Prétendre qu’il peut exister un «Coran européen» est une falsification de la réalité

John Tolan
John Tolan, responsable du projet intitulé «Coran européen». D. R.

Une tribune de Razika Adnani – Le «Coran européen» est le titre d’un grand projet financé à hauteur de 9,8 millions d’euros par le Comité européen de recherche. Il est présenté sur la fiche publiée sur le site de l’Institut français d’islamologie comme un projet qui étudie «comment le Coran est traduit dans des langues européennes, comment il circule dans les milieux intellectuels européens, et comment il est compris, commenté, utilisé et réinterprété par des intellectuels européens». Mettre en lumière ces textes est certainement très important pour les chercheurs dans le domaine de l’islam, et cela n’a rien à voir avec une islamisation de la connaissance comme le pensent certains, étant donné que le sujet lui-même est le texte du Coran. Parler d’une islamisation de la connaissance quand le sujet est le Coran est donc tout simplement absurde.

Le «Coran européen» est un projet qui suscite beaucoup de questions, en commençant par son titre, étant donné qu’il n’y a pas de «Coran européen», il ne peut pas y en avoir, et le prétendre c’est mentir aux Européens. Le projet concerne les traductions, les interprétations et les adaptations européennes du Coran qui ne donnent aucune raison de parler de «Coran européen», ni d’attribuer au Coran le qualificatif d’«européen», mais seulement de Coran du point de vue des Européens. En islam, il y a certes plusieurs doctrines, mais il y a, en revanche, un seul Coran, tout comme il y a un seul Dieu et un seul prophète. Les différentes versions du Coran qui ont existé avant qu’Othman, le troisième calife, ne les détruise, ne signifient pas qu’il y avait plusieurs Coran. S’il faut attribuer au Coran une référence culturelle, sociale ou territoriale, elle doit être celle dans laquelle il est né, à laquelle il s’est adressé, dont il a parlé la langue et porté la culture. Le Coran est apparu dans une société arabe, révélé [ou inspiré] à un prophète arabe, et s’est exprimé dans la langue arabe. Une arabité qui est rappelée dans plusieurs versets coraniques, tel le verset 2 de la sourate 12 : «Nous l’avons fait descendre un Coran arabe», même si les musulmans se contentent de l’appeler simplement le Coran. Parler d’un «Coran européen» est donc une falsification de l’histoire du Coran et de sa nature.

Les traductions du Coran ne sont pas le Coran. Les traductions sont toujours des interprétations d’un texte et non le texte originel, et le Coran ne fait pas exception à la règle. L’exemple du voile est très parlant dans ce contexte, quand on sait que le terme voile, hidjab en arabe, n’est cité dans aucun des trois versets coraniques qui évoquent une certaine façon de s’habiller pour la femme. Or, la majorité des traductions françaises évoquent le terme voile, ce qui induit en erreur beaucoup de lecteurs du Coran en langue française. Le verset 7 de la sourate 3, «La Famille d’Imran», pose une grande problématique théologique concernant la connaissance du sens des versets implicites, et il est difficile de savoir si le Coran dit que cette connaissance est également possible pour les êtres humains, les savants, ou uniquement pour Dieu. Cette problématique, qui a divisé les musulmans et qui a provoqué d’énormes débats théologiques [lire sur ce sujet Razika Adnani, «Islam : quel problème ? Les défis de la réforme»], disparaît totalement dans les versions françaises du Coran. Cela s’explique par le fait que face aux problématiques qui se posent au sein du Coran, les traducteurs rédigent les textes coraniques selon les positions théologiques pour lesquelles ils optent et effacent ainsi les problématiques qui se posent dans la version originelle du Coran. C’est une des causes importantes qui font que le lecteur du Coran, dans ses versions traduites, n’arrive pas à prendre conscience des problématiques très importantes qui se posent dans la pensée musulmane.

