Israël-Iran : l’inquiétante révélation d’un proche conseiller du président russe

Alexandre Douguine
Le philosophe russe proche de Vladimir Poutine, Alexandre Douguine. D. R.

Par Khaled Boulaziz – Sous un silence assourdissant des chancelleries occidentales, une déclaration pour le moins déroutante s’est frayé un chemin dans les médias alternatifs. Selon le philosophe russe Alexandre Douguine, Israël envisagerait, en cas d’échec de l’opération militaire en cours contre l’Iran et ses alliés, de mettre en œuvre ce qu’il nomme l’«Option Samson», une stratégie fondée sur l’usage ouvert d’armes nucléaires contre des cibles régionales, voire sur le recours à des dispositifs radioactifs à l’intérieur même de son territoire.

Au-delà du sensationnalisme, c’est un tournant doctrinal que suggère cette hypothèse : celui d’une dissuasion qui ne se limite plus à la survie, mais embrasse la destruction mutuelle comme horizon politique conscient et revendiqué.

Une rhétorique de l’irrémédiable

Dans la tradition biblique, Samson fait s’effondrer le temple sur lui-même et ses ennemis. Transposé à l’échelle géopolitique, ce mythe devient une allégorie d’autant plus inquiétante lorsqu’un Etat nucléaire en fait une figure de sa propre doctrine militaire.

Depuis plusieurs décennies, Israël refuse officiellement de reconnaître son arsenal nucléaire, tout en entretenant une ambiguïté calculée. Le simple fait que des voix israéliennes – ministérielles, selon Douguine – évoquent aujourd’hui la possibilité de frapper des capitales européennes en cas de reconnaissance de la Palestine constitue un franchissement de seuil : celui où le recours au nucléaire quitte le registre défensif pour entrer dans le chantage politique explicite. S’il s’agit de propagande, elle n’en est pas moins révélatrice. S’il s’agit d’une fuite réelle, elle confirme la montée d’un désespoir stratégique à Jérusalem.

L’échec d’une stratégie régionale

Depuis octobre 2023, Israël affronte simultanément plusieurs fronts : à Gaza, où les bombardements intensifs ont provoqué des milliers de morts civils ; au Liban, où le Hezbollah maintient la pression au nord ; au Yémen, où les Houthis affirment leur solidarité militaire avec la cause palestinienne ; et surtout en Iran, accusé de soutenir ces divers acteurs par l’intermédiaire de la Force Qods.

L’opération Lion Emergent serait, selon les fuites relayées, une tentative israélienne de porter des coups décisifs : assassinats ciblés de cadres militaires iraniens, actes de sabotage, liquidation de Hassan Nasrallah. Mais le front tient. Et l’enlisement engendre une escalade dans le discours, prélude possible à une escalade dans les faits.

Les Etats-Unis : fracture intérieure et désengagement partiel

À Washington, l’alliance israélo-américaine, longtemps pensée comme indéfectible, traverse sa plus grave remise en question depuis la guerre de 1982 au Liban. La droite populiste issue du trumpisme, désormais majoritaire dans certains Etats-clés, refuse catégoriquement une implication directe dans une guerre israélo-iranienne. L’émergence de figures technocratiques comme Elon Musk, qui utilisent leurs plateformes pour relayer, parfois subtilement, une rhétorique non interventionniste, marque une mutation. Les élites néoconservatrices, incarnées par Lindsey Graham, apparaissent de plus en plus isolées.

Parallèlement, des actes de violence politique se multiplient dans les milieux progressistes : le mouvement «No Kings!» farouchement opposé à la concentration du pouvoir exécutif, serait lié, selon certaines sources, à l’assassinat de deux sénateurs du Minnesota. Un tel contexte affaiblit la capacité des Etats-Unis à jouer leur rôle traditionnel de garant stratégique pour Israël.

Une réorganisation du bloc islamique ?

Dans le reste du monde, les déclarations se durcissent. Le Pakistan, seul pays musulman officiellement doté de l’arme nucléaire, a explicitement prévenu qu’une attaque nucléaire israélienne contre l’Iran entraînerait une riposte immédiate. L’Arabie saoudite, après avoir prudemment entamé une normalisation avec Tel-Aviv sous les auspices de l’administration Trump, semble avoir infléchi sa position.

On assiste à la reconfiguration rapide d’un arc géostratégique allant de Téhéran à Riyad, incluant potentiellement Ankara et Islamabad autour d’un consensus négatif : refuser la primauté militaire israélienne. Non pas par affinité idéologique, mais par lecture pragmatique des rapports de force.

