Les Américains secoués : vaines tentatives de l’oligarchie d’étouffer le scandale Epstein

Trump Epstein
L'Amérique hypocritement puritaine. D. R.

Une contribution de Mohsen Abdelmoumen – La nouvelle est tombée ce 7 juillet comme un coup de tonnerre, lorsque le chef du FBI, Kash Patel, et la procureure générale des Etats-Unis, Pam Bondi, ont annoncé qu’il n’y avait pas de liste de clients d’Epstein et donc pas de chantage exercé. Pourtant, début mai, la procureure avait confirmé l’existence de milliers de vidéos filmées par Epstein impliquant des enfants et de la pédopornographie, et qui étaient détenues par le FBI. Aujourd’hui, finito, plus de vidéos. Disparu, le petit carnet noir avec toutes les adresses. Cela nous fait penser au petit carnet d’Edgar J. Hoover, dit la chochotte pour son goût pour les hommes (eh oui, encore la secte de la Jacquette flottante) qui en a fait trembler plus d’un… Bref, ceux qui espéraient les révélations promises par Trump lui-même lors de sa campagne électorale, de dévoiler les personnalités influentes impliquées dans ce scandale de pédocriminalité ont reçu un coup de massue en découvrant qu’il n’y avait rien à révéler et que l’affaire était désormais classée, parce qu’elle touche le cœur de l’élite politico-médiatico-judiciaire dégénérée, non seulement des Etats-Unis mais de tout l’Occident. Ce retournement de situation a fait l’effet d’une douche froide sur tout l’électorat de Trump qui avait cru en la capacité de celui-ci d’«assécher le marais» selon sa promesse de campagne. J’ai déjà évoqué cette affaire dans «Les dessous de l’affaire Epstein», article publié en janvier 2024. Mais la question qui me taraude est celle-ci : s’il n’y a pas de clients Epstein, pourquoi diable Ghislaine Maxwell, sa complice, est-elle condamnée depuis 2022 à vingt ans de prison pour complicité de trafic sexuel de mineurs ? A qui donc étaient destinés ces mineurs ?

Lorsqu’un journaliste a voulu lui poser une question sur cette affaire avortée, Trump a répondu «Vous parlez encore de Jeffrey Epstein ? On parle de ce type depuis des années […]. Et les gens parlent encore de ce pervers ? C’est incroyable. Vous souhaitez perdre du temps à ce sujet ? Cela ne me dérange pas de répondre, mais je n’arrive pas à croire que vous posiez une question sur Epstein.» Une façon comme une autre de ne pas répondre à la question qui fâche. Nous sommes à des années-lumière de la déclaration de Trump à New York Magazine en 2002 : «Je connais Jeff depuis quinze ans. C’est un type formidable. C’est un plaisir de le fréquenter. On dit même qu’il aime les belles femmes autant que moi, et beaucoup d’entre elles sont plus jeunes.» On connaît l’aptitude de Donald Trump de changer d’avis au gré du vent. Une vraie girouette en pleine tempête.