La science n’a pas à se mettre au service du marketing

Certains affirment, en rapportant les propos de M. Tolan, premier responsable du projet, que le titre «Coran européen» a été choisi car le Comité européen de recherche, qui a subventionné le projet, a voulu un titre percutant et porteur. Le problème, c’est que l’idée de «Coran européen» est fausse. Pire, le titre peut induire en erreur des milliers d’Européens qui croiront qu’il y a vraiment un Coran européen. La question qui se pose : pourquoi un projet qui se veut «scientifique» accepte-t-il, pour des raisons de marketing, de défendre et de répandre une idée qui n’est pas réelle et qui comporte des risques ? Pour d’autres, le titre «Coran européen» n’est qu’une image. Je rappelle qu’il ne s’agit pas d’un texte romanesque, mais d’un projet qui se dit «scientifique», et la science a comme objectif la description fidèle de la réalité et non sa transformation selon les circonstances ou les désirs des scientifiques. Pour l’épistémologue et biologiste Claude Bernard, le scientifique interroge le phénomène et écoute sa réponse qu’il transmet ensuite telle qu’elle est. L’honnêteté morale est un des principes de l’esprit scientifique.

L’autre élément qui interroge dans ce projet appelé «Coran européen» est le fait que les responsables considèrent que les études du Coran, réalisées en Europe du Moyen-âge au XIXe siècle, sont la preuve que le Coran a joué un rôle «central» et «important» dans la construction des identités culturelles et religieuses européennes. Il faut bien noter ces deux mots – «central» et «important» – qui montrent que ces chercheurs ne parlent pas d’une simple influence existant entre les cultures.

Il faut souligner que cela concerne l’Europe chrétienne et non l’Europe du Sud-Est, où une partie importante de la population est musulmane depuis le XVI siècle. C’est ce que nous déduisons du fait que les responsables du projet affirment que leur objectif est de remettre en question les perceptions traditionnelles du texte coranique en Europe, ainsi que les identités européennes. Logiquement, cela ne concerne pas l’Europe du Sud-Est, ni ses populations.

Que le Coran ait été étudié, traduit, interprété et analysé par des Européens est un fait historique que personne ne peut nier. Mais cela n’est pas suffisant comme preuve que le Coran ait joué un rôle «central» et «important» dans la construction des identités culturelles et religieuses de l’Europe.

Or, le projet lui-même révèle que les études en question ne sont pas toutes favorables au Coran et que beaucoup sont très négatives, ce qui revient à dire que si certaines ont provoqué une influence, d’autres du rejet. Il est très difficile, dans ce cas, d’affirmer que le Coran a joué un rôle «central» et «important» dans la construction des identités culturelles et religieuses de l’Europe. La réalité culturelle et sociale des sociétés musulmanes, en comparaison avec celle des sociétés européennes chrétiennes [Europe de l’Ouest et du Nord] dément cette affirmation. La connaissance des deux sociétés, c’est-à-dire de celle qui est façonnée par le Coran et de celle qui ne l’est pas, et les différences profondes qui existent entre elles ne valident pas une telle affirmation.

Dans sa Muqqadimma, Ibn Khaldûn considère que parmi les causes de l’introduction de l’erreur dans le travail historiographique, il y a la méconnaissance de la nature des choses. Il est également difficile de croire que l’Europe s’est laissé influencer autant par le Coran, vu les rivalités qui existaient entre les deux cultures, et que l’Occident considérait, à partir du XIIIe siècle, que le monde musulman était celui des vaincus. Or, pour le sociologue et historien Ibn Khaldûn, c’est le vaincu qui imite le vainqueur dans ses habitudes et sa culture et non le contraire. Quand le monde musulman s’est ouvert sur la civilisation occidentale à la fin du XVIIIe siècle, il était étonné de la différence qui existait entre les deux mondes comme le soulignent tous les écrivains musulmans du XIXe siècle.

Si le Coran était un élément constitutif des identités culturelles et religieuses de l’Europe, les musulmans n’auraient pas vu autant de différences. La méthode scientifique consiste à explorer tous les éléments pour éviter au maximum de commettre des erreurs de jugement.

L’effondrement de l’esprit scientifique dans le domaine des sciences humaines

Les chercheurs qui travaillent sur ce projet utilisent, pour défendre leur position, des phrases telles que «nous croyons que» et «nous sommes convaincus que». Or, ni la conviction ni la croyance ne sont des preuves de vérité scientifique, et la recherche scientifique ne doit être orientée ni par la première ni par la seconde. Ce n’est pas le seul problème de crédibilité scientifique que j’ai souligné dans le domaine de l’étude de l’islam, en France en particulier et en Occident en général. Le concept de l’islamisme, tel qu’il a été forgé par les scientifiques, c’est-à-dire comme un islam politique qui serait un mouvement contemporain qui n’aurait rien à voir avec l’islam, est un autre exemple. Il révèle même un effondrement de l’esprit scientifique dans le domaine des sciences humaines.

