La fortune du monarque dévoilée par Forbes met le feu aux poudres au Maroc
Par Abdelkader S. – Le sujet est tabou au Maroc, où les médias reprennent le classement des plus grosses fortunes mondiales par Forbes, mais omettent sciemment de citer celle du roi et de sa famille prédatrice. Mohammed VI est, en effet, assis sur un patrimoine évalué à quelque dix milliards de dollars, pendant que tous les indicateurs dans son royaume exsangue sont dans le rouge. Le chômage y atteint des proportions invraisemblables, l’indice du développement humain est un des plus faibles au monde, la dette abyssale dépasse 100 milliards de dollars, près de la moitié des Marocains souffre de troubles psychiatriques, le taux d’analphabétisme dépasse l’entendement, alors que 72% de la population vit sous le seuil de pauvreté.
De nombreux Marocains, lassés par leur situation de sujets soumis de force à un régime monarchique moyenâgeux et corrompu, appellent désormais à boycotter toutes les entreprises appartenant au roi, notamment Maroc Télécom, Attijariwafa Bank et Marjane, la chaîne d’hypermarchés la plus importante du pays. Les Marocains résidant à l’étranger sont notamment appelés à retirer en masse leur argent de cet établissement financier qui sert au blanchiment des revenus de la drogue, dont la production est monopolisée par Mohammed VI et sa clientèle, qui ont réduit les pauvres paysans rifains à l’esclavage.
Les médias marocains détournent l’attention des citoyens en focalisant sur trois hommes d’affaires, parmi lesquels le Premier ministre, Aziz Akhannouch, ami intime du roi, dont la gestion des affaires du pays a plongé les Marocains dans une misère jamais égalée, appliquant à la lettre un programme d’ajustement structurel imposé par le Fonds monétaire international (FMI), lequel programme a provoqué une hausse vertigineuse des prix des produits de première nécessité, privant des millions de familles marocaines du minimum vital. Le chef de l’Exécutif, qui a augmenté sensiblement le prix de la bouteille de gaz butane, se trouve être, comble de l’ironie, le patron de la plus grande société de commercialisation de ce produit énergétique.
Deux autres businessmen marocains, Anas Serfioui (groupe Addoha) et Othman Benjelloun (Bank of Africa), sont évoqués aux côtés d’Aziz Akhannouch par les outils de propagande du Makhzen, pour faire oublier la fortune du monarque, au moins quatre fois supérieure à celle des trois autres réunies et orienter la colère de la rue vers le Premier ministre, et ainsi justifier son éventuel limogeage par l’intouchable roi aux dizaines de châteaux et aux centaines de voitures de luxe et de montres suisses. Cependant que les victimes du séisme du Haouz dorment toujours sous les tentes et que des régions entières sont privées d’eau potable, tandis que de nombreuses autres vivent à l’âge de la pierre, pour n’avoir jamais connu l’électricité.
A. S.
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