Le délitement du cadre multilatéral

L’ONU, quant à elle, reste spectatrice, marginalisée par les divisions du Conseil de sécurité. L’Union européenne, affaiblie par ses contradictions internes, n’a pas de politique étrangère unifiée face à Israël. Certaines de ses capitales – Madrid, Dublin, Oslo – ont reconnu la Palestine. D’autres continuent de vendre des armes à Tsahal.

Face à une menace existentielle posée par l’un de ses partenaires, l’UE se contente de communiqués creux. Pourtant, l’idée qu’un Etat tiers puisse envisager de frapper l’Europe pour des raisons diplomatiques devrait constituer un casus belli moral, si ce n’est juridique.

Une rupture paradigmatique

L’éventualité d’un recours nucléaire offensif ne peut être banalisée. Elle représente une rupture fondamentale dans la hiérarchie des normes internationales. Depuis Hiroshima et Nagasaki, l’usage de l’arme nucléaire s’est accompagné d’une retenue stratégique, fût-elle hypocrite. Israël, en agitant la menace d’un suicide global, introduit une forme de nihilisme stratégique que seule la communauté internationale pourrait désamorcer, à condition de le vouloir.

Car c’est bien là que réside le danger : l’indifférence croissante des opinions publiques face à la rhétorique de l’anéantissement, comme si celle-ci faisait désormais partie du bruit de fond normalisé du XXIe siècle.

K. B.

Comment (8)

    Pikador
    16 juin 2025 - 13 h 12 min

    Il ne suffit pas de faire référence à un personnage biblique pur donner du sens `une lâcheté extrème de parasites halogènes aux origines plus qu’incertaine. Si le bougre Nyahoo, avait des vélléités suicidaires on le saurait il s’accroche comme un possédé a son siège et aux dollars US sionistes.
    Je termine sur une blague des années 70,
    Pourquoi les juifs nagent la boche ouverte?
    R: Parce que le dollar flotte…!

    ANONYMOUSTOP
    16 juin 2025 - 12 h 58 min

    La bombe atomique n’est que de la
    poudre aux yeux..
    A l’époque des empires européens,
    l’Iran n’a pas été colonisée par un pays européen. Vous confonder tout.
    Même si l’Iran sous le Shah d’Iran qui
    était clairement pro-occidendal à cause
    du pétrole et c’est rempli les poches.
    La révolution islamique en 1979
    en Iran et la nationalisation du pétrole
    a permis à l’Iran d’être plus souveraine.
    Les USA (adorateur du pétrole mais pas que) ne s’en sont jamais remis et ils
    ont voué une haine envers l’Iran depuis
    1979 et la nationalisation du pétrole.
    L’Iran est seul pays non arabe mais
    qui a réussi à représenter l’opinion
    des peuples arabes de la région en défendant la Palestine.
    La rhétorique du président iranien Mahmoud Hahmaninejad,
    pendant la guerre Golfe ( contre l’Irak)
    et de vouloir obtenir la bombe atomique
    afin de se défendre contre les USA et depuis Israël.
    Israël tout comme l’Europe et les USA
    utilise cette propagande pour faire naître
    la peur de la destruction d’Israël.
    D’où le intervention de prévention d’une
    destruction d’Israël remise à chaque occasion et l’Iran est devenu l’emblème
    pour les sionistes et ses alliés.
    Tout comme Natanyahu nous ressort
    l’antisémitisme à chaque occasion,
    une rhétorique usée et surusée depuis
    trop longtemps pour couvrir les mensonges
    de la colonisation de la Palestine et détruire
    l’idée d’un État Palestinien que Natanyahu
    ne veut pas entendre parler, point barre
    C’est faux !
    Personne utilisera la bombe atomique
    car la radioactivité ravagerait la région
    entière.
    C’est de la spéculation bien étudié par
    Israël et ses alliés, point barre.
    On ne doit pas oublier le passé
    car il continue de construire le futur
    du Moyen Orient comme les Occidentaux
    veulent mais royaumes aussi mais
    cela ne doit être au détriment de leur
    voisin direct.
    De la même façon qu’ils (occidentaux) veulent construire l’Afrique.
    On attend des déclarations suivis d’actes
    concrets et pas du vent, c’est gratuit !

    Netanyahu Repents toi
    16 juin 2025 - 12 h 23 min

    NettoieS toi le cerveau des Enseignements du 7e Rabin Loubavitch – Rabbi Menachem Mendel Schneerson. est décédé le 12 Juin 1994 et est Enterré a New York
    Il n’était pas un MASHIAH

    Dr Kelso
    16 juin 2025 - 12 h 06 min

    L’entité sioniste a infiltré l’Iran avec facilité via le mossad et ce depuis l’assassinat du Président Iranien et le MAE. Ont suivi les assassinats de Haniyeh Nasrallah Allah yrahmoum.
    L’Iran a une belle brochette de harkis.