Pour l’épistémologue Gaston Bachelard, la connaissance scientifique commence par la destruction des idées reçues et des convictions personnelles pour la construire sur l’observation et l’expérience. Il écrit dans son ouvrage La formation de l’esprit scientifique : «L’esprit qui cherche doit lutter contre ses tendances à des faux savoirs, d’autant plus captivants et séduisants qu’ils conviennent aux besoins de l’être humain, dans une épaisse couche entre le corps et l’inconscient.»

Les déductions personnelles subjectives ne sont pas des vérités scientifiques, tout comme les positions politiques ne doivent pas orienter la recherche scientifique, ce que les sciences humaines ont toujours des difficultés à respecter, et Emile Durkheim, dans Règles de la méthode sociologique, avait attiré l’attention du sociologue sur les risques de commettre des erreurs en travaillant dans le champ social.

Le projet du «Coran européen» séduit beaucoup car il défend la diversité. La diversité c’est quelque chose de bien et, d’une certaine manière et à un certain degré, elle est le caractère naturel des cultures humaines dont font partie les religions. Le Coran lui-même porte en lui la Genèse, qui est le premier livre de la Bible, et une partie des Evangiles, et a pris position au sujet des grandes problématiques posées par la théologie chrétienne. Cependant, quelle que soit la vertu de la diversité, cela n’est pas une excuse pour accepter ce que la réalité et la logique ne valident pas.

Pour en finir, critiquer ou défendre une thèse scientifique n’est pas interdit, bien au contraire. Cependant, quand des personnes qui se disent scientifiques préfèrent pour cela des accusations visant les personnes, qu’on traite d’être «Frères musulmans» ou d’«extrême-droite», à la démonstration et à l’argumentation, cela révèle un effondrement de l’esprit scientifique. Le non-respect des principes de l’esprit scientifique n’est pas dans l’intérêt de la recherche scientifique, ni dans celui de la critique académique ou du débat d’idées.

R. A.

Philosophe, islamologue

Comment (21)

    Anouar Macta
    22 juillet 2025 - 9 h 19 min

    (..)
    L’on présente comme projet académique ce qui est en réalité une opération idéologique. Derrière les dix millions d’euros injectés par l’Union européenne pour produire une nouvelle édition critique du Coran, c’est une entreprise de reformatage religieux qui se dessine. Une tentative assumée de neutraliser le texte sacré, en l’arrimant à une méthode de lecture calquée sur celle de l’Ancien Testament : la méthode historico-critique, née dans l’Europe protestante du XIXe siècle, qui a servi à désenchanter les Écritures, à leur retirer toute autorité divine au profit d’une déconstruction culturelle.

    C’est cette même méthode que l’on cherche désormais à appliquer au Coran, non pas par amour du savoir, mais pour le dépouiller de sa charge normative, l’arracher à sa verticalité divine, et l’aligner sur le paradigme occidental. En d’autres termes : **judaiser l’islam**, c’est-à-dire transformer un texte révélé et intangible en un simple document historique, susceptible d’évolution, de négociation, de relecture selon les valeurs du jour. Or ce paradigme, s’il a pu structurer le rapport moderne au judaïsme ou au christianisme, est antinomique de la conception coranique du Verbe, qui est Parole vivante, non commentaire fossile.

    Mais toute ingénierie nécessite un terrain d’essai. Et ce terrain, c’est le Maroc, royaume présenté comme vitrine d’un islam « tolérant », en réalité modèle d’islam d’État vassalisé, sans autonomie intellectuelle ni résistance spirituelle. Rabat, qui se rêve centre régional de l’islam éclairé, accepte d’être ce laboratoire de la désacralisation, au nom d’une modernité feinte, téléguidée depuis Bruxelles, Paris ou Berlin.

    Loin d’être une innovation bienveillante, ce projet ressuscite les logiques coloniales du XIXe siècle, où le texte coranique devait être « compris » par l’Occident pour mieux être domestiqué. Le projet orientaliste renaît sous un vernis scientifique : on n’envoie plus l’armée, mais les linguistes, les philologues, les anthropologues. Le but reste le même : désarmer spirituellement les musulmans, les priver de leur lien direct à Dieu, et substituer à la transcendance une lecture historicisée, contextualisée, contrôlée.

