ANP : l’Algérie abrite l’exercice sur terrain de la Capacité régionale de l’Afrique du Nord

armée algérienne
Une phase de l'exercice militaire. D. R.

L’Algérie abrite du 17 au 29 mai en cours à l’Ecole supérieure de l’infanterie Djelloul-Abidat de Cherchell, l’exercice sur terrain de la Capacité régionale de l’Afrique du Nord (NARC), baptisé «Salam North Africa III», indique mardi un communiqué du ministère de la Défense nationale.

«Dans le cadre du renforcement de la disponibilité opérationnelle de la Capacité régionale de l’Afrique du Nord, et en vue de rehausser le degré de coordination entre les différentes composantes de la Capacité dans l’exécution de ses missions, l’Algérie abrite du 17 au 29 mai 2025, au niveau de l’Ecole supérieure de l’infanterie Djelloul-Abidat le déroulement de l’exercice sur terrain de ladite Capacité, baptisé : Salam North Africa III», précise la même source.

A l’entame et depuis le siège du Commandement de la 2e Région militaire à Oran, où il effectue une visite de travail et d’inspection à partir du 26 mai 2025, le ministre délégué auprès du ministre de la Défense nationale, chef d’état-major de l’ANP, le général d’armée Saïd Chanegriha, a prononcé une allocution via visioconférence, dans laquelle il a souhaité la bienvenue aux participants à l’exercice sur terrain de la Capacité régionale de l’Afrique du Nord, note le communiqué.

Le général d’armée Chanegriha a également transmis aux participants «les salutations du président de la République», soulignant que cet exercice s’inscrit dans le cadre «des engagements des Etats membres de ce mécanisme pour soutenir les instruments de paix et de sécurité continentales, mais aussi pour consolider les liens de coopération militaire régionale sous l’égide de l’Union africaine».

«Il m’est agréable, à l’entame de cette allocution, de vous souhaiter à tous la bienvenue en Algérie, à l’occasion du lancement de l’exercice «Salam North Africa III», qui coïncide avec notre célébration, hier, de la Journée de l’Afrique, et qui s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre de nos engagements constants pour soutenir les mécanismes de paix et de sécurité continentales et pour renforcer les liens de coopération militaire régionale, sous la bannière de l’Union africaine, dans le but d’atteindre les objectifs stratégiques de paix et de sécurité en Afrique, notamment en œuvrant à rendre notre continent plus stable et prospère», a déclaré le général d’armée Chanegriha.

Il a ajouté dans le même sillage «c’est l’objectif que poursuit mon pays l’Algérie, qui a l’honneur d’avoir été élue, une nouvelle fois, membre du Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine».

Le chef du département emploi-préparation de l’état-major de l’ANP, le général-major Belkacem Hassanat a, par la suite, supervisé le lancement de cet exercice, en présence des représentants des chefs d’état-major de la (NARC), de son secrétaire exécutif, Ahmed Ahmeida Ettadjouri, aux côtés des représentants et des experts de la Commission de l’UA et du mécanisme de coopération policière africaine, AFRIPOL, ainsi que d’unités et de personnels issus des pays membres de ladite Capacité.

Dans son allocution, le général-major Belkacem Hassanat a souligné que l’organisation de cet exercice en Algérie témoigne de «la disponibilité opérationnelle effective de la Capacité régionale de l’Afrique du Nord».

«Cet exercice que l’Algérie est honorée d’abriter, est une preuve indéniable, de la disponibilité opérationnelle et la détermination ferme de la Capacité régionale de l’Afrique du Nord, d’autant plus qu’il intervient peu de temps après le communiqué de la Commission de l’UA confirmant la disponibilité totale de la Capacité à exécuter les missions qui lui sont assignées, dans un contexte marqué par l’accélération des mutations internationales et la prolifération des crises internes sur le plan continental, ce qui nous impose, aujourd’hui de redoubler d’efforts et de conjuguer les capacités africaines communes, en concrétisation du principe africain : des solutions africaines aux problèmes africains», a-t-il affirmé.

Il a, ensuite, déclaré officiellement au nom du général d’armée, le lancement officiel de l’exercice sur terrain «Salam North Africa III», souhaitant à tous un séjour agréable dans leur deuxième pays l’Algérie.

De son côté, le secrétaire exécutif de la Capacité régionale de l’Afrique du Nord a affirmé que cet exercice s’inscrit dans «la continuité des efforts visant à l’activation totale de la force africaine en attente, à même de répondre aux aspirations du continent africain en matière de paix et de sécurité», saluant, par la même occasion, «les efforts considérables consentis par l’Algérie dans l’organisation et la réussite de cet événement».

«Je tiens d’abord à adresser mes remerciements à l’Etat algérien, peuple et dirigeants, pour les marques d’hospitalité et les facilités accordées en termes d’aménagement de sites, d’équipements et de matériels mis en place, qui ont grandement contribué au succès de cet exercice», a-t-il dit, en remerciant «l’ensemble des organisateurs pour les préparatifs à leur tête l’état-major de l’ANP, l’élément de planification et toutes les composantes de la Capacité».

«Je tiens à réitérer mes salutations aux pays membres pour leur compréhension de l’importance de l’exécution de cet exercice sur terrain en cette période importante et décisive, notamment après la validation de la disponibilité de la Capacité par la Commission de l’UA, qui va nous permettre d’exécuter les missions de soutien de la paix concrètes», a-t-il noté, soulignant que cet exercice, qui a été exécuté sur plusieurs phases de planification et de préparation avant sa concrétisation sur le terrain, vise à simuler une opération multidimensionnelle de soutien à la paix, afin de maintenir un niveau élevé de disponibilité et d’assurer une résilience rapide et efficace face aux situations urgentes et sensibles».

