Ali Benflis : «L’Etat est faible face à la corruption»

Lors du dernier congrès régional de Talaiou El-Houriyet, organisé à Blida, en prévision de la tenue du congrès constitutif du parti, Ali Benflis réaffirme que la crise multidimensionnelle qui touche notre pays est due notamment à la déliquescence de l’Etat dont «la cause la plus ravageuse est le fléau que constitue la corruption». Pour Benflis, «il n’y a qu’une conclusion à tirer et une seule lecture à faire, l’Etat a été et demeure faible face à la corruption ; l’économie nationale reste livrée à son entreprise prédatrice ; et la société est sans défense immunitaire face à sa malfaisance». Il ajoute que «la volonté politique – absente ou défaillante – ne s’est pas affirmée avec force et rigueur face à la corruption. Les structures de l’Etat n’ont pas affirmé l’indispensable effectivité face à elle. Et les législations se sont révélées si peu dissuasives à son endroit. Il est avéré – et en cela tous les avis se rejoignent – que l’expansion de la corruption n’a rencontré de la part du régime politique en place qu’une attitude tout à fait contraire à ce qui en était attendu et un message différent de celui qui était escompté : une attitude complaisante et tolérante et un message d’impunité». Pour le chef de Talaiou El-Houriyet, «il ne peut y avoir de langage sérieux à propos de la lutte contre la corruption sans que soit véritablement affirmée une volonté politique allant dans ce sens. Oui, la lutte contre la corruption exige avant tout une volonté politique sans faille et sans concession ! C’est par cette voie que la lutte contre ce fléau pourra gagner en crédibilité et imposer son caractère dissuasif. L’existence de cette volonté politique est le point de départ de toute entreprise sérieuse visant à combattre effectivement et efficacement le mal de la corruption et à prémunir notre société contre ses nombreux méfaits. Une fois la volonté politique disponible, il appartiendra alors à des structures et à des instances performantes et dotées de prérogatives rigoureusement identifiées de mener, au nom de la société, le combat contre la corruption. Ces structures et ces instances devront bénéficier de l’apport de toutes les expertises nécessaires, y compris les plus complexes tout comme elles devront reposer sur les compétences humaines requises par la spécificité de la lutte contre ce fléau. Et par-dessus tout, ces instances et ces structures devront être mises à l’abri des influences et des pressions extérieures qui ont été bien souvent à l’origine de la mise en échec des actions dirigées contre le fléau de la corruption». Enfin, selon Ali Benflis, «aucun combat livré à la corruption ne peut être gagné sans une justice indépendante. Une justice qui n’agit qu’en conscience et selon la loi. Une justice qui se considérera partie prenante dans cette œuvre salvatrice et qui en sera l’instrument dissuasif par excellence».
Meriem Sassi
 

Pas de commentaires! Soyez le premier.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.