    Ce projet n’est pas sans précédent. L’islam a connu des penseurs rationalistes, des exégètes rigoureux, comme Fakhr al-Din al-Razi, al-Samarqandi, al-Zamakhshari. Mais jamais ils n’ont prétendu effacer le caractère révélé du Coran. Leur science était un **acte de foi**, non une mise en doute. La critique n’était pas une sape, mais une élévation.

    Aujourd’hui, sous prétexte de modernité, on revient avec les outils de la sécularisation européenne, pour produire non une meilleure compréhension du Coran, mais une forme édulcorée, affadie, calibrée pour un islam d’appoint, intégré, inoffensif. Un islam vidé de son souffle, réduit à un patrimoine. **C’est l’arme douce de la recolonisation.**

      Abou Stroff
      22 juillet 2025 - 10 h 48 min

      « Un islam vidé de son souffle, réduit à un patrimoine. **C’est l’arme douce de la recolonisation.** » dites vous!

      pourtant l’islam rempli du …….. souffle des oulémas ……. musulmans n’a pas empêcher et n’empêche pas, au moment présent, la majorité des sociétés dites musulmanes de subir l’arme (douce ou dure, peu importe) de la recolonisation et d’être insérées dans un processus remarquable d’asservissement par les puissances impérialo-sionistes.

      moralité de l’histoire: il n’y en a aucune à part que, tant que l’islam n’aura pas été confiné dans la sphère privée pour ne plus en sortir, il se trouvera toujours des idéologues pour utiliser et interpréter ce dernier (i. e. l’islam) pour asseoir et garantir des buts essentiellement politiques, i.e. des intérêts palpables et quantifiables inavoués par qu’inavouables.

      wa el fahem yefhem.

      PS: prière de saluer de ma part monsieur M. E-M si vous en avez l’occasion

    Abou Stroff
    22 juillet 2025 - 7 h 43 min

    « Les différentes versions du Coran qui ont existé avant qu’Othman, le troisième calife, ne les détruise, ne signifient pas qu’il y avait plusieurs Coran. » souligne, avec verve, R. A.

    constat incontournable: contrairement à ce qu’avance R. A., s’il y avait différentes versions du Coran, il y avait, par conséquent, plusieurs …………. Coran et le kahlife Othman en a gardé une et détruit les autres versions.

    question à un doro: Othman n’aurait il pas gardé la version qui consolidait son pouvoir (et le pouvoir de ses alliés politiques) et détruit les versions qui ne renforçaient pas son pouvoir ( et le pouvoir de ses alliés politiques)?

    réponse gratuite: la réponse me semble évidente, même pour un non-philosophe, à moins de croire que Othman était un ……………….. ange non impbriqués dans des rapports sociaux déterminés.

    moralité de l’histoire: il n’y en a aucune, à part que j’ai toujours cru qu’un (e) philosophe était censé poser des questions qui fâchent, qui obligeaient les individus lambda à remettre en cause leurs certitudes en déconstruisant les gangues idéologiques qui dissimulaient l’essence des choses et des phénomènes.

    ce qui ne semble pas le cas de la philosophe R. A. . bizarre, bizarrement bizarre, n’est ce pas?

    Anonyme
    19 juillet 2025 - 15 h 50 min

    Les principes cardinaux de la politique étrangère de Kaja et Ursula en 2025 :

    – Soutenir et protéger ceux qui commettent un génocide au vu et au su de l’humanité toute entière

    – Développer un discours ethno suprémaciste et avilissant envers les autres civilisations – que ce soit le monde musulman, la Chine, la Russie, l’Afrique, tout le reste du monde est visé, et qualifié de « Jungle » par opposition a leur « Jardin » d’Eden (sic)

    – Appliquer un protectionnisme assumé sous le vocable d’autonomie stratégique européenne, tout en niant aux autres le droit de préserver et de développer leur propre économie en toute indépendance

    -S’afficher toute honte bue en vassaux obéissants et obséquieux du Président Trump, qui se vantait de faire ce que bon lui semble avec les femmes qui l’approchent (pour rester poli), ce qui est un comble pour une Europe dirigée par des dames qui se prétendent féministes….

    Après ils s’étonnent que les pays du Sud Global se détournent de l’UE pour nouer des partenariats avec d’autres!

    La Commission européenne est devenue une caricature de Monty Python.

