurait faire l’objet d’un quelconque « référendum d’autodétermination ». L’occupant makh… doit se retirer des territoires qu’il occupe depuis 1975, sans condition ! En attendant ce jour heureux, que le gouvernement de Pétro SansGAZ goûte aux joies du revirement et des coulisses diplomatiques…Les pays qui ont maille à partir avec l’Algérie devraient savoir que sa diplomatie est insensible aux « intercessions », encore plus lorsque les deux larrons sont du même clocher…

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