Dans une interview à Fox News, toujours à propos des dossiers Epstein, Trump a déclaré récemment : «On ne veut pas détruire la vie des gens, il y a beaucoup de fausses informations dedans.» Quels gens pourraient avoir leur vie détruite ? Bill Clinton, grand ami d’Epstein et un assidu du Lolita Express, qui ne peut pas voir une femme, surtout si elle est très jeune, sans avoir envie de lui sauter dessus ? Bill Gates que sa femme a quitté à cause de ses nombreuses escapades dans l’île de la tentation ? Woody Allen qui aime tellement les gamines qu’il s’est marié avec sa fille adoptive ? Le prince Andrew qui a sauvé ses fesses en évitant un procès grâce à un accord à l’amiable dont on ignore le montant avec une de ses victimes, Virginia Giuffre, «suicidée» depuis ? Ehud Barak, ancien Premier ministre et ministre de la Défense israélien qui était tout le temps fourré chez Epstein ? L’ancien ministre et diplomate norvégien Terje Rød-Larsen qui a dû démissionner de son poste de président de l’Institut international pour la paix à New York en raison de ses liens «amicaux» avec Epstein auquel il a versé 100 000 dollars directement depuis la caisse de l’Institut ? Eva Andersson-Dubin, ex-mannequin et Miss Suède 1980, ancienne petite amie d’Epstein qui a épousé le milliardaire sioniste Glenn Dubin qu’elle a présenté à Epstein, formant un trio festif ? Lawrence Summers, un autre ami juif d’Epstein, ancien Secrétaire au Trésor et ex-président de l’université de Harvard qui a beaucoup voyagé dans l’avion privé de son copain ? Et signalons au passage que ce fameux Lolita Express comportait un grand lit destiné à autre chose que de faire la sieste. Leon Black, investisseur et banquier d’affaires juif américain, collectionneur d’art et président du MoMa (Musée d’art moderne de New York) dont on sait qu’il a versé 170 millions de dollars en cinq ans sur le compte d’Epstein ? Et tous sont liés à l’AIPAC, comme par hasard.

Reid Hoffman, entrepreneur juif américain et homme d’affaires, fondateur de LinkedIn, qui a invité Epstein à une soirée de collecte de fonds pour soutenir Kamala Harris et qui se dit persécuté par Elon Musk qui l’accuse d’avoir voyagé dans l’île d’Epstein ? Alan Dershowitz, avocat juif américain, conseil d’Epstein, de Trump, de Weinstein – la totale – qui s’est envoyé des gamines et qui appréciait particulièrement d’assister aux abus sexuels commis sur les mineurs par Epstein et ses complices ? L’illusionniste juif américain David Kotkin, alias David Copperfield, poursuivi par seize femmes qui l’accusent de les avoir droguées et violées, la plupart d’entre elles lorsqu’elles étaient mineures ? L’acteur Kevin Spacey, adepte du Lolita Express et grand copain de Ghislaine Maxwell et du prince Andrew, puisqu’une célèbre photo le montre assis sur le trône d’Angleterre avec Maxwell dans la salle du trône ? Et là, on n’est plus dans «Usual Suspect», car Spacey peut donner des cours à Keyser Söze. Tous ces pourris peuvent donner des leçons au diable qui a décidé de prendre des vacances en voyant que ces dégénérés avaient dépassé toutes ses attentes en matière de diableries. Et rappelons que Spacey est également connu pour son goût pour les jeunes garçons, ce qui lui a valu pas mal d’ennuis. Ou encore William Burns, alors directeur de la CIA sous Biden, qui a rencontré plusieurs fois Epstein «sans savoir» que celui-ci était un délinquant sexuel ? Et dire que ce type a écrit un livre sur le Moyen Orient qui nous empoisonne la vie. Dans ce livre, il montre qu’il sait tout du Moyen Orient, mais il ne connaît pas les mœurs d’Epstein ? Ben voyons, Burns ne savait pas… Nous prendrait-il pour des poireaux ? Ariane de Rothschild, PDG de la banque suisse Edmond de Rothschild Group et mentor d’Emmanuel Macron, qui a rencontré Epstein plus d’une douzaine de fois pour des «raisons professionnelles» dont un contrat de 25 millions de dollars ? Et à ce propos, on retrouve de nombreuses traces des Young Global Leaders du World Economic Forum dans ce foutoir. Rappelons que Macron en est un poussin d’élevage comme de nombreux dirigeants occidentaux.

Et ce n’est qu’une petite partie de ces gens qui pourraient avoir leur vie détruite selon Trump. Quelque 250 personnes sont impliquées, selon la Procureure générale Pam Bondi, avant que l’omerta ne soit instaurée par la Maison Blanche. Et parmi ces amateurs de chair fraîche, on compte de nombreuses personnalités du monde politique, judiciaire, médiatique, associatif… Tout ce qui peut avoir une influence est impliqué dans cette sordide affaire.