    Hocine-Nasser Bouabsa
    19 juillet 2025 - 14 h 57 min

    Une Contribution intéressante qui contient néanmoins des points discutables.

    Sachant que le Coran est d’ordre universel, il ne peut y avoir de Coran arabe, européen, africain, asiatique ou américain, comme il ne peut y avoir une interprétation européenne du Coran. Et s’il doit y avoir une « adaptation » pour replacer le Coran dans son caractère, sa sacralité et sa portée divins, cette adaptation doit être universelle et valable pour toute l’Humanité. La religion ne peut pas être considérée comme une réalité objective, mais seulement comme une croyance subjective. Pour que nous puissions nous comprendre et nous entendre, il faut que nous acceptions cette « réalité » et en tenir compte dans nos relations. C’est la condition sine qua non à toute approche œcuménique ou interreligieuse. D’autant plus que mise appart certaines différences qu’on peut surmonter avec notre véritable soumission à Dieu (Islamou li Allah en arabe, hikan’at le’lohim en hébreu), les 3 livres monothéistes (Thora, Bible et Coran) sont similaires dans leur contenus et peuvent être unifiés en un seul (voir décalogue ou 10 commandements de Moise, qui forment le socle religieux et relationnel des 3 religions).

    Razika Adnani écrit: « En islam, il y a certes plusieurs doctrines, mais il y a, en revanche, un seul Coran, tout comme il y a un seul Dieu et un seul prophète. » Pense-t-elle que Jésus, Moses, Abraham, …etc ne sont pas des prophètes?

    Elle écrit aussi: « Les différentes versions du Coran qui ont existé avant qu’Othman, le troisième calife, les a détruites, mais ceci ne signifie pas qu’il y avait plusieurs Corans ». Elle confirme qu’il y a bien eu plusieurs versions du Coran et ouvre une grande autoroute à beaucoup de questions. Entre autres, de quel droit et sur quels critères, le Calife Othman avait-il détruit les autres versions?

    L’auteure écrit « quelle que soit la vertu de la diversité, cela n’est pas une excuse pour accepter ce que la réalité et la logique ne valident pas. » Ayant moi-même passé plus de la moitié de mes études d’Informaticien à décortiquer les différentes théories de la « logique », je lui recommande de relativiser la portée de ce mot. En effet, toute logique est basée sur un ensemble d’hypothèses et de règles qui déterminent la validité de toute supposition lorsque cette dernière est soumise à une logique spécifique. De même qu’il y a plusieurs réalités. Elles sont définies en fonction de l’angle et la loupe utilisées pour les analyser.

    Ergo : Il y a plusieurs logiques et plusieurs réalités. Par ailleurs notre cerveau n’est pas constamment calibré de la même façon, ce qui laisse place à la fluctuation dans notre perception de ces réalités. La religion est une croyance subjective et une affaire individuelle. Tuer au nom de Dieu contredit le principe divin de la sacralité de la vie. Tuer pour la terre est un crime contre Dieu.

      Hocine-Nasser Bouabsa
      19 juillet 2025 - 18 h 21 min

      La résistence contre le « taghout » et l’injustice est aussi sacrée. Seule la question des moyens peut-être discutable. Certains, comme Jésus, préfèrent les moyens pacifiques dans le cadre d’un processus évolutionnaire. Mais d’autres, comme David, prèferent les armes dans le cadre d’un processus révolutionnaire.

      Les deux approches ont leurs avantages et inconvénients.

      il ne peut y avoir de Coran arabe??
      20 juillet 2025 - 9 h 29 min

      @ Hocine-Nasser Bouabsa 19 juillet 2025 – 14 h 57 min

      Même votre post est intéressant, mais je pense qu’il contient néanmoins un point discutable.

      Permettez-moi de vous dire, comme déjà mentionné dans l’article, que le Coran lui-même rappelle ses origines arabes dans plusieurs versets, comme le verset 2 de la sourate 12. Et votre affirmation selon laquelle «il ne peut y avoir de Coran arabe» est fausse, il existe un Coran en arabe. Le Coran n’a été révélé qu’au prophète Mahomet et en arabe, la langue parlée à son époque. Cette révélation, transmise par l’archange Gabriel, est considérée comme la parole divine par les musulmans. Le Coran a ensuite été préservé par la mémorisation du prophète Mahomet et de ses compagnons, puis écrit.

