Le consensus d’Ezulwini peut-il promouvoir le panafricanisme au sein de l’ONU ?

ONU panafricanisme
L'Afrique doit jouer un rôle plus important au sein de l'ONU. D. R.

Une contribution de Mohamed-Salah Benteboula – Dix-sept ans après l’adoption par l’Union africaine (UA) de la position commune sur la réforme de l’Organisation des Nations unies (ONU) connue comme le consensus d’Ezulwini, la dynamique de réforme est réaffirmée par l’engagement de l’Algérie sur la représentation africaine et le droit de veto au sein du Conseil de sécurité de l’ONU. Une réforme basée sur un processus décisionnel plus efficace de manière à refléter les réalités géopolitiques actuelles. Cependant, la question de la sélection des représentants de l’Afrique au Conseil de sécurité se pose.

Rappelons que ce consensus fut nommé du nom de la ville du Royaume d’Eswatini (ex- Swaziland) où s’est déroulée la réunion du comité de l’UA chargé d’examiner la réforme du système des Nations unies en février 2005.

Selon le consensus d’Ezulwini, l’objectif pour l’Afrique est d’être entièrement représentée dans toutes les enceintes de prise de décisions de l’ONU, notamment au Conseil de sécurité, principale instance pour les questions liées à la sécurité et à la paix internationales : cette pleine représentation de l’Afrique au Conseil de sécurité est traduite par au moins deux sièges permanents, y compris le droit de veto et cinq sièges non permanents.

Bien que les conditions de désignation des membres africains au Conseil de sécurité soient des questions internes qui relèvent du ressort de l’UA, tout l’enjeu est de renforcer cette perspective panafricaniste en parlant d’une seule voix. Cette voix souligne l’importance pour les Etats africains de consolider leur adhésion aux idéaux et aux valeurs du panafricanisme. Tenir compte de la potentialité des Etats candidats illustre la complexité de choisir.

Or, l’intérêt d’une candidature unique permettra de fédérer toutes les synergies qui constituent le panafricanisme. La vision panafricaniste passe par l’attribution d’un siège permanent à l’UA en tant que représentant unique du continent au Conseil de sécurité, conformément au principe de la mise en place d’une politique de défense commune pour le continent africain, consolidant son rôle dans les négociations internationales.

Le mouvement panafricaniste inspire la quête de l’unité de l’Afrique, mouvement impulsé par le développement basé sur la liberté des peuples africains. Cet élan panafricain s’inscrit en droite ligne dans l’agenda 2063 de l’UA qui prône le droit à l’autodétermination du peuple du Sahara Occidental.

Ainsi, l’adhésion de l’UA au Conseil de sécurité contribuera à poser le premier jalon de la défense du panafricanisme, permettant ainsi de renforcer le soutien à la cause du peuple sahraouie.

M.-S. B.

(Géographe)

Commentaires

    emigre de France
    9 août 2022 - 7 h 17 min

    L’ONU est le premier maillon de la Loi du plus fort. Elle est une entreprise d’actionnaires où les plus riches parlent et les pauvres se taisent … Si elle était une réelle association, tous ses membres disposeraient d’une voix égale. Je ne comprends pas que les petits Etats en fassent partie, alors qu’elle ne leur sert à rien ? Cela me dépasse !

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