L’ancien conseiller de Chirac : «C’est Macron qui maintient Sansal en prison»
Par Kamel M. – «L’affaire Sansal est avant tout un fiasco français», a commenté Erwan Davoux, dans une publication sur son compte X (anciennement Twitter), en affirmant que s’il n’a pas été gracié par le président Tebboune, c’est avant tout à cause de la classe politico-médiatique «qui en a fait un enjeu de la relation bilatérale, à tort et de manière biaisée». «Sansal est uniquement algérien pour l’Algérie. Son arrestation repose sur une mise en cause de l’intégrité territoriale de l’Algérie et non ses ouvrages», a notamment corrigé l’ancien conseiller du président Jacques Chirac.
«Invectiver, ordonner, exiger, vouloir dicter sa conduite de manière néocolonialiste face à un Etat souverain est naturellement contreproductif», a poursuivi Erwan Davoux, en notant que ce mêmes cercles qui s’en prennent à l’Algérie «jouent les serpillières face à Netanyahou», le Premier ministre criminel israélien. «Sans ces inutiles, [Sansal] aurait probablement été libéré depuis longtemps», a-t-il encore relevé.
«Il faut espérer qu’en 2027, la France retrouve un président moins inapte à la diplomatie et disposant d’une réelle autorité pour stopper les ministres qui piaillent dans les médias et invectivent en bandant à distance leurs (petits) muscles», a ironisé Erwan Davoux, convaincu que «le rôle calamiteux de CNews est à souligner» dans la persistance de la crise entre Alger et Paris et le maintien de Boualem Sansal en détention. «De manière générale, a-t-il souligné, cette chaîne propage le dégoût de la France à l’étranger.»
Si la saturation médiatique est actionnée de telle sorte que les voix discordantes soient étouffées et inaudibles, celles-ci sont néanmoins nombreuses, voire dominantes en France, où le complexe politico-médiatique a pris tout un pays en otage. Parmi les personnalités politiques, les journalistes et les penseurs qui arrivent tout de même à se faire entendre autant que faire se peut, cet ancien conseiller du fondateur du défunt RPR avait, en janvier dernier, regretté que l’actuel pensionnaire de l’Elysée ait «tué la politique étrangère de la France».
«Plusieurs ministres, tout aussi incompétents en la matière, s’amusent chacun à lancer une idée de surenchère pour attiser la tension avec Alger et ainsi exister en surfant sur l’opinion», s’était indigné Erwan Davoux, pour lequel «la politique française est devenue une tragi-comédie».
«J’ai dénoncé avec la plus grande vigueur les suprémacistes qui gouvernent aujourd’hui Israël, les sionistes révisionnistes qui n’ont naturellement rien à voir avec le judaïsme. La diplomatie française, sur cette question, n’a pas été à la hauteur, passive et incohérente. Elle n’a exercé aucune action efficace, se contentant d’appuyer des initiatives prises par d’autres, n’a exercé aucune pression sur Netanyahou, pris aucune sanction, se contentant de communiqués restés lettre morte», avait, par ailleurs, dénoncé Erwan Davoux. «Du temps de Jacques Chirac, avait-il rappelé à juste raison, la France avait une position équilibrée, conforme au droit international et aux valeurs que nous portons.»
K. M.
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