Experts : le Maroc incapable de mener un exercice militaire sans aide étrangère
Par Kamel M. – De nombreux experts militaires ont commenté l’exercice conjoint cyclique conduit par l’armée américaine au Maroc. Selon eux, les manœuvres qui ont caractérisé ce rendez-vous annuel démontrent clairement que le Maroc ne dispose pas d’une armée capable de mener une attaque, ni d’en repousser une sans l’appui de troupes étrangères. «L’African Lion démontre chaque année que les soldats marocains ne sont pas suffisamment formés pour diriger le combat seuls et que leur rôle se limite à exécuter des tactiques de guerre mises au point par l’armée américaine et appliquées sous ses directives et ses orientations sur le terrain», font savoir ces experts.
«L’exercice militaire organisé par l’armée algérienne en 3e Région, soit au plus près de la frontière avec le Maroc, est une réponse claire aux manœuvres marocaines, à cette différence près que l’ANP est totalement autonome et indépendante dans le choix de sa stratégie et dans l’exécution de ses plans, élaborés en fonction des menaces extérieures, de la capacité de nuisance de l’ennemi, du relief géographique et du contexte géopolitique», précisent ces experts.
«Or, l’armée algérienne montre chaque année d’immenses progrès qui font d’elle une des forces militaires les plus professionnelles et les mieux équipées en Méditerranée, faisant preuve d’une efficacité sans faille dans la conduite des opérations, d’une immense maîtrise des nouvelles technologies, d’un choix judicieux dans l’acquisition et la fabrication d’équipements de plus en plus performants, une coordination parfaite entre les différentes armes et, surtout, une grande compétence de l’état-major», soulignent ces experts.
«A contrario, la structure et l’essence même des forces armées royales font que celles-ci ne peuvent aspirer à occuper des rangs avancés en matière d’efficience», précisent ces sources, selon lesquelles «l’appellation de cette armée suffit pour comprendre que son engagement pour le trône pourrait facilement être remis en cause dès les premières difficultés rencontrées sur le terrain face à l’adversaire». Nos sources rappellent le cas de cette division qui avait été encerclée par l’armée sahraouie, au milieu des années 1980, et dont le chef avait menacé ses supérieurs à Rabat de se rendre à l’armée algérienne si des renforts ne lui étaient pas envoyés en urgence pour desserrer l’étau.
Le régime marocain étant incapable de répondre positivement à la demande de ce haut gradé, dont la reddition à l’Algérie aurait marqué un tournant décisif dans le conflit entre le Maroc et le Sahara Occidental, le roi Hassan II n’avait d’autre choix que d’appeler le président Chadli pour le supplier de convaincre le Front Polisario de lever l’encerclement et de ne pas faire prisonniers les soldats marocains. Les officiers sahraouis ont répondu positivement à la demande algérienne par respect à l’Algérie. Mais, selon d’anciens officiers algériens, sans l’intervention de Chadli, cette victoire retentissante sahraouie sur le terrain des opérations aurait changé le cours de l’histoire, et le Sahara Occidental aurait pu être libre au jour d’aujourd’hui.
«Il n’y a aucune chance que la situation change», attestent les experts en question. La raison en est que «l’armée marocaine n’est pas constituée pour défendre un peuple et un territoire, mais pour vouer loyauté et allégeance à une monarchie de plus en plus contestée», poursuivent ces spécialistes. Pour eux, «la contestation par une majorité de Marocains de la normalisation avec Israël, dont l’armée a pris part à l’African Lion, finira par faire s’écrouler l’édifice chancelant du Makhzen si Mohammed VI ne revoit pas sa politique étrangère, au moment où des centaines de milliers de Marocains dénoncent haut et fort le massacre des Palestiniens à Gaza».
«Le régime marocain a beau vouloir montrer qu’il peut rivaliser avec l’armée algérienne, en multipliant les acquisitions d’armements auprès des Etats-Unis, notamment, et en s’assurant l’appui financier et logistique d’Israël, de la France et des Emirats, tout en s’enfonçant dans une dette abyssale – plus de 100 milliards de dollars –, cela ne changera rien au fait que l’Algérie demeure la première puissance militaire de la région», relèvent les experts. «De plus, sa doctrine non agressive rassure ses partenaires de la rive nord de la Méditerranée qui lui font pleinement confiance dans sa politique pacifiste visant à garantir la stabilité de toute la région», concluent-ils.
K. M.
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