Qui veut faire main basse sur les 28 milliards laissés par Haddad au FCE ?
Par Karim B. – Agitation fébrile au Forum des chefs d’entreprise (FCE) à la veille de l’élection du nouveau président. L’enjeu est de taille. L’organisation patronale est au bord de l’implosion et l’héritage d’Ali Haddad est lourd. Lourd dans les deux sens : politique et financier.
L’ancien président, aujourd’hui incarcéré dans une affaire de «passeport contrefait» en attendant le procès des marchés publics obtenus par son groupe ETRHB, a laissé derrière lui la bagatelle de 28 milliards de centimes dans les caisses de ce syndicat qui compte le plus grand nombre d’adhérents en Algérie. Impliqué politiquement aux côtés de l’ancien cercle présidentiel, le FCE a subi de plein fouet les contrecoups de la chute du régime de Bouteflika et des soubresauts qui s’en sont suivis. L’organisation, qui cherche à se reconstruire et à revenir sur le devant de la scène, vit une crise interne profonde qui la menace de désagrégation.
Son président par intérim a rendu le tablier hier, tandis qu’un des deux candidats à la succession d’Ali Haddad, Hassan Khelifati, aurait renoncé à se présenter à l’élection prévue le 24 juin prochain.
Des membres du FCE craignent que l’enjeu principal qui sous-tend ce branle-bas de combat soit lié à la manne financière que le président intérimaire démissionnaire aurait cherché à «gérer» à sa façon, soulevant ainsi un tollé général au sein du syndicat, au point de créer un malaise qui pourrait compromettre l’élection du nouveau patron des patrons.
Bien avant la démission d’Ali Haddad, un groupe de membres fondateurs du Forum des chefs d’entreprise avait appelé au retour au «FCE authentique», accusant indirectement son ancien président qui a pris les rênes de l’organisation en 2014 de l’avoir déviée de ses objectifs initiaux éminemment économiques. Ces membres vont-ils reprendre les choses en main et remettre l’organisation patronale sur les rails ?
Des sources proches de l’organisation ne cachent pas leur «amertume» face aux développements survenus au sein de ce syndicat appelé à jouer un rôle majeur dans la revigoration de l’économie nationale dans ces moments de grave crise.
K. B.
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