Le Mega Group chapeaute toute cette fange pédocriminelle

Je termine cette énumération non exhaustive avec Leslie Wexner, cofondateur du Mega Group dont j’ai parlé dans mon article consacré à Epstein. On peut le considérer comme le bienfaiteur de Jeffrey Epstein, puisque ce milliardaire juif lui a permis de gérer une grande partie de sa fortune, incluant des propriétés comme une maison à Manhattan et un jet privé, qu’Epstein a fini par acquérir. Le Mega Group réunit une vingtaine de milliardaires juifs américains influents qui se rencontrent deux fois par an au cours de séminaires consacrés à la «philanthropie et au judaïsme» – il est intéressant de noter que Steven Spielberg est de la partie (encore un dans la liste, mais pas celle de Schindler !)-, avec pour objectif affiché de promouvoir les intérêts liés à la communauté juive, notamment le soutien à des initiatives comme Birthright Israel (organisation qui consiste à offrir un voyage de dix jours en Israël, à Jérusalem et sur les hauteurs du Golan, tous frais payés, aux jeunes adultes juifs âgés de 18 à 26 ans), la Partnership for Excellence in Jewish Education (PEJE, organisation destinée à soutenir les écoles juives), et le renforcement de Hillel International. Ce dernier organisme, fondé en 1923, est important à plus d’un titre car il constitue la plus grande organisation estudiantine juive dans le monde, ce qui en fait un élément de poids au niveau influence puisque tous ces jeunes sont destinés à des postes-clés dans la société, mais son nom devrait aussi nous alerter car il fait référence, selon Wikipédia, l’outil sioniste par excellence, à Hillel Hazaken, dit Hillel le Sage, dernier président du Sanhédrin (assemblée de sages qui ont écrit la Mishna, c’est-à-dire les premiers écrits de la Torah) qui migra de Babylone à Jérusalem au premier siècle avant notre ère et connu pour ses enseignements sur la loi juive. On en revient donc à mon dernier article dont le thème est justement axé sur cet aspect religieux.

Ces oligarques constituent un lobby pro-israélien dont l’objectif est d’influencer la politique étrangère américaine au Moyen-Orient, en liaison directe avec le Mossad. L’histoire démontre que le Mega Group, via ses membres influents, a toujours entretenu des liens avec des réseaux criminels organisés, notamment celui de Meyer Lansky, appartenant à la mafia juive et partenaire de Lucky Luciano, Bugsy Siegel et Frank Costello. Ou avec la pègre de Détroit. Le chantage était un des moyens utilisés pour atteindre les objectifs fixés. La connexion avec Epstein via Wexner n’a rien d’étonnant connaissant leurs agissements passés et on ne voit pas pourquoi ils seraient devenus du jour au lendemain des modèles de vertu. Et l’on peut imaginer aisément ce qu’ils fabriquent lors de leurs séminaires… Quant aux liens avec le Mossad, ils sont confirmés par Ari Ben-Menashe, un ancien officier israélien qui a affirmé qu’Epstein travaillait pour le Mossad dans une opération de chantage. Autre élément, Shimon Peres, ancien Premier ministre et président israélien, était proche de certains membres du Méga Group, dont Wexner. C’est ce qui a permis de réunir Ehud Barak et Epstein qui ont fondé ensemble une start-up israélienne et fait bien d’autres choses ensemble.

