Le message de Chengriha à Sampson est une mise en garde à l’Occident
Par Karim B. – Le récent message du chef d’état-major de l’ANP au haut conseiller de la Défense pour la région MENA, l’Air Marshal Martin Elliott Sampson, à Alger, tiendrait presque lieu d’une mise en garde, ont noté des observateurs avertis qui se sont concentrés sur la dernière partie de l’allocution du général d’armée Saïd Chengriha dans laquelle il a mis l’accent sur le non-alignement de l’Algérie et sur le caractère souverain de ses décisions. C’est à l’ensemble des Etats membres de l’OTAN alignés derrière les Etats-Unis que l’Algérie exprime son refus de toute ingérence dans ses choix géostratégiques et ses alliances civiles et militaires.
La réponse du haut gradé algérien intervient après des appels à sanctionner l’Algérie en raison de ses approvisionnements en armements auprès de la Russie. L’essentiel des équipements de l’ANP étant acquis auprès de ce pays auquel Washington livre une guerre par Ukrainiens interposés. Chengriha a expliqué à son hôte que l’armée algérienne demeurait ouverte à une coopération avec l’ensemble des pays occidentaux et qu’elle était disposée à diversifier ses équipements, sans que cela lui soit imposé. Il répond ainsi indirectement aux membres de la Chambre des représentants américains qui ont appelé le secrétaire d’Etat, Antony Blinken, à mettre l’Algérie au ban de la communauté internationale après avoir souverainement, et sans céder aux pressions, voté contre l’exclusion de la Russie du Conseil des droits de l’Homme de l’ONU et continué à adopter une position médiane dans le conflit qui fait rage entre les deux voisins de l’est de l’Europe.
La mise au point du patron de l’ANP intervient sur fond de menaces larvées et d’attaques ouvertes qui visent l’Algérie. Des menaces et des attaques qui viennent notamment de France où le président Emmanuel Macron s’est cru obligé de tancer son homologue algérien auquel il a répondu à son interview au Figaro par une autre dans les colonnes du magazine anti-algérien Le Point. Et, comme à son habitude, le pensionnaire de l’Elysée, dans sa duplicité coutumière, a fait suivre l’entretien provocateur par un appel téléphonique à travers lequel il a renouvelé son «amitié» à son interlocuteur algérien et a convenu avec lui d’une visite d’Etat en France en mai prochain. Une visite qui fait dire à des analystes qu’elle s’assimile à une embuscade au regard de l’activisme hostile couvert par les dirigeants politiques, les responsables sécuritaires et les médias dominants.
Les Occidentaux sont donc informés. L’Algérie ne déviera pas de sa doctrine en matière de politique internationale et ne cédera à aucun chantage, d’où qu’il vienne, d’autant que la décision d’Emmanuel Macron de porter le budget militaire de la France à 400 milliards de dollars a donné raison à l’armée algérienne qui consacre des sommes conséquentes pour la modernisation de son armement et la permanente préparation de ses troupes pour contrer toute agression extérieure.
K. B.
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