Le FMI s’explique à propos de son dernier rapport incohérent sur l’Algérie
Par Houari A. – Les responsables de la région MENA au Fonds monétaire international (FMI) ont répondu à une correspondance que leur a adressée le professeur Abderrahmane Mebtoul au sujet du rapport comportant des incohérences sur les chiffres du chômage et les prévisions économiques en Algérie. La synthèse du rapport, telle que reprise par l’APS, recèle des contradictions entre les données macroéconomiques dont le taux de croissance relativement faible par rapport à la pression démographique et les données macro-sociales, dont le taux de chômage en forte baisse est contraire à la réalité, a noté l’économiste qui a demandé des éclaircissements sur la méthodologie et les hypothèses de projection pour ne pas induire en erreur les autorités et l’opinion publique algériennes.
La réponse que le professeur Mebtoul vient de recevoir est que tous les rapports reprennent dans leurs lignes directrices les données transmises par les gouvernements respectifs. Donc, le rapport sur l’Algérie reprend ceux que l’institution financière internationale a obtenus auprès du ministère des Finances algérien. «Ce qui montre, comme l’a maintes fois dénoncé le président de la République, l’effritement du système d’information en Algérie», regrette l’expert, qui précise, cependant, que cela «ne dédouane pas le FMI qui aurait dû procéder à des tests de cohérence au vu des indicateurs macroéconomiques et macro-sociaux qu’il reçoit». «D’ailleurs, avec la crise actuelle, alimentaire et énergétique, on aura remarqué que les projections du FMI sur les perspectives de l’économie mondiale changent tous les deux à trois mois, du fait des incertitudes à la fois géopolitiques et économiques», souligne-t-il.
«Le dernier rapport du Fonds monétaire international sur le taux de chômage en Algérie demande des éclaircissements», avait indiqué le professeur Abderrahmane Mebtoul, dans une déclaration à Algeriepatriotique, en interrogeant : «Comment, avec un taux de croissance démographique entre 2020-2021 qui se situe entre 1,8 et 2%, une demande d’emploi d’environ 350 000 à 400 000 par an qui s’ajoute au taux de chômage actuel, estimé en 2021 à 14,3%, celui-ci peut-il être inférieur à 10% ?» «Par ailleurs, pour le calcul du taux de chômage, a-t-on séparé les emplois créateurs de valeur ajoutée des emplois-rente qui constituent un transfert de valeur ?» s’était encore demandé le professeur Mebtoul, selon lequel «ces données du FMI contredisent les règles élémentaires de l’économie où le taux d’emploi est fonction du taux de croissance et des structures des taux de productivité».
H. A.
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