Donald Trump est sur la liste des clients d’Epstein

Et Donald Trump lui-même ? La publication des journaux de bord du Lolita Express publiés le 27 février dernier par la procureure générale révèle que le nom de Donald Trump y figure sept fois. Cela ne fait pas de lui un pédophile pour autant, car il aurait pu emprunter l’avion d’Epstein pour des raisons professionnelles. C’est en tout cas ce que prétend son administration. Sauf que l’on apprend qu’en 2016, une victime anonyme se faisant appeler «Kate Johnson» a déposé plainte devant un tribunal de Californie, affirmant avoir été violée à plusieurs reprises par Trump et Epstein alors qu’elle n’avait que treize ans. Ces viols répétitifs se seraient déroulés de juin à septembre 1994. Elle soutient qu’elle a imploré Trump d’arrêter mais il l’a frappée violemment au visage en hurlant qu’il pouvait lui faire ce qu’il voulait. D’autres détails salaces repris dans la plainte nous décrivent Trump sous un aspect qu’il ne tient évidemment pas à montrer. Et l’on comprend bien qu’il veuille étouffer l’affaire, malgré le tintamarre qu’il avait fait de tout révéler.

Il semblerait qu’il y ait eu obstruction au niveau du FBI, car selon les propos de Pam Bondi en février, le bureau du FBI de New York détenait des milliers de pages de documents relatifs à l’enquête et à l’inculpation d’Epstein, ainsi que de très nombreuses vidéos. La Procureure avait alors demandé au FBI de lui remettre le reste des documents avant 8 h le vendredi 28 février et avait exigé du chef du FBI Kash Patel qu’il enquête sur les raisons pour lesquelles la demande de lui remettre tous les documents n’avait pas été satisfaite. On connaît désormais la réponse : ordre venu d’en haut. Donc, c’est très clair, le dossier Epstein est définitivement clos. Tout comme celui de l’assassinat du président John Fitzgerald Kennedy qui n’a rien dévoilé de plus que ce qui avait été divulgué, malgré les effets d’annonce de Donald Trump.

Elon Musk entre dans l’opposition

Mais c’est compter sans le pavé jeté dans la mare aux canards par Elon Musk qui joue les cheveux dans la soupe. Le 5 juin dernier, à midi 10’, en pleine bagarre contre le président US qu’il avait aidé à entrer au bureau ovale, Elon Musk a publié un tweet qui a ébranlé les fondements de la Maison Blanche : «Il est temps de lâcher la grosse bombe. @realDonaldTrump est dans les fichiers Epstein. C’est la véritable raison pour laquelle ils n’ont pas été rendus publics. Bonne journée DJT !» Ce tweet a été vu par 1,9 millions de personnes. Il a ajouté dix minutes plus tard dans une publication en-dessous de la première : «Notez ce message pour plus tard. La vérité éclatera.» Elle a été vue par 7,5 millions d’abonnés. Musk a alors diffusé une vidéo montrant Trump et Epstein ensemble lors d’une soirée festive organisée dans la maison de Trump à Mar-a-Lago en Floride, et où Trump commentait les atouts de certaines pom pom girls qui étaient présentes «Elle est chaude, celle-là !». Musk a supprimé son tweet quelques jours plus tard en s’excusant, mais tout le monde avait bien enregistré et le tweet et la vidéo qui circulent toujours sur les réseaux sociaux.

Pourquoi cette bagarre au sommet de l’Etat entre le président US et l’un des hommes les plus riches du monde, lequel a été l’un de ses plus fervents soutiens ? Une question d’intérêt, bien sûr. En instituant ce qu’il appelle le Big Beautiful Bill, Trump a gravement contrarié les projets de Musk. En effet, celui-ci estime que cette loi est ce qu’il appelle une «abomination répugnante» qui va creuser davantage le déficit fédéral via des réductions de taxes et des dépenses militaires. Mais ce qui contrarie surtout Musk, c’est que Trump supprime les incitations aux véhicules électriques, ce qui nuit bien évidemment à Tesla. Le fait aussi que Trump favorise Peter Thiel, le créateur de Palantir, en faisant de lui l’un des principaux bénéficiaires de ce projet de loi axé sur la régulation fédérale de l’intelligence artificielle aux Etats-Unis et la concentration des pouvoirs financiers dans le secteur technologique, ne plaît pas du tout à Elon Musk. Il y a donc clairement un choc des Titans entre milliardaires au sommet de l’empire. Sauf qu’ils ne sont pas des Titans, mais de vulgaires oligarques qui ont fait fortune avec leur camelote. Suite à cela, Musk a décidé de créer un nouveau parti, l’American Party, ce qui a mené Trump à déclarer qu’il pourrait envisager de nationaliser ou de fermer SpaceX si Musk s’entête dans son opposition.

