L’ambassade de France à Alger confirme que Retailleau agit seul contre l’Algérie
Par Nabil D. – Le chargé d’affaires auprès de l’ambassade de France à Alger, convoqué aujourd’hui au ministère des Affaires étrangères suite aux entraves rencontrées par le personnel diplomatique algérien dans les aéroports parisiens, a confirmé que le ministre français de l’Intérieur, à l’origine de cette violation des usages diplomatiques, agit seul, sans en référer ni au président Macron ni au ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot.
Cette information a été corroborée après que le chargé d’affaire s’est renseigné auprès de sa hiérarchie au Quai d’Orsay, laquelle a nié toute implication dans cette décision d’empêcher les diplomates algériens de récupérer la valise diplomatique auprès des pilotes de la compagnie nationale Air Algérie, comme cela est régi par les conventions internationales.
Cette nouvelle provocation du ministre français de l’Intérieur, non seulement aggrave la crise qui oppose Alger et Paris, mais elle met à nu la déliquescence du pouvoir en France et la perte d’autorité totale du président Emmanuel Macron, dont la politique étrangère, qui relève de ses seules prérogatives, est désormais accaparée par Bruno Retailleau, qui outrepasse ainsi ses attributions.
C’est la débandade totale à Paris, où le gouvernement vit ses dernières heures et où le chef de l’Etat fait face à une véritable désobéissance d’un membre de l’Exécutif qui a affirmé, ce matin même, «être prêt à discuter» avec le président, preuve que ce dernier est pris en otage par l’extrême-droite qu’il a portée au pouvoir exécutif malgré sa défaite aux dernières législatives, aux fins d’écarter de Matignon La France Insoumise, le parti victorieux de Jean-Luc Mélenchon.
Les calculs politiciens de Macron sont en train de se retourner contre lui, et cette félonie de Bruno Retailleau, qui a commencé sa campagne pour la présidentielle de 2027 dès maintenant, se répercute dangereusement sur les relations algéro-françaises.
Le président français va-t-il limoger ce ministre qui se présente comme un opposant au sein même du gouvernement, dont il dit avoir accepté de faire partie en ayant imposé ses conditions, lançant ainsi un défi à celui qui l’y a nommé ?
Ce nouvel écart du locataire de la place Beauvau intervient au lendemain d’une énième bravade à l’égard de l’Algérie toujours, après qu’il eut déclaré à un quotidien français avoir instruit les préfets de ne pas délivrer de titres de séjour aux ressortissants algériens qui présenteraient des passeports établis par le consulat de Toulouse.
Lors de sa conférence de presse de ce jeudi matin, Bruno Retailleau a assuré n’avoir aucunement l’intention de démissionner, «même si, a-t-il ironisé, le président Tebboune en a émis le vœu».
Affaire à suivre.
N. D.
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