Islamabad sollicite la médiation d’Alger pour éviter un conflit nucléaire ?
Par Mohamed K. – L’appel téléphonique du ministre pakistanais des Affaires étrangères à son homologue algérien, en pleine crise entre le Pakistan et l’Inde, révèle le rôle important que l’Algérie peut jouer pour éviter une escalade qui fait craindre le pire à l’ensemble de la planète. Toutes les voix convergent vers un appel à l’apaisement pour prévenir l’enlisement de la situation sur la frontière indo-pakistanaise et une escalade militaire dans laquelle l’une ou l’autre partie pourrait recourir à l’usage de l’arme nucléaire, dans un contexte marqué par un danger similaire en Ukraine.
Les frappes militaires réciproques entre les armées indienne et pakistanaise coïncident, en effet, avec un sévère avertissement lancé par le président russe, qui menace de mener «la frappe de la victoire» au cas où le régime de Kiev, appuyé par l’Otan, venait à exécuter une attaque contre la Russie le jour de la victoire sur le nazisme. Vladimir Poutine a mis en garde l’Occident, dans le sillage, que toute utilisation d’armements occidentaux dans une agression contre la Russie sera considérée comme un casus belli et l’armée russe ripostera immédiatement en ciblant des villes et des intérêts européens.
L’Algérie, membre non-permanent au Conseil de sécurité de l’ONU, se tient à équidistance des belligérants indien et pakistanais, les deux pays étant amis. La voix algérienne peut, dans ce sens, servir à trouver un terrain d’entente pour épargner au monde, déjà fort instable, un nouveau conflit entre deux Etats qui détiennent l’arme atomique. Il faudra s’attendre à un contact similaire entre Ahmed Attaf et le chef de la diplomatie indienne, Subrahmanyam Jaishankar, pour discuter de la nécessité d’un arrêt immédiat des hostilités pour pouvoir régler la crise par le dialogue, comme cela a été convenu avec le ministre pakistanais des Affaires étrangères, Muhammad Ishaq Dar, ce mardi.
Le monde est assis sur une poudrière et une nouvelle guerre entre deux grands pays d’Asie ne fera qu’affaiblir davantage les efforts visant à mettre fin à ceux qui font déjà rage en Europe et au Proche-Orient, sans compter l’instabilité politique qui règne dans d’autres régions du monde, notamment en Afrique. Il est, dès lors, urgent d’éteindre ce nouveau feu avant qu’il ne s’étende et que la situation n’échappe à tout contrôle. Des millions de vies humaines sont en jeu.
M. K.
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