Avenir incertain

La fièvre provoquée par le film américain anti-islam et les caricatures françaises de Charlie Hebdo, du même acabit, semble maintenant tombée. Les musulmans choqués ont riposté en faisant valoir, légitimement, leur différence irréductible de culture avec les pays occidentaux. Ces actes anti-musulmans ont dominé, un temps, l’actualité mais n’ont pas réussi à créer la diversion par rapport aux vrais problèmes vécus particulièrement dans l’Union européenne. La colère populaire face à la crise continue de faire son chemin. Elle a pris l’allure de torrents humains à Athènes, Madrid et Lisbonne. Elle se profile dans les autres capitales occidentales, notamment en France et même en Allemagne. L’avenir de l’Union européenne devient incertain. Dans les pays qui ont adhéré au Traité de Maastricht, on entend les gens, de plus en plus, dire que si c’était à refaire, ils ne voteraient pas pour l’Union européenne. L’euro n’a plus le même attrait qu’au début et les pays qui sont en dehors de la zone euro ne montrent pas d’enthousiasme à l’idée d’y entrer. La crise est concrète et les remèdes pas du tout efficaces. Le FMI a exprimé son pessimisme sur la tournure que prendra, d’une façon plus globale, l’économie mondiale. L’Algérie qui vit de la croissance des pays développés, en leur vendant son pétrole et son gaz, n’est, naturellement, pas indifférente à l’évolution des choses dans sa proximité économique. Notre pays dépend encore de recettes financières extérieures entièrement tirées des ventes d’hydrocarbures. La conjoncture est défavorable au maintien de leur prix dans une tendance haussière. Il faudra s’y adapter sans toucher au principe fondamental qui dicte une solidarité sans faille avec les catégories défavorisées de la société dans notre pays.
Ramdane Ouahdi