Malgré l’interdiction : des milliers de Marocains manifestent à Casablanca
Des milliers de Marocains sont sortis dimanche soir manifester à Casablanca contre la cherté de la vie, l’oppression et la normalisation des relations avec l’entité sioniste malgré l’interdiction et un lourd dispositif sécuritaire, rapporte l’APS.
Alors que les autorités locales ont notifié l’interdiction de la manifestation nationale en invoquant le «maintien de l’ordre public», des milliers de personnes ont bravé l’interdit et maintenu un sit-in dans le centre-ville de Casablanca, répondant à l’appel de la Coordination du Front social, composée de partis de gauche et de syndicats.
Le Front social a dénoncé cette interdiction qui «montre que la réponse systématique (des autorités) est la répression et les restrictions aux droits et libertés».
«Nous sommes attachés au droit de manifestation, c’est pourquoi malgré l’interdiction, nous avons organisé un sit-in au lieu d’une marche nationale», a déclaré le coordinateur national du Front social marocain, Younes Farachen, déplorant le siège sécuritaire imposé autour des participants.
«Nous ne pouvons pas nous taire, nous allons poursuivre notre lutte et organiser d’autres formes de protestation pour exprimer les revendications du peuple marocain opprimé, étouffé par l’inflation et les prix élevés», a-t-il promis.
La marche nationale initialement prévue, a été reportée à une date ultérieure.
Les manifestants ont scandé des slogans contre la vie chère et appelé à la réduction des prix du carburant et à une vie décente.
«Tahya el watan, tahya chaâb» (vive le pays, vive le peuple), «Non à la cherté de la vie, oui à la vie décente», «Criminels terroristes, les normalisateurs», pouvait-on lire sur les pancartes brandies.
Le Front social a également exigé une réduction des prix des denrées alimentaires, d’eau et d’électricité et le droit à la gratuité des services de santé et à une éducation publique de qualité. Cette position se heurte à une hausse sans précédent des prix, qui se reflète dans le niveau de l’inflation, qui devrait atteindre plus de 4% cette année.
Les augmentations ont touché la plupart des matières premières et du carburant au cours de la période récente, comme cela est plus évident au niveau des stations-service, où le prix du diesel a augmenté de plus de 30% depuis février dernier.
Le Front social a estimé que ces hausses de prix nuisent au pouvoir d’achat des familles, alors que le gouvernement est censé les protéger, au vu de la baisse des revenus après la crise sanitaire.
Dans un discours lors du sit-in, le coordinateur national du Front social a indiqué que l’interdiction de la marche n’empêcherait pas l’opposition de manifester contre la normalisation et la hausse des prix.
Les participants ont hissé des drapeaux de la Palestine ainsi que des photos de la journaliste palestinienne d’Al-Jazeera, Shireen Abou Aqlah, assassinée par les forces sionistes. Ils ont aussi brûlé le drapeau sioniste au milieu d’une importante présence sécuritaire.
R. I.
Comment (7)