Voyage au bout d’une obsession territoriale marocaine
Une contribution de Khaled Boulaziz – «Les archives royales confirment la souveraineté du Maroc sur l’ensemble de son Sahara original. »(Bahija Simou, directrice des archives marocaines). Soyons réalistes, cette excentrique sortie de Mme Bahija Simou doit interpeller chaque Algérienne et Algérien jaloux de son pays. Au vu des propos gravissimes tenus par cette dame, croire que ce pamphlet a été publié sans que le palais royal soit au courant est tout simplement extraordinairement faux.
Après les déclarations intempestives du représentant onusien marocain sur une prétendue région de l’Algérie qui aspire à son indépendance, l’appel du mufti du Makhzen à une guerre sainte pour libérer Tindouf, voilà que cette dame Bahija Simou s’illustrant dans un dossier de propagande, dénué de tout professionnalisme médiatique, et reflétant les ambitions expansionnistes d’une clique marocaine assoiffée de pouvoir, à travers lequel elle expose mensongèrement que tout le Sahara oriental algérien faisait partie intégrale du Maroc.
Tout simplement, c’est du délire, rien moins que toute la partie septentrionale du pays, de Béchar à Tindouf, est marocaine !
A l’évidence, il faut dire que le royaume a pris l’habitude de se faire définir ses frontières par défaut et de se les faire dessiner sur des cartes rehaussées aux couleurs d’arc-en-ciel. Activité d’orfèvre dans laquelle excellent les falsificateurs et les magiciens de l’histoire, nostalgiques d’un éden perdu à jamais.
Mais rien ne doit étonner, si ce n’est en plus le fait que dans la Constitution marocaine, en porte-à-faux avec toutes les lois fondamentales du monde, sauf celle de l’entité israélienne – hasard de rédaction – il est fait référence au chapitre 42 aux vraies frontières du royaume, un concept qui porte en lui toute la pensée expansionniste et la contenance belliciste avec lesquelles le Makhzen converse avec ses voisins.
Il n’est guère surprenant alors que le Maroc soit le seul pays dans la région à avoir des problèmes avec tous ses voisins, puisqu’il occupe les terres du Sahara Occidental au sud, et que ses ambitions s’étendent aussi à la Mauritanie, dont l’indépendance ne fut reconnue qu’en 1969.
Sans oublier, bien évidemment, la terrible agression de 1963 dont le peuple algérien fut la victime, et qui était tout juste sorti d’une non moins terrible guerre d’indépendance. A cette occasion, on reste perplexe par la collusion d’entités aux buts contradictoires ayant participé à cette néfaste entreprise.
Peut-être que la seule chose vraie dans ce théâtre d’ombres, avec ses mimes aussi, aux contours intentionnellement maintenus flous est que ses véritables maîtres appartiennent à la cabale de toujours. Celle qui s’est construite une virtuosité dans la contrefaçon de l’Histoire, plus particulièrement de l’histoire des pays où elle peine à y prendre pied. Et que toute cette gesticulation médiatique ici et là participe au même plan dont l’objectif n’augure rien de louable ni pour le peuple algérien ni pour le peuple marocain ; personne n’est dupe.
Au final, on est dans la justesse du raisonnement de conclure que les archives royales, surtout celles de Bahija Simou, sont de la même essence que celles de la commission mémorielle, côté français (2). Elles contribuent en symbiose à la même entreprise machiavélique, globale dans sa stratégie et perfide dans sa finalité : un chaos créateur en Afrique du Nord (3).
K. B.
1- https://www.amazon.fr/gp/product/B00AU4OTTY/ref=dbs_a_def_rwt_hsch_vapi_tkin_p1_i9
2- https://www.algeriepatriotique.com/2023/01/29/commission-memorielle-de-macron-les-pendules-de-lelysee-bloquees-en-1961/
3- https://fr.wikipedia.org/wiki/Chaos_cr%C3%A9ateur
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