A l’issue, «toutes les étapes de l’exercice se sont déroulées dans un cadre de coordination étroite entre les participants, ce qui témoigne du sérieux dans l’exécution des actions tant sur le plan de la planification que dans l’exécution, et confirme le haut degré de professionnalisme dont ont fait preuve les participants des différents pays dans la gestion des diverses situations et scénarios, dans le cadre du soutien à la paix dans les zones de conflit», conclut le communiqué.

R. N.

Comment (3)

    Mohamed El Maadi
    29 mai 2025 - 14 h 00 min

    (…)

    Contrairement à certaines puissances qui projettent leur force par la création de bases ou la domination technologique, **l’Algérie investit dans une posture de centralité bienveillante**. Elle n’envoie pas un signal de **gendarme**, mais celui de **point d’équilibre**.

    En abritant l’exercice « Salam North Africa III », elle ne cherche pas à dominer militairement ses voisins, mais à **initier un processus africain de co-construction sécuritaire**, fondé sur l’**égalité stratégique** et la **complémentarité des souverainetés**.

    C’est une **posture gravitationnelle**, où Alger est le **noyau** autour duquel s’organisent des partenaires, non pas des vassaux. On est ici à l’opposé des logiques néocoloniales où des puissances créent des **armées supplétives** pour faire le sale boulot à leur place.

    (…)
    La stratégie algérienne repose sur un **principe géopolitique fondamental** : **les solutions africaines aux problèmes africains**. C’est un rejet clair des tutelles militaires étrangères — qu’elles soient françaises, américaines ou turques — et un appel à **réconcilier souveraineté nationale et solidarité régionale**.

    C’est en ce sens que l’exercice Salam North Africa III **incarne un tournant stratégique**. Il ne s’agit pas simplement de préparer des unités africaines à intervenir sous la bannière de l’Union africaine. Il s’agit de **reconstruire un imaginaire collectif de puissance africaine**, capable de répondre à ses défis **par elle-même**, sur ses propres critères et dans son propre tempo.

    (…)
    La stratégie algérienne n’est pas frontale. Elle est **graduelle, organique, ondulatoire**.

    * Le **premier cercle**, c’est l’Algérie elle-même, avec ses infrastructures militaires, sa doctrine de non-ingérence, son indépendance diplomatique jalousement défendue depuis 1962.

    * Le **deuxième cercle**, ce sont ses voisins directs : Tunisie, Libye, Mauritanie, — des pays liés par des enjeux sécuritaires communs (flux migratoires, terrorisme, criminalité transfrontalière).

    * Le **troisième cercle**, ce sont les partenaires continentaux engagés dans la Force africaine en attente, sous l’égide de l’Union africaine — où l’Algérie joue un rôle moteur, à la fois financier, logistique et doctrinal.

    * Enfin, un **quatrième cercle** pourrait émerger : celui d’une **diplomatie d’influence africaine globale**, capable de **proposer un modèle alternatif** au sécuritarisme occidental, et à la fragmentation entretenue par des puissances extérieures.

    (…)
    Cette stratégie n’est pas seulement une posture : elle repose sur des **moyens réels**.

    * **Infrastructures militaires** de qualité, comme l’École supérieure de l’infanterie de Cherchell ou les centres de formation interarmées.

    * **Appareil diplomatique robuste**, qui s’appuie sur l’héritage historique du mouvement des non-alignés et du soutien aux luttes de libération.

    * **Capacité de projection idéologique**, ancrée dans une **mémoire anticoloniale partagée**, qui donne à l’Algérie une **légitimité symbolique unique** en Afrique.

    * **Réseaux multilatéraux actifs**, comme **AFRIPOL (basé à Alger)** ou la **Capacité régionale de l’Afrique du Nord**, qui structurent une présence durable dans les mécanismes africains.

    (…)
    Loin des illusions d’un panafricanisme fusionnel, l’Algérie propose **une souveraineté en archipel** : chaque pays garde son autonomie, mais **participe à un réseau de solidarité stratégique**.

    Ce projet passe par :

    * la **formation militaire partagée**,
    * des **doctrines d’intervention communes**,
    * la **mutualisation des renseignements**,
    * une **capacité africaine à imposer la paix**, sans dépendre d’acteurs extérieurs.

    En somme, **l’Algérie ne veut pas conquérir des pays, elle veut relier des États** autour d’un axe de stabilité et de dignité.
    (…)
    Quand Alger jette une pierre dans l’eau — en organisant un exercice comme « Salam North Africa III » — elle ne cherche pas le bruit, ni l’effet d’annonce. Elle veut **créer des cercles d’influence, durables, autonomes, africains**.

    Elle se place **ni comme un gendarme, ni comme un vassal**, mais comme une **matrice stratégique**, capable d’irriguer le continent par la méthode douce de l’**exemplarité**, de la **fiabilité**, et de la **solidarité souveraine**.

    L’Afrique est un continent blessé par les interférences extérieures. L’Algérie offre une autre voie : **celle d’une résilience stratégique, par et pour les Africains.**

    Anonyme
    29 mai 2025 - 11 h 53 min

    L’Algérie n’est le pays que des ALGÉRIENS.
    Point barre.
    Quels sont les pays qui participent ???

    Cubano1997
    28 mai 2025 - 21 h 10 min

    C’est une très bonne chose mais vous ne citez pas les pays qui participent à cet exercice, c’est important de le savoir. L armée algérienne est la plus puissante d Afrique et du monde arabe et elle coopère et partage son expertise avec de nombreux états africains et arabes.

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