Incendies de forêt : l’UNTF accuse des lobbies d’affairistes

Le secrétariat exécutif fédéral de l’Union nationale des travailleurs des forêts (UNTF) réagit à la vague interminable des feux de forêt qui ont ravagé des dizaines de milliers d’hectares dans plusieurs régions du pays. Dans une longue déclaration, cette organisation syndicale relevant de l’UGTA a adressé un constat des plus alarmant sur la situation actuelle des réserves forestières du pays, accusant des «réseaux criminels» et des «lobbies d'affairistes» d’être derrière ces incendies. Le secrétariat exécutif, qui dénonce vigoureusement le recours à la destruction massive et irréfléchie du patrimoine forestier national, déjà précaire et gravement fragilisé, prévient quant aux conséquences catastrophiques sur les plans écologique, environnemental, social et économique. Ces graves conséquences seraient lourdement ressenties sur les dizaines d’années. Pour cette organisation, il y a eu des mises à feu délibérées, simultanées, planifiées dans le temps et l’espace, à travers le choix des zones de départ de feu, pratiquement inaccessibles aux premières interventions. «Les dégâts occasionnés par ces phénomènes de mise à feu sont très importants ; il se pourrait qu’ils dépassent largement le seuil provisoire des 100 000 ha de couvert végétal et des milliers d’espèces de faune sauvage», relève ce syndicat. Parmi cette couverture végétale détruite par les incendies, il y a une partie réputée hautement protégée des milliers d’arbres fruitiers, des centaines de ruches et des parties importantes des parcs nationaux considérés comme réserves protégées caractérisées par la richesse et la diversité de leur potentiel faunistique et floristique. Pour les travailleurs des forêts, c’est un véritable désastre écologique qui risque d’affecter profondément la biodiversité. Ces grands déséquilibres se caractérisent notamment par la réduction des activités agricoles, les torrentialités, les inondations, les envasements de barrages et la détérioration des voies de communication, la désertification galopante, la paupérisation des communautés paysannes poussant inexorablement à des mouvements d’exode de masse vers les agglomérations urbaines. «Majoritairement, ces incendies de forêt sont l’œuvre de la main de l’homme», attestent-ils, réclamant des «enquêtes sérieuses» pour situer les responsabilités des uns et des autres. Le syndicat considère ces actes d’«une extrême gravité visant délibérément la destruction du patrimoine national naturel, à commencer par l’état d’abandon et la non-gestion rigoureuse du patrimoine forestier». L’organisation syndicale annonce ainsi la tenue d’une journée de protestation nationale de grande envergure dans les prochains jours. Cette action de protestation sera suivie d’un mot d’ordre pour une grève générale. Le syndicat demande, entre autres, aux autorités d’assurer la protection des agents et des cadres forestiers à l’égard des «graves pressions et des menaces exercées par certains lobbies d'affairistes du secteur. Il interpelle la classe politique, les personnalités nationales et les autres organisations en charge de la protection de la nature pour le lancement d’une pétition pour la défense et la restauration du patrimoine forestier.
 S. Baker

 

Comment (3)

    feriel
    31 août 2012 - 12 h 27 min

    ils brûlent tout pour
    ils brûlent tout pour récupérer ensuite les terres comme en Grèce il y a quelques années. Ce sont des pratiques mafieuses et criminelles qu’il faut réprimer. Il y a même des dizaines d’hectares d’arbres fruitiers qui ont été ravagés par les feux criminels, cela prouve qu’il y a effectivement des lobbys des affairistes qui embrasent l’Algérie

    Anonyme
    30 août 2012 - 19 h 25 min

    les nouveaux « rats »
    les nouveaux « rats » milliardaires ont saccager l’Algerie. leurs places est en prison et nul part ailleurs

    le loup
    30 août 2012 - 0 h 06 min

    La faim fait sortir le loup
    La faim fait sortir le loup du bois.
    Eh oui, le loup, casanier, attaché à son territoire, n’éprouve guère l’envie d’en sortir, si la faim ne l’y pousse pas. Sa famille, son clan, son habitat lui suffisent amplement tant que son existence se déroule normalement. La famine et les chasseurs sont les maux qui le font s’aventurer hors des limites qu’il s’est lui-même assignées. Appliqué aux hommes, ce proverbe signifie qu’on est parfois obligé d’agir contre son grè, obligé à cela par des urgences ou des cas de forces majeures. Mais le renard vous attend pour la défense et la restauration du patrimoine forestier et non forestier.

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