Une première au Maroc : les citoyens attaquent directement le roi et Azoulay
Par Abdelkader S. – Les manifestations qui se déroulent au Maroc pour dénoncer le génocide à Gaza marquent un tournant décisif dans la vie politique du royaume. Pour la première fois, les manifestants scandent des slogans hostiles au monarque Mohammed VI et à son «conseiller sioniste» André Azoulay, accusés d’avoir vendu la cause palestinienne et soumis le pays à l’entité sioniste. Le triptyque «Allah, la patrie, le roi» est en train de tomber et le régime du Makhzen est plus que jamais ébranlé, ne tenant qu’au soutien hypothétique de la France qui l’a instauré dans les années 1920.
La colère des Marocains va crescendo depuis l’accostage d’un bateau à Tanger, chargé d’équipements militaires destinés à l’armée israélienne, et ne s’arrêtera pas à de simples protestations pacifiques. Une révolution couve, encouragée par des décisions prises par le régime au détriment des citoyens, dépossédés de leurs biens au profit des nouveaux colons israéliens et de l’introduction subreptice de l’hébreu dans la vie quotidienne du pays, le tout greffé à une gouvernance ultralibérale qui empêche désormais jusqu’aux Marocains résidant à l’étranger de passer leurs vacances chez eux.
En effet, le Maroc n’a pas connu l’affluence habituelle de ses ressortissants vivant hors du pays, qui renflouaient les caisses de la famille royale prédatrice, détentrice de toutes les infrastructures touristiques et de tous les établissements financiers. «Nous refusons d’être des pigeons», crient-ils, en refusant de «payer un café à Tanger plus cher qu’à Barcelone», sans compter les autres arnaques et le climat d’insécurité totale qui règne au Maroc.
Pendant que les Marocains occupent la rue pour se laver les mains de la trahison de leur régime vis-à-vis de la cause palestinienne, le Rif se détache petit à petit, considérant qu’il est grand temps de reprendre le flambeau légué par le héros Abdelkrim El-Khattabi, et libérer ce territoire annexé par Lyautey et offert au roi créé de toute pièce par la France, pour régner sur une excroissance dont le rôle et de ne jamais permettre la construction d’un grand Maghreb uni.
La situation au Maroc a semé un vent de panique à Paris, où de gros intérêts sont en jeu. La France étant la première bénéficiaire du régime fantoche marocain, accaparant une bonne partie des revenus du phosphate et du tourisme, sous forme de faux investissements qui permettent de capter les richesses de ce pays livré à la rapine et d’exploiter illégalement les ressources souterraines et halieutiques du Sahara Occidental occupé.
Mohammed VI sera-t-il encore assis sur le trône en 2026, date de sa visite officielle prévue en France, qui sera précédée de celle de son ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, auquel l’Elysée vient d’exiger de revoir le plan d’autonomie qui, non seulement n’a aucune chance d’aboutir, mais, pire, a fait perdre à l’inconscient pouvoir de Paris les milliards d’euros que la France avait l’habitude d’engranger grâce au partenariat algéro-français, aujourd’hui réduit à néant ?
A. S.
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