Geste d’apaisement de l’ambassade de France malgré l’absence de Romatet
Par Kamel M. – L’hommage rendu par le chargé d’affaires de l’ambassade de France à Alger, ce 8 mai, en se rendant sur le lieu des massacres du 8 Mai 1945, traduit une volonté d’une partie des autorités françaises de recoller les morceaux après que des membres du gouvernement, marqué par une profonde dichotomie, eurent fait du dénigrement de l’Algérie un marchepied pour les élections locales et présidentielles, voire internes à un parti politique. Chez Les Républicains, en effet, deux opportunistes, Bruno Retailleau et Laurent Wauquiez, se disputent la présidence de cette formation politique créée par Nicolas Sarkozy, condamné pour corruption.
«Conformément au travail de vérité engagé par le président de la République sur notre histoire coloniale en Algérie, le chargé d’affaires [de l’ambassade de France à Alger, ndlr] a déposé une gerbe sur le lieu de mémoire des victimes des massacres [bien massacres, ndlr] de Sétif, Guelma et Kherrata, en mai et juin 1945», lit-on dans un communiqué de l’ambassade parvenu à notre rédaction. «Les travaux historiques conduits dans le cadre de la commission mixte franco-algérienne doivent se poursuivre», souligne le communiqué.
En rappelant leurs ambassadeurs respectifs, l’Algérie et la France ont, cependant, maintenu des canaux de communication au niveau de leurs ambassades, mais pas que. La visite de quarante députés français à Alger, dans le cadre de la commémoration du 80e anniversaire de ces massacres, vise, selon les élus français amis de l’Algérie, à essayer d’aboutir à une désescalade dans les relations tendues entre Alger et Paris. A ces représentants du peuple, qui ont refusé de cautionner une motion votée par leurs collègues de l’Assemblée nationale en raison du fait qu’elle représente une ingérence flagrante dans les affaires internes d’un Etat souverain, les autorités algériennes ont réservé un accueil chaleureux.
Le message d’Alger est clair. Il fait écho aux déclarations du président Tebboune qui a répété à maintes reprises que l’Algérie ne nourrissait aucune animosité envers la France et le peuple français, mais rejette le comportement de responsables politiques haineux et nostalgiques de l’Algérie française, en soulignant n’accepter pour seul interlocuteur que le chef de l’Etat français ou une personne qui le représenterait. C’est au lendemain de cette déclaration que l’Elysée a dépêché le chef de la diplomatie, Jean-Noël Barrot, dont l’effort de réconciliation a immédiatement été sabordé par ses propres collègues du gouvernement, dirigé par un François Bayrou incapable de mettre de l’ordre dans la cacophonie qui le caractérise.
Le chargé d’affaires de l’ambassade de France à Alger poursuit le travail entamé par l’ambassadeur pour tenter de contrer le travail de sape dont se rendent coupables les médias stipendiés et une certaine classe politique corrompue, représentée au sein de l’Exécutif et du Parlement, et phagocytée par le Rassemblement national, le parti de l’extrême-droite dirigé par le «gamin» Jordan Bardella, comme l’a qualifié à juste titre le président Tebboune.
Emmanuel Macron devra mettre de l’ordre dans son écurie et revoir sa copie s’agissant de dossiers dans lesquels il viole d’une manière flagrante, ostentatoire et provocatrice la légalité internationale, s’il souhaite réellement un retour à la normale dans les rapports de son pays avec l’Algérie.
K. M.
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