Pour les petits princes
Par Ali Akika – A la fin de chaque siècle, l’histoire enregistre un fait notable, extraordinaire, et le déclare événement, découverte, invention du siècle et patrimoine de l’humanité. Le XXIe siècle, notre siècle, n’a point besoin d’attendre le 1er janvier 2100 pour déclarer que le siècle précédent qui débuta le 1er janvier 2000 et qui s’acheva le 31 décembre 2099 a été déclaré le siècle où la confrontation entre l’intelligence et l’ignorance, entre la beauté et la laideur, entre le courage et la lâcheté, a failli être emporté par une invention de même nature que celle du siècle précédent et expérimenté sur un peuple, un pays, le 6 août 1945.
Non, ce n’est pas cette invention qui aurait pu être à l’origine du malheur de l’humanité du XXIe siècle, le nôtre. Non, notre siècle a frôlé le danger d’une autre nature. L’humanité a failli disparaître à cause d’un phénomène jusque-là inconnu, qui n’a donc pas de nom, et qui se déroula sur une autre terre, une terre dite des Prophètes, mais aussi celle qui inventa l’écriture qui permit la transmission des connaissances, donc de la sagesse. Et c’est cette sagesse qui sauva notre humanité.
Les enfants et les adultes fêtent, en ce mois de juillet, l’anniversaire de la mort, en 1944, de Saint-Exupéry. L’auteur du Petit Prince, l’adulte qu’il était, préféra voler dans le ciel, sans doute déçu, enfant qu’il fut, de n’avoir pas pu sauver notre planète, notre terre, la merveille des merveilles parmi les sept merveilles du monde.
Oui, notre siècle risque d’être témoin de son propre malheur devant le spectacle abominable, insupportable, des enfants de Palestine, des petits princes de l’innocence, ne pouvant même pas crier pour se soulager de la douleur de leur corps affamé et déshydraté, de voir ces mères aux yeux desséchés et serrant le corps de sang de leur sang comme pour dire à leur enfant, je suis là et nous irons ailleurs, dans un autre monde, puisque celui où tu es né ne veut pas de nous.
Cette mère courage parmi ses semblables de cette Palestine la martyre, ce mot qui dans la riche langue arabe veut dire à la fois témoin et sacrifice pour la cause la plus noble, pour que la vie des autres, des descendants, ne soit plus victime de la force des lâches, de l’indifférence des petits esprits repliés sur eux-mêmes.
Free Palestine pour les petits princes du monde entier, d’aujourd’hui et de demain.
A. A.
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