Une «guerre mondiale» contre la corruption sera déclenchée à partir de Londres ce jeudi

La question de la corruption sera au centre des travaux d’un sommet international qu’abritera la capitale britannique jeudi prochain. Ce sommet, premier du genre, sera marqué par la participation de plus de cinquante pays et plusieurs organisations internationales, dont le Fonds monétaire international (FMI) représenté par sa directrice générale, Christine Lagarde. Prendront part au sommet, également, le président de la Banque mondiale, Jim Yong Kim, le secrétaire d'Etat américain John Kerry, et le président de l'ONG anticorruption Transparency International, José Ugaz.
Les organisateurs du sommet, qui intervient un peu plus d'un mois après les révélations des «Panama Papers» sur un vaste système d'évasion fiscale via des sociétés-écrans dissimulant l'identité de leurs véritables détenteurs, veulent passer à la vitesse supérieure pour déclarer la guerre à ce fléau dévastateur. Le Premier ministre britannique David Cameron, qui présidera les travaux de ce rendez-vous inédit, a affirmé que «ce mal du siècle est l’ennemi du progrès et de toute politique de développement ambitieuse». «Pis encore, a ajouté David Cameron, à moins de 48 heures du coup d’envoi des travaux de ce sommet, la corruption déstabilise le marché de l’emploi dans tous les pays du monde, entrave la croissance économique et pose un véritable risque à la sécurité internationale, à travers notamment la marginalisation de millions d’individus qui représentent une armée de réserve pour les groupes extrémistes». Le Premier ministre britannique a qualifié la corruption d’«autre forme de terrorisme». De l’avis des experts, la guerre contre la corruption ne pourra certainement pas être remportée du jour au lendemain. Cela prendra beaucoup de temps et requerra une grande détermination pour mettre au point les réformes nécessaires en vue de s’attaquer efficacement à ce mal. Il faudrait, estiment-ils, commencer par la mise en place d’une législation internationale «impitoyable pour poursuivre et punir les corrompus, là où ils se trouvent», seul moyen pour faire face et d’une manière effective à ce défi mondial majeur. Le problème de la corruption a, pendant très longtemps, représenté un sujet tabou pour les membres de la communauté internationale. «Le Sommet de Londres devrait changer cette situation radicalement», espèrent ses organisateurs, qui insistent sur la nécessaire mobilisation de tout le monde en vue de mettre en œuvre une stratégie globale qui permettrait de mener une lutte efficace et éliminer tous les facteurs liés à ce phénomène.
Certains mouvements de la société civile ont, dans la foulée, appelé à une action globale contre les paradis fiscaux, qui permettent aux malfrats de transférer les richesses des peuples à travers des firmes offshores fictives, vers des institutions financières douteuses qui servent de couverture aux fraudeurs et leur permettent de blanchir leur argent à travers des procédés complexes.
Le sommet de Londres est un point de départ pour faire face à cette problématique, à travers notamment la mise en place d’une plateforme pour tous les gouvernements qui prennent très au sérieux ce problème de lutte contre la corruption. Il s’agit, en effet, d’entamer un processus de changement en vue d’«assainir l’environnement de la finance mondiale» et de «sauvegarder les richesses pour les générations futures». Ce sommet intervient dans un contexte marqué par des débats houleux en Algérie, sur ce phénomène qui a pris une ampleur jamais égalée ces dernières années.
De Londres, Boudjemaa Selimia

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