Charlotte Touati et Robert Redeker : les nouveaux pioupious de la secte MAK

Robert Redeker
Robert Redeker, enseignant du cycle secondaire autoproclamé philosophe. D. R.

Par Abdelkader S. – Le MAK continue de recruter dans les marges du sensationnalisme franchouillard. Après les youtubeurs en manque d’audience et les militants en quête d’une cause à parasiter, voici que débarquent Charlotte Touati et Robert Redeker, les deux nouveaux apôtres autoproclamés du «christianisme kabyle persécuté». L’une s’auto-étiquette «historienne» avec autant de rigueur qu’un blog de recettes orientales se proclame «gastronomie étoilée», et l’autre, philosophe à ses heures perdues – entendez : prof de lycée avec un compte Twitter et une tribune dans Le JDD – s’improvise martyrologue de pacotille.

C’est donc dans un grand moment de ridicule journalistico-messianique que ces deux messies de la souffrance imaginée ont décidé de pleurnicher dans les colonnes du Journal du Dimanche. On y lit, entre deux envolées lyriques sur les «chrétiens de Kabylie» prétendument persécutés, une série de récits plus dignes d’un roman de gare que d’un article sérieux. Apparemment, à «45 minutes du Vatican», se jouerait un drame existentiel d’une ampleur inégalée. Rien que ça. Les arrestations arbitraires, la torture, les églises prises d’assaut, les coups de feu en pleine messe.

Ce couple improbable, sorte de Duo des Danaïdes du MAK, joue sa partition avec ferveur. Les larmes de crocodile sont versées avec une telle intensité qu’on s’étonne que personne n’ait encore proposé une adaptation Netflix. Et que dire de leur cri du cœur : «Il faut que les Français sachent !» Comme si la France, en pleine crise identitaire, n’avait rien de plus urgent à faire que de s’inquiéter du sort de quelques dizaines de convertis, plus politiques que spirituels, instrumentalisés par une organisation classée terroriste en Algérie.

Quant à leurs élucubrations sur un «influent christianisme populaire kabyle», il faut avoir fumé de la théologie frelatée pour oser une telle ineptie. Le christianisme en Kabylie n’a jamais été ni populaire ni influent. A moins, bien sûr, qu’on appelle «influence» une poignée d’associations sponsorisées par les ambassades et quelques ONG douteuses en mal de subventions.

Et puis ce délire kafkaïen sur des enfants privés d’école à cause de leur prénom ! On imagine mal un directeur d’école à Tizi Ouzou, Bouira, Béjaïa, Boumerdès ou Bordj Bou Arreridj refuser un petit «Jonathan» ou une petite «Sarah» sous prétexte qu’ils ne s’appellent pas Mouloud ou Lounès. C’est d’un ridicule achevé. Ce qui intéresse les deux scribouillards, c’est le bon vieux scénario du pauvre opprimé minoritaire, idéal pour attendrir les lecteurs bobos entre deux articles sur les trottinettes électriques et la crise climatique.

Le MAK, en bon spécialiste du folklore victimiste, a donc trouvé en Touati et Redeker deux parfaits griots du pathos, deux torches humaines de l’indignation sélective. A ce rythme, il ne manque plus qu’un biopic, un prix Simone Veil et une nomination à l’Académie française pour services rendus à la fiction politico-religieuse.

Si Ferhat Mehenni voulait rajouter du piment à sa sauce déjà indigeste, il a trouvé les bons ingrédients : un zeste d’exagération, une pincée de mensonge, et une grosse louche de ridicule. Bon appétit.

A. S.

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