Cette annonce lourde de sens dans la réponse de l’Algérie à la lettre de Macron
Par Kamel M. – Si le communiqué du ministère des Affaires étrangères, qui répond à la lettre du président français à son Premier ministre au sujet de l’Algérie, n’a pas dérogé aux formules diplomatiques courtoises, il n’en reste pas moins que ledit communiqué contient un passage lourd de sens, lequel semble ne pas avoir été pris dans toute sa portée. En effet, l’Algérie annonce, ni plus ni moins, une riposte imminente à la nouvelle escalade, menée cette fois-ci par le locataire de l’Elysée en personne, prenant le contrepied des propos apaisants du président Tebboune qui n’a eu de cesse d’affirmer n’avoir aucun problème avec Emmanuel Macron. Jusqu’à cette fameuse note à Bayrou, fuitée par la présidence de la République par des moyens biaisés. Une démarche hérétique dont nous finirons bien par révéler les dessous.
Il faudra donc s’attendre, dans les heures et les jours à venir, à l’annonce de mesures qui seront prises à l’encontre de la France. «L’Algérie entend, elle-aussi, saisir, par la voie diplomatique, la partie française d’autres contentieux devant faire l’objet d’une même recherche de règlements», a tancé le ministère des Affaires étrangères, chargé par le président de la République de gérer la question française, Tebboune ne semblant pas vouloir se rabaisser au niveau d’un chef d’Etat français qui a montré toute sa vilénie, et qualifié à juste titre de «gamin». Certes, Tebboune s’adressait au pantin du Rassemblement national, Jordan Bardella, mais la pique englobait tout le cheptel politique français actuel.
Les autorités algériennes vont-elles mettre à exécution les mises en garde adressées à la France au sujet du siège de l’ambassade et de la résidence de l’ambassadeur qui occupent un espace gigantesque sans contrepartie pécuniaire ? Paris est en train de pousser Alger à bout, et ses multiples dérapages et provocations, loin d’augurer une quelconque éclaircie dans les relations houleuses entre les deux pays, sont plutôt annonciateurs d’une riposte musclée de l’Algérie à une France transformée par Emmanuel Macron en un ballon de baudruche, lui faisant perdre le peu de poids qu’elle pouvait encore avoir sur le plan international. C’est dans ce contexte, où l’Algérie se positionne désormais comme un partenaire incontournable pour de nombreux Etats européens, qu’ils soient membres de l’UE ou non – Italie, Allemagne, Espagne, Grande-Bretagne, Portugal, etc. –, et des Etats-Unis, que la France, qui n’est que l’ombre d’elle-même – faible militairement et économiquement –, bombe le torse sous la forme d’une missive, tout ce qu’il y a de plus oiseux, à travers laquelle son ou ses initiateurs trahissent un manque d’imagination et un sentiment d’impuissance criants.
L’arrêt de l’importation de blé, c’est réglé ; l’arrestation de l’indicateur Boualem Sansal et de l’espion Christophe Gleizes, c’est réglé ; la suspension de la délivrance des laissez-passer consulaires, c’est réglé. Attendons de voir la suite. Macron sait que la France peut recevoir un coup de massue, mais il continue de jouer avec les intérêts des français, leur sécurité et leur gagne-pain.
K. M.
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