    MADANI
    16 juin 2025 - 10 h 52 min

    La Russie et la Chine ont les moyens technologiques et diplomatiques d’empêcher l’entité sioniste de recourir à l’arme nucléaire (marines, satellites, drones, missiles, radars, aviation,…).
    L’action entreprise par l’Algérie et l’Afrique du Sud pour délégitimer l’entité sioniste a réussi pour preuve les USA et autres nervis du Nord et du Sud ne manifestent plus publiquement leur soutien.
    Le monde entier a découvert la véritable nature du projet sioniste.
    Jusqu’à présent seuls 2 ou 3 pays ont rompu leurs relations diplomatiques avec Tel Avis et 4 ou 5 ont reconnu l’Etat de Palestine. C’est peu, voire lâche au vu du génocide en cours à Gaza
    Quant Moscou et Pékin chasseront l’ambassadeur sioniste, ce sera le tournant et les Brics suivront, l’Afrique se réveillera de sa séculaire léthargie et l’alarme résonnera, la panique entrera à Washington, Londres, Londres, Berlin,Paris, Bruxelles, Tokyo, Séoul, Melbourne, New Delhi,… capitales d’un monde finissant hypocrite, corrompu, criminel et décadent.
    Le feront-ils ? C’est peu probable du fait de la volonté de puissance, des intérêts, de l’inertie voire de la trahison de la Ligue Arabe, de l’OCI.
    La matérialisation d’un axe Alger, Téhéran, Ankara, Islamabad sur le plan diplomatique et militaire est la seule issue pour faire pencher la balance.
    L’absence des russes, des chinois dans la flottile anti blocus de Gaza est révélatrice de cette apathie, inertie.
    La communauté internationale n’est qu’un mythe utile pour la propagande afin d’endormir les consciences.

    Oud
    16 juin 2025 - 10 h 31 min

    Après Téhéran se sera au tour du Caire et après celui d Ankara comme d habitude poutine réagira mollement en regardant ailleurs sa complicité depuis la chute d el assad (a quoi on servit les s 400 quand israel on bombarder la syrie) et toute les incursions attenta et tir de drone et missile ukrainienne sur la Russie toujours an réagissant mollement montre sa complicité avec les sionistes le kremlin et tenue par des juifs et lui n est qu un figurant à leurs service et beaucoup on compris sa posture à poutine . Pour l iran la délivrance viendra du korashan le pakistan se manifeste bientôt les afghans vont rentrer eux aussi dans la dance. Quand au arabes comme d habitude toujours abonné absent motif  » dance du ventre »

    Tout ça, ce n’est qu’une partie de poker menteur. Que du bla bla. Rien de plus.
    Le monde la boucle et, pendant ce temps là, l’entité génocidaire sioniste continue de semer le chaos en toute impunité au Moyen-Orient.

    Abou Stroff
    16 juin 2025 - 9 h 39 min

    « Israël, en agitant la menace d’un suicide global, introduit une forme de nihilisme stratégique que seule la communauté internationale pourrait désamorcer, à condition de le vouloir. » avance K. B..

    primo, l’entité sioniste n’a, jusqu’à preuve du contraire, jamais agité la menace d’un suicide global. bien au contraire, elle (l’entité sioniste) n’a jusqu’à preuve du contraire, qu’un seul objectif déclaré, à savoir « suicider » tous les régimes qui pourraient menacer son existence, en tant que seule puissance régionale.

    secundo, posons nous une question à un doro:

    pourquoi une simple hypothèse (je pense plutôt à une conjecture farfelue) de A. Dougine, devient elle une certitude sous la plume de K. B.?

    réponse gratuite: fidèle à sa conception du conflit palestino-sioniste en tant que conflit de religions, K. B. a décidé de transformer l’ « hypothèse » de Dougine en certitude pour asseoir son idée que la politique de l’entité sioniste est la matérialisation de textes sacrés …………… juifs.

    moralité de l’histoire: il n’y en a aucune, à part que persister dans l’appréhension du conflit palestino-sioniste comme un conflit de religions sert, d’abord et avant tout, les intérêts de l’entité sioniste (les textes sacrés, aussi bien juifs que musulmans ne reconnaissent ils pas que la Palestine a été réservée par le Bon Dieu, himself, aux …. juifs ?) et occulte le fait incontournable que cette entité est, essentiellement, un vestige colonial (doublé d’un régime raciste) et un gendarme des puissances impérialistes dans la région, d’où un appui inconditionnel de ces dernières à l’entité en question.

    Wa el fahem yefhem.

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