Il est à souligner que ces hommes, qui sont les plus riches du monde et qui représentent le 0.01%, sont tous des néofascistes bon teint, et que les entreprises qu’ils détiennent ont un impact majeur sur l’humanité entière, impact pas vraiment bénéfique.

L’American Party d’Elon Musk

Si Musk a été très entreprenant en lançant SpaceX et Tesla, il n’a rien inventé en ce qui concerne l’American Party, car celui-ci existe depuis le milieu du XIXe siècle. Parfois appelé «Know Nothing Party», ce mouvement politique américain protestant est apparu dans les années 1850 en réaction à l’arrivée massive d’immigrés européens catholiques, notamment irlandais et allemands. L’idéologie qu’il véhiculait était nationaliste, nativiste et anti-immigration. En effet, les colons américains, anglo-saxons protestants, craignant une perte d’identité nationale et religieuse, se sont ligués contre les nouveaux arrivants en défendant les «natifs». Le surnom «Know Nothing» provient du fait que lorsqu’on interrogeait ses membres sur leur organisation secrète, ils répondaient «I know nothing» (Je ne sais rien). Petite parenthèse d’importance, les peuples autochtones, les seuls vrais natifs de l’Amérique, n’avaient absolument pas voix au chapitre.

Comme tout mouvement réactionnaire, le nativisme du Know Nothing Party réapparaît régulièrement dans l’histoire américaine lors des bouleversements sociaux ou économiques. De nos jours, le discours s’est transformé pour s’adapter à la situation actuelle. Il n’est plus religieux mais culturel avec une tendance affirmée anti-élite, anti-woke et anti-immigration illégale. Ce ne sont plus les partis traditionnels qui le véhiculent mais des milliardaires, des plateformes sociales et des communautés numériques. Et enfin, il recourt à des schémas pointant la décadence, l’invasion étrangère, la perte de grandeur, comme à l’époque du Know Nothing Party. Bref, du MAGA pur jus, mais récupéré par Elon Musk.

Les points communs entre le MAGA de Trump et l’American Party de Musk résident dans un nationalisme populiste se référant aux «vraies valeurs américaines» en opposition à une élite cosmopolite corrompue, qui se défie du «système», et en dénonçant «l’Etat profond», la bureaucratie centralisée à Washington, les grands médias diffusant des fake news, et en défendant les éternels oubliés ou méprisés de l’establishment. La référence aux Pères Fondateurs et à la Constitution stricto sensu est également commune aux deux mouvements qui prônent tous deux la liberté individuelle, la liberté d’expression et le port d’armes. Tant Trump que Musk sont deux bêtes des réseaux sociaux, et d’ailleurs leur guéguerre se déroule sur X ex-Twitter pour Musk et sur Truth Social pour Trump, renvoyant les médias traditionnels sur le banc de touche.

Les différences entre les deux partis se situent au niveau de l’idéologie, religieuse pour Trump qui s’appuie sur une droite chrétienne évangélique et conservatrice liée au parti républicain. Musk quant à lui, est plus proche d’un mouvement indépendant et techno-libertaire. Trump ne s’intéresse aux grandes technologies que si elles servent le business, alors que Musk est un technocrate libertarien, prônant l’IA (on le voit avec son IA Grok sur X), la conquête spatiale, le bitcoin, etc. Trump veut contrôler l’Etat et s’en emparer, tandis que Musk cherche plutôt à le contourner en le rendant inefficace par rapport au privé, comme on le voit avec Tesla, SpaceX, X, Neuralink, etc. Et enfin, on peut dire que le MAGA porté par Trump est plus traditionnaliste, plus rustre, à l’image de celui qui l’incarne, et apprécié des Rednecks, alors que l’American Party de Musk se veut «futuriste», moderne, néo-réactionnaire, comme son patron et peut plaire à un jeune électorat de droite.

