Les Français complexés par les stations algériennes de dessalement de l’eau
Par Kamel M. – Quand le responsable d’une institution française chargée des ressources hydriques donne du «sa majesté le roi» en parlant du monarque marocain, il va de soi que l’intervenant est tout sauf honnête. Cela se passe sur la chaîne gouvernementale française France 24, qui a concocté un sujet sur la crise de l’eau dans le monde arabe pour informer les Français que leur pays s’apprête à réaliser deux stations de dessalement «gigantesques» au Maroc.
L’invité, Franck Galland, dirigeant d’un cabinet d’ingénierie, dont on comprend qu’il a obtenu le marché marocain, a cité trois exemples de pays arabes qui ont fait de grands pas dans le domaine du dessalement d’eau de mer, trois pétromonarchies du Golfe, l’Arabie Saoudite, les Emirats arabes unis et le Qatar. Pas un mot sur l’Algérie qui en a réalisé cinq et qui en a programmé cinq autres dans un très proche avenir. Motus et bouche cousue du spécialiste français, obnubilé par le projet de «sa majesté» qui permettra, non pas au Maroc, mais à la France, de faire d’une pierre deux coups : capter d’immenses ressources financières en imposant sa technologie, avec tout ce que cela induit comme dépenses futures onéreuses pour un pays surendetté – le Maroc devra confier la maintenance, la gestion du processus, etc., aux entreprises françaises qui sont loin d’être compétitives en termes de maîtrise de la technologie du dessalement et des coûts. Dans le même temps, la France a besoin de ces deux stations pour alimenter ses propres entreprises installées au Maroc, mais également irriguer les millions d’hectares accaparés par des firmes israéliennes qui ont imposé des cultures hydrivores, lesquelles ont achevé d’assécher les barrages et la nappe phréatique.
Cet épisode rappelle celui d’un projet militaire, une compagnie radar, que le perfide François Mitterrand avait voulu fourguer à son homologue Chadli Bendjedid au milieu des années 1980, lors de sa visite à Alger, n’eût été la vigilance du général Khaled Nezzar qui avait dissuadé le président de céder au chant des sirènes du nostalgique de l’Algérie française, qui voulait piéger l’armée algérienne en la rendant dépendante de la France dans la gestion de la sécurité côtière du pays. C’est, décidément, une vieille habitude française.
La France est complexée par les immenses avancées réalisées par l’Algérie dans de nombreux domaines. Notamment celui de la résolution définitive imminente du problème du stress hydrique, en multipliant les options pour y faire face et, surtout, en s’assurant une maîtrise parfaite de la technologie du dessalement qui lui garantit sa souveraineté en la matière. Une maîtrise qui aurait pu, si le régime marocain s’était montré moins borné, bénéficier à nos voisin de l’Ouest, en même temps que les quantités de gaz qui, en traversant le territoire marocain, lui évitait la grave crise énergétique actuelle.
K. M.
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