      Le Coran est considéré comme la dernière parole de Dieu révélée au prophète Mahomet, et son message vise à guider tous les êtres humains vers la justice et le bien-être spirituel. Bien qu’il s’agisse du livre saint de l’islam, les musulmans le considèrent comme un message universel adressé à toute l’humanité, et pas seulement aux musulmans. Plusieurs traductions sont disponibles pour ceux qui ne parlent pas arabe, mais elles ne sont pas considérées comme le Coran lui-même. Par conséquent, il est trompeur d’utiliser le terme «Coran européen» dans les titres des médias, ce qui risque d’induire en erreur des milliers d’autres personnes qui pourraient croire à l’existence réelle d’un tel livre. En fin de compte, le Coran est considéré comme le message divin révélé en arabe, et cette langue est perçue comme parfaite pour sa transmission. Eh OUI, c’est un message universel destiné à tout le monde, en toutes circonstances, et il peut y avoir une traduction européenne, africaine, asiatique ou américaine du Coran, et les gens doivent comprendre qu’il s’agit d’une traduction de l’originalité de la langue arabe coranique (qu’est la forme standard utilisée dans le Coran).

        Hocine-Nasser Bouabsa
        20 juillet 2025 - 13 h 44 min

        1) Dans le passage en question, le mot « arabe » est d’ordre éthno-géographique et non linguistique, comme le terme « européen » ne se refére pas à une langue, mais à l’éthnie et à la géographie du continent euroéen.

        Dans le Coran il est mentionné qu’Abraham, Noah, Ismael, Isaac, Jacob, Moses, ….etc, étaient musulmans (mouslimine en arabe). Le terme « musulman » signifie « soumis à Dieu ». Cette notion de soumission à Dieu (hikan’at le’lohim en hébreu) est partie pernante du Judaisme authentique.

        Lorsqu’on étudie le Judaisme, on constate que: 1) la majorité des Juifs se sont convervtis à l’Islam. 2) Les théologues juifs sépharades avaient une attitude amicale envers l’Islam. Entre autres on peut citer Moshe ben Maïmon, le plus important penseur juif de la péninsule ibérique qui était proche des érudits musulmans d’Andalousie, et Sabbataï Zevi, le plus grand penseur juif dans l’empire ottomann qui s’est converti à l’Islam avec beaucoup de ses adeptes.

        L’Islam n’est rien d’autre qu’un rappel à l’ordre et une remise sur le bon chemin des gens du Livre (ahl el kitab), qui s’étaient laissés influencer par l’Hellinisme (voir la thématique de la Trinité au lieu de l’Unicité).

        Le Musulman (ou le Soumis à Dieu) ne doit pas perdre de vue ces enseignements et prendre l’Histoire de la vache (voir Sourate El Bakara) comme référence afin de faciliter la Religion et non la compliquer.

      Abou Stroff
      20 juillet 2025 - 17 h 52 min

      « Sachant que le Coran est d’ordre universel, il ne peut y avoir de Coran arabe, européen, africain, asiatique ou américain, comme il ne peut y avoir une interprétation européenne du Coran. Et s’il doit y avoir une « adaptation » pour replacer le Coran dans son caractère, sa sacralité et sa portée divins, cette adaptation doit être universelle et valable pour toute l’Humanité. » dites vous!

      questions à un doro chacune:

      – qui a décidé que le Coran était d’ordre universel?

      – pourquoi envisager l' »adaptation du Coran alors que le parole de Dieu (du moins pour ceux qui croient que le Coran est la parole de Dieu) est censée être invariante et valable en tout temps et en tou lieu?

      – qu’est ce qui vous permet de sacraliser un texte (i. e. le texte coranique) qui n’est reconnu comme parole de Dieu que par une minorité de la population mondiale?

      moralité de l’histoire: il n’y en a aucune, à part que ce genre de discussion byzantine montre encore une fois que les « élites » arabo-musulmanes continuent à s’interroger sur le sexe des anges et sur la « halalité » ou la haramité du port du short pendant que d’autres s’apprêtent à coloniser la …………….. planète Mars.

      wa el fahem yefhem

      PS: tout individu sensé peut remarquer que toutes les sociétés musulmanes sont des sociétés arriérées, ne peut on établir une forte corrélation positive entre cette arriération remarquable et la place exagérée qu’occupe la religion dans la bine-pensance dominante et dans la gestion de la « cité »?