En résumé, le nouvel American Party est un cousin idéologique du MAGA avec des racines communes que sont le populisme, le rejet des élites, le nationalisme, mais avec un esthétisme différent : plus technologique, plus libertarien, et moins enraciné dans le christianisme conservateur. Il ne s’agit pas d’un doublon pur et simple, mais d’un rival potentiel pêchant dans les mêmes eaux et visant le même électorat, surtout si Musk décide un jour de soutenir un candidat ou d’en devenir un lui-même. Cette rivalité en devenir a fait dire à Trump le 1er juillet dernier sur son réseau social Truth Social que «Musk sans les subventions américaines, devrait probablement fermer boutique et retourner chez lui en Afrique du Sud», ajoutant que «cela permettrait aux Etats-Unis d’économiser une fortune en cessant de financer les lancements de fusées, les satellites ou la production de voitures électriques de Musk». Ambiance…

La guéguerre Trump-Musk est uniquement une guerre d’intérêts entre milliardaires, car il n’y a pas réellement de divergence idéologique profonde entre eux. C’est aussi une bataille entre deux egos surdimensionnés.

Quand Make America Great Again (MAGA) devient Make Israel Great Again (MIGA)

Les Américains qui ont voté pour Trump se réveillent et se rendent compte qu’ils ont été floués sur bien des points. Trump avait axé sa campagne électorale sur le projet MAGA et s’est présenté comme l’homme qui apporterait la paix et rendrait à l’Amérique sa grandeur. Il avait promis qu’il assécherait le marais et qu’il divulguerait tout ce qui a été caché pendant des décennies concernant l’assassinat du président John Fitzgerald Kennedy, que le public américain saurait enfin la vérité sur l’affaire Epstein. Le soufflé qui semblait bien doré et bien gonflé pendant la cuisson s’est effondré avec un grand pffffuuut quand on l’a sorti du four en répandant une odeur de fosse septique. On constate que Donald Trump a une façon bien particulière «d’assécher le marais» qui pullule toujours de miasmes dégoûtants.

Et du côté de la paix, Trump vient de décider d’envoyer des missiles à longue portée à l’OTAN, susceptibles de toucher le cœur de la Russie. Il a aussi bombardé le Yémen et l’Iran, et il soutient et finance le génocide du peuple palestinien à Gaza. Sans parler de la Syrie qui est tombée aux mains des terroristes d’Al-Qaïda et qui est en proie actuellement à une guerre entre différentes factions, pendant que Damas est bombardée par l’aviation de l’entité nazisioniste d’Israël. Pour la paix promise, on peut dire que c’est raté, et Trump peut d’ores et déjà faire une croix sur le prix Nobel de la Paix qu’il espérait.

Alors, ça commence à jaser dans les chaumières, sur les réseaux sociaux, dans la presse alternative et chez les «influenceurs». Trump qui ne voulait plus parler de l’affaire Epstein commence à prendre la mesure de la signification de «l’effet Streisand», qui désigne le tapage médiatique d’un sujet que l’on voulait cacher. C’est exactement ce qu’il se passe, et l’affaire Epstein est l’arbre qui cache la forêt. Tout le monde ne parle que de cela, et pas seulement aux Etats-Unis. Mais on ne parle pas que de l’affaire Epstein, on commence aussi à beaucoup parler de la mainmise du lobby sioniste sur toute la politique américaine. Et les Américains ne sont pas contents, car ils se rendent enfin compte que l’argent de leurs impôts sert à massacrer les enfants de Gaza. C’est un phénomène très intéressant à étudier.

