Toutes les armes de Daech provenaient des Etats-Unis ou de l’Arabie Saoudite
Par R. Mahmoudi – Le centre de recherche britannique Conflict Armament Research révèle dans son dernier rapport, après trois ans d’investigations en Irak et en Syrie, que la majorité des armes dont a bénéficié Daech provenaient des Etats-Unis ou de l’Arabie Saoudite.
Ces investigations précisent que si 97% des armes détenues par les éléments de Daech en Irak et en Syrie sont de fabrication russe, chinoise ou des anciens pays de l’Est, celles-ci ont été rachetées par les Etats-Unis ou l’Arabie Saoudite qui les ont ensuite transférées à différents groupes armés, en violation flagrante des conventions interdisant toute réexportation d’armes sans l’autorisation de leurs fabricants.
Les auteurs du document expliquent que ces armes ont été transférées en Syrie aux groupes armés dits «rebelles» qui y activaient, mais elles ont ensuite été retrouvées chez les éléments de Daech. «Dans de nombreux cas, lit-on dans le rapport, ces armes ont été achetées en moins d’un mois soit par le biais d’un soutien direct de groupes d’opposition soutenus par les Etats-Unis, soit sur le marché noir florissant en Syrie.» Et de poursuivre : «Une grande partie des armes qui ont été visionnées par nos enquêteurs portaient une inscription indiquant qu’elles étaient destinées à l’usage militaire de l’armée américaine ou saoudienne, et n’étaient pas destinées à la vente.»
On apprend également que dans l’un des endroits visités par les chercheurs du centre en mai 2015, ces derniers ont trouvé un missile bulgare de type BG-7T, importé par les Etats-Unis et portant le sigle du Pentagone, et sur lequel est bien mentionné qu’il n’était aucunement destiné à la réexportation, «mais qui arrivera finalement aux mains de Deach dans la région d’Al-Haska».
Autre spécimen retrouvé : des lance-roquettes et des fusils d’assaut, de fabrication bulgare et roumaine, importés sous licence par une société américaine Keiser Police Departement. Selon le rapport, ce service de police était censé fournir du matériel militaire aux services de répression des Etats-Unis, mais il signait secrètement des accords militaires secrets avec de nombreux Etats et organisations autres que son soutien aux forces de l’ordre américaines, citant la République centrafricaine, pendant la période de guerre civile.
R. M.
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