        Hocine-Nasser Bouabsa
        20 juillet 2025 - 19 h 49 min

        J’ai bien écrit que la croyance est une affaire personnelle.
        Je n’ai donc pas l’intention d’entrer dans une discussion condamnée à l’avortement, puisque elle manque de bases référencielles communes.

        Une chose semble néanmoins sûre: je ne pourrai pas vous convaincre que Dieu existe et vous ne pouvez pas me convaincre qu’il n’existe pas.

          Abou Stroff
          21 juillet 2025 - 7 h 06 min

          « Une chose semble néanmoins sûre: je ne pourrai pas vous convaincre que Dieu existe et vous ne pouvez pas me convaincre qu’il n’existe pas. » dites vous!

          raison de plus pour éviter ces débats byzantins dans lesquels excellent les « élites » arabo-musulmanes, débats qui sont aussi stériles qu’un caillou couvé par un coucou.

          ceci étant souligné, vous aurez remarqué que je parle de religion et non de Dieu, car je considère que la question de l’existence ou de la non-existence de Dieu est un « énoncé indécidable » *, i. e. une proposition que l’on ne peut ni démontrer, ni refuter, et qu’il me parait inutile de s’interroger sur une question qui n’a pas de réponse.
          par contre, tout porte à croire que les religions, quelles qu’elles soient, sont des produits humains qui répondent à des besoins spécifiquement humains, historiquement datés et spatialement cernés, point barre.

          * voir Kurt Gödel sur le sujet.

    Anonyme
    19 juillet 2025 - 14 h 11 min

    La philosophie aux philosophes.
    La foi aux croyants.
    Le travail aux laborieux.
    Et dieu pour tous (ou presque)!

    Anonyme
    19 juillet 2025 - 13 h 52 min

    N ayant pas poussé la recherche sur les déclarations de Mme Adnani sur son souhait de «  Réformer l Islam » , je reste quelque peu Dubitatif sur la contribution qui nous est proposée sur AP .
    Ceci dit , je prends cette contribution comme un Signal d ALERTE sur ce qui se Trame de la Part des Éternels Pervers , Ennemis Indecrottables des Musulmans : les Nazisionistes
    Je n étais pas au courant de cette nouvelle Opération .
    Perso , je suis au courant des tentatives précédentes consistant en des Éditions d Exemplaires de Coran en ARABE , ÉDITÉS au Liban et en ……..Arabie Saoudite , dans lesquels des Versets ont été devoyés , manipulés pour en altérer et des fois entraver le Sens . Ces Exemplaires ont atterri en ………Algérie et c est grâce à Dieu et aux Pieux que l Opération a été ÉVENTÉE et les plus de 300 exemplaires ont été détruits .

    Salim Samai
    19 juillet 2025 - 8 h 58 min

    « Coran Europeen »?? JUSTE! Imams Francais, Allemands, Americaisn? JUSTE!! Mais « Imams Combattant l´Antisemitisme » de Bill Ackman, les CRIF, Paris & Germany SOUMIS? FAUX! Pire! MAUVAISE GESTION de l´Ordre Public, l´Etat, son Consensus, sa Credibilite, Dieu et El Haq/Justice! Donc HAINE & DIVISION!

    TOUS les CODEX sont des ORIENTATIONS qui á la Fin de l´Oued EXIGENT-RECOMMANDENT:
    – « Pas Langue Fourchue/Speak the Truth-El Haq! » – MOUAAMALA! Aide le Moins Nanti de la Communaute/Ouma/Tribu/Nation!! – COEXISTE avec les Voisins! -IIBADA! Respecte le Seigneur qui A & T`A donné la Vie et les moyens de SURVIVRE!

    L´ISLAM est BANAL avec 2 Commandements: IQRA! IJTIHAD in le TEMPS et l`ESPACE!
    « Islamologues », Poitique, Clercs, Marchands & « Faux Prophetes » de tous les Souk COMPLIQUENT les RELIGIONS POUR les DIVISER, SERVIR Mamon & leur Maitre- Pharaon et á la fin SE SERVIR!!

    TOUT Juste, Roger Hanin, M. Audin, Jurgen Möllemann, Jimmy Carter, Franciscus, Allah Y., sont des AMIS de DIEU qui sont PLUS Musulmans/Chretiens/Juifs que les LEGIONS de « Langue Fourchue » qui préchent l´EAU-Freedom-Democratie puis boivent du ZAMBRITO ou MASSACRENT les Enfans de Dieu!