La toile s’enflamme et les commentateurs fulminent

Vendredi 11 juillet, alors qu’il s’exprimait devant un public à Tampa en Floride, Tucker Carlson, grand soutien de Trump lors de la campagne, a déclaré qu’il pensait que les services de renseignements israéliens étaient derrière l’opération de chantage d’Epstein. «Nous sommes en droit de nous demander pour qui il (Epstein) travaillait. Comment un homme est-il passé du statut de professeur de mathématiques à la Dalton School à la fin des années 70, sans diplôme universitaire, à celui de propriétaire de plusieurs avions, d’une île privée et de la plus grande maison de Manhattan ? D’où venait tout cet argent ?» a-t-il déclaré. «Et personne n’a jamais réussi à éclaircir cette affaire, car personne n’a jamais essayé. De plus, il est évident pour quiconque observe que cet homme avait des liens directs avec un gouvernement étranger. Or, personne n’a le droit d’affirmer que ce gouvernement étranger est Israël, car on nous a inculqué que c’était malvenu» a-t-il ajouté. John Kiriakou, lanceur d’alerte de la CIA, partage l’avis de Carlson. Lequel a déclaré en outre que les Américains qui combattent pour Tsahal devraient perdre leur citoyenneté américaine.

Candace Owens, cette influenceuse drainant des millions d’abonnés à sa chaîne YouTube, et dont j’ai déjà parlé, a déclaré récemment : «Nous ne verrons jamais les dossiers Epstein et il faut les oublier car ils impliquent Israël. Or, il est interdit aux États-Unis de diffuser des dossiers susceptibles d’impliquer Israël.» Elle a décidé de lancer, ce 16 juillet, une nouvelle série consacrée aux dossiers Epstein en collaboration avec son complice Xavier Poussard avec lequel elle avait fait une série d’émissions consacrées à Jean-Michel Trogneux, alias Brigitte Macron. Elle a commenté le lancement de la série : «Le président Trump confirme sa position : ‘Les dossiers Epstein sont un canular démocrate’. Nous avons donc pensé qu’aujourd’hui serait le jour idéal pour lancer notre série ‘Epstein Files’ en collaboration avec Xavier Poussard. Laissez les gens décider s’il s’agit d’un gros canular.»

Andrew Napolitano, un ancien juge qui tient la chaîne «Judge Napolitano» sur YouTube et qui est analyste pour Fox News, a déclaré que selon lui, «le nom de Trump figure sur la liste des clients d’Epstein, et que Trump est terrifié à l’idée que ce secret soit divulgué. Cela pourrait mettre fin à sa présidence, quel que soit le parti au pouvoir au Congrès. Cela expliquerait en grande partie les récentes décisions».

Philip Giraldi, ancien officier de la CIA, qui m’avait accordé une interview en mars 2023, dénonce depuis longtemps l’influence du lobby israélien sur la politique américaine. Il a tweeté déjà en octobre 2024 «le pourrissement a commencé avec le président Harry Truman qui s’est vendu à l’argent et au pouvoir médiatique juifs lors de la création de l’Etat d’Israël en 1948, contre laquelle de véritables hommes d’État comme le secrétaire d’État George Marshall avaient mis en garde. Certains situeraient cette trahison plus tôt, avec la création de la Réserve fédérale en 1913». Et il a épinglé sur son profil une photo de Netanyahou reçu au Congrès US, avec ce commentaire : «Notre pays a fait beaucoup de mauvaises choses, mais cette alliance totale avec le mal absolu est une trahison du droit de naissance de chaque Américain.»

