Une soirée littéraire en hommage à Mouloud Mammeri

Mouloud Mameri tamazight
Mouloud Mameri.

Une soirée littéraire en hommage à Mouloud Mammeri, un des pionniers de la littérature algérienne d’expression française disparu en 1989, a été animée samedi soir à Alger par des écrivains et poètes qui ont revisité son parcours et son œuvre à travers des lectures et témoignages.

Organisé par le Haut Commissariat à l’amazighité (HCA) dans le cadre des festivités marquant le centenaire de la naissance de Mouloud Mammeri (1917-2017), l’hommage était une occasion pour ressusciter l’œuvre de la figure emblématique de la défense de la culture berbère à laquelle il a consacré une partie de sa vie pour la recherche anthropologique et linguistique.

Des écrivains, poètes et des universitaires se sont relayés, devant un public initié, pour retracer le parcours de cet écrivain qui, durant la guerre de Libération, a mis sa plume au service de l’Algérie et en faveur de l’indépendance.

L’écrivain et traducteur Mohamed Sari a lu des extraits de La Traversée, un des plus célèbres romans de Mouloud Mammeri, publié en 1982, dont il a traduit des extraits vers l’arabe.

Des extraits en tamazight tirés de Tabratt i Muh’end Azwaw (Une lettre à Mohand Azwaw), publié en 1980 dans un recueil intitulé «Isefra n Laqbeyel n zik» (Poèmes kabyles anciens), ont été également déclamés par Mohand-Ouramdane Abdenbi, auteur chargé de l’édition au HCA, et Tahar Boukhenoufa, traducteur au sein du même institut.

L’écrivaine Djouher Amhis a, quant à elle, donné une lecture d’extraits de La Colline oubliée et Le sommeil du juste, célèbres romans de Mammeri publiés en 1952. «Mouloud Mammeri était un défricheur et un intellectuel engagé», a-t-elle attesté, rappelant que l’auteur de Le Sommeil du juste était un «fervent défenseur des libertés et farouchement opposé à la tyrannie».

Pour sa part, l’écrivain et auteur de romans et de pièces de théâtre, Kaddour M’hamsadji, s’est longuement étalé sur l’œuvre et le parcours de Mammeri, affirmant qu’il était un «homme affectueux» et une «personnalité immense». Il rappelle sa rencontre avec Mammeri en 1962, date de création de l’Union des écrivains algériens, dont il (Mammeri) était président, aux côtés d’autres membres de cette association, dont Jean Sénac (secrétaire général), Kaddour M’hamsadji (secrétaire général adjoint), Mourad Bourboune et Ahmed Sefta (assesseurs).

Des déclamations poétiques sur un fond musical ont marqué également cette soirée littéraire, ponctuée par des chants entonnés par la troupe mozabite «Izelwane» de Ghardaïa.

Une trentaine de tableaux, des portraits réalisés par des étudiants des Beaux-arts membres de la Fondation Asselah-Ahmed et Rabah, en hommage à Mammeri, ont été dévoilés au public.

Le secrétaire général du HCA, Si El Hachemi Assad, a annoncé qu’un colloque international dédié à l’œuvre de Mammeri sera organisé en marge du prochain Sila (Salon international du livre d’Alger), prévu fin octobre.

«Le centenaire de la naissance de Mouloud Mammeri est une manifestation d’envergure nationale à travers des manifestations littéraires et des colloques programmés dans plusieurs wilayas, dont Béjaïa, Tizi-Ouzou, Oran et Alger, a-t-il rappelé.

Des rencontres littéraires, des projections de films, des spectacles de théâtre, des colloques scientifiques et des déclamations poétiques font partie du programme de la célébration du centenaire de la naissance de Mouloud Mammeri, étalé sur toute l’année 2017.

R. C.

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