    Religion, Politique & Verite sont BANALES! « Les Savants » qui les COMPLIQUENT le font EXPRÈS POUR CACHER les SIMPLES VERITES qui EVOLUENT in le TEMPS!

    Anonyme
    18 juillet 2025 - 21 h 44 min

    Normal que les européens prén̈ment les devant en prevision des temps futurs
    Va SAVOIR

    Il faudrait peut-être expliquer à Razika Adnani, la philosophe et islamologue auteure de cette tribune, qu’en islam on croit en plusieurs prophètes et messagers.

    Fatima
    18 juillet 2025 - 20 h 24 min

    Ils jouent avec la sémantique des mots. Tiens tiens ,voila qu’ils veulent s’accapparer le Coran et en faire leur propriété dirais je?..Mais que vaut leur « science » comparée à celle d’Allah incomparable? Ils peuvent toujours tourner en rond. Le Coran à ses Gardiens

    Parler de « coran européen », c’est comme parler d’un islam de france.

    Dr Kelso
    18 juillet 2025 - 17 h 30 min

    Me suis arrêtée au titre et au nom de l’auteur de la contribution celle-là même qui souhaitait réformer l’Islam et le Coran …

    Abou Stroff
    18 juillet 2025 - 17 h 24 min

    « Prétendre qu’il peut exister un «Coran européen» est une falsification de la réalité » titre R. A..

    pour éviter tout malentendu, je précise ma position concernant les religions, quelles qu’elles soient:

    je pense que toutes les religions, sont des produits humains répondant à des problèmes spécifiquement humains. en effet,

    1- elles permettent aux êtres humains d’atténuer leur angoisse existentielle. car, l’homme est le seul animal qui sait qu’il va mourir grâce à la tridimensionnalité du temps humain qu’engendre le travail (a t on observé une quelconque pensée ou pratique religieuses chez les animaux alors que ces derniers sont supposés comme l’homme, être des créatures du divin?). par conséquent, l’homme a tous les droits de s’inventer un Dieu et un au-delà pour affronter, sereinement sa finitude inéluctable (l’au-delà des musulmans n’est il pas mirifique?).

    2- elles permettent, dans les sociétés de classes, aux couches dominantes de mieux asseoir, grâce aux gardiens du temple (les soi disant oulémas dans le contexte musulman, en particulier), leur domination sur les couches dominées en faisant croire à ces dernières que l’ordre dans lequel elles vivent est un ordre « naturel » qu’il ne s’agit surtout pas de remettre en cause (ne pas se révolter contre « el hakem », ne pas remettre en cause la soi disant charia, n’est ce pas une attitude recommandée ou plutôt ordonnée aux fidèles?).

    ceci étant précisé, méditons ces deux sentences remarquables de K. Marx:

    « la critique de la religion est la condition préliminaire de toute critique. »
    et
    « L’abolition de la religion en tant que bonheur illusoire du peuple est l’exigence que formule son bonheur réel. Exiger qu’il renonce aux illusions sur sa situation c’est exiger qu’il renonce à une situation qui a besoin d’illusions. La critique de la religion est donc en germe la critique de cette vallée de larmes dont la religion est l’auréole. »
    et
    observons le fait ou le constat indéniable que ce ne sont pas les dogmes, quelle que soit leur nature, qui « gèrent » la société (quel que soit son niveau de développement) mais les rapports sociaux dominants qui impriment à la société dont ils forment le sous-bassement, le « caractère ». ce qui permet de comprendre la signification profonde de la sentence de l’auteur « la charia qui existe dans les livres de droit n’est pas exactement celle inscrite dans les textes coraniques ».

    Moralité de l’histoire : il n’y en a aucune, à part que le « Coran européen » semble être une réponse aux interprétations archaïques qui sévissent dans toutes les sociétés arabo-musulmanes qui, sont, comme par hasard, toutes arriérées.

    PS : question à un doro : pourquoi le Bon Dieu a t il éprouvé le besoin d’utiliser des intermédiaires (notamment des prophètes, c’est à dire des êtres humains qui peuvent se ………… tromper dans la ………… transmission de l’information) pour s’adresser à ses créatures alors qu’avec son omnipotence et sa super-puissance, il aurait, certainement, trouvé un moyen de s’adresser directement à ses dernières.
    Bizarre, bizarrement bizarre, n’est ce pas ?

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