L’ancien chef de cabinet de Colin Powell, le colonel Lawrence Wilkerson qui est devenu un lanceur d’alerte, a déclaré au journaliste Afshin Rattansi lors d’une récente émission «Going Underground» qu’il se souvient de la prise de contrôle du Pentagone par le Mossad après le 11 septembre 2001. «J’ai vu le Mossad prendre le contrôle du Pentagone en 2002» a-t-il déclaré. Selon ses propos, l’agence de renseignement israélienne n’avait besoin d’aucune pièce d’identité pour franchir l’entrée du bâtiment et avait libre accès aux hauts responsables du ministère de la Défense. Wilkerson témoigne que Donald Rumsfeld, le secrétaire à la Défense, a dit un jour à Powell : «Bon sang, je ne dirige pas mon bâtiment, c’est le Mossad qui s’en charge.»

Ces témoignages sont très importants pour comprendre l’influence du lobby sioniste aux Etats-Unis.

Et enfin, pour terminer, on a vu le juif sioniste Howard Lutnick, le secrétaire au Commerce dans l’administration Trump, se tenir à côté du président américain lorsque celui-ci a répondu aux questions d’un journaliste sur la base militaire Andrews Air Force dans le Maryland ce 16 juillet. Or, il se trouve que Lutnick est un voisin direct de longue date de Jeffrey Epstein puisqu’il a acheté sa maison urbaine sise au 11 E. 71st St. à une fiducie contrôlée par Epstein et Les Wexner en 1998. La maison d’Epstein, cédée par Wexner, était quant à elle au 9 E. 71st St. Juste à côté. De plus, l’histoire nébuleuse des attentats du 11 septembre 2001 à New York montre qu’il ne s’est pas rendu à son bureau ce jour-là, et son partenaire commercial, Larry Silverstein, surnommé Lucky Larry (Larry La Chance), qui avait signé un bail de 99 ans pour le World Trade Center six semaines avant que les tours soient détruites et qui les avait assurées contre le terrorisme, a perçu 4,6 milliards de dollars d’indemnisation. Mais ça, c’est une autre histoire. Quoique… Les attentats du 11 septembre sont entourés d’un brouillard épais qui ne risque pas de se dissiper dans l’immédiat, mais beaucoup d’Américains se posent des questions.

Je donne le mot de la fin au journaliste Chris Hedges qui a souligné dans son dernier article que l’affaire Epstein nous démontre le degré de pourriture atteint par le système politico-médiatico-judiciaire américain, et que les deux grand partis politiques, démocrate et républicain, sont gangrenés par la dépravation et la corruption. J’ajouterai que MAGA est mort, les Etats-Unis ne sont plus souverains et le monde entier a compris que nous sommes bel et bien dans l’ère MIGA (Make Israel Great Again). Jusqu’à quand ? L’avenir nous le dira, car le conflit meurtrier ne cesse de s’étendre au Moyen Orient et il est certain que l’entité nazisioniste entraînera à nouveau les Etats-Unis dans un bourbier. Chacun s’attend à ce que la République islamique d’Iran soit de nouveau attaquée. Mais elle a déjà prévenu que la réponse serait fulgurante et que Tel-Aviv serait rayé de la carte. Avec les cinglés qui dirigent l’Occident, on peut s’attendre à tout.

M. A.

Comment (3)

    Oud
    20 juillet 2025 - 13 h 24 min

    Article brillantissime du vrai journalisme avec un travail d’investigation en profondeur qu’il faut souligné et salué. Tout est limpide et irradié de lumière. Un grand merci
    Conclusion le sionisme faiseur de désordre cancer de l’humanité 0,2% d’une population qui emmerde 99,8% du reste du monde

    BentPapaMama
    20 juillet 2025 - 11 h 46 min

    Ces gens font peurs , se croient supérieurs aux autres par leurs billets crasseux responsables de mensonges, pillages, massacres, génocides, le pire ils montrent leurs identités au lieu de les cacher ou changer , ils font peurs, c est des gens Tarés dans le mal

    Dr Kelso
    20 juillet 2025 - 11 h 36 min

    Epstein était un agent du mossad d’où son « suicide » en prison.

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