Doha-Alger : l’idylle ?

Entre l’Algérie et le Qatar, les rapports sont au beau fixe. Au plan économique, c’est évident. Le bon climat d’affaires suffit à relativiser la dimension politique des relations algéro-qataries, qui n’est pas exempte de différences plus que sensibles dans l’approche des questions brûlantes qui agitent la région (monde arabe, Mali). Sinon, y aurait-il cet engouement qatari pour les investissements en Algérie ? Qu’on en juge ! Les deux pays vont construire ensemble un complexe d’engrais phosphatés et azotés près de Souk Ahras. Un projet dans l’exploration pétrolière et d’autres dans la pétrochimie sont également envisagés. Les Qataris seront dans la zone industrielle de Bellara pour construire un complexe sidérurgique qui sera doté d’une centrale électrique réalisée en partenariat avec eux. Ce n’est pas tout : il est question aussi de l’exploitation des gisements d’or et d’autres mines en Algérie. On a failli oublier Qtel, société qatarie de télécommunications, pour laquelle les autorités algériennes ont libéré la voie afin qu’elle prenne le contrôle de l’opérateur de téléphonie mobile Nedjma. Qtel compte se déployer dans le sud algérien. Avec aucun autre pays, il n’y a cette avalanche de projets ni ces montants de l’ordre de plusieurs milliards de dollars. Dans la première quinzaine de décembre, l’émir du Qatar, Cheikh Hamad Ben Khalifa Al-Thani, viendra en Algérie. Sa visite sera sanctionnée par la signature de sept accords de partenariat. Tout cela montre bien que les différences politiques s’estompent devant les avantages qui font de l’Algérie un pays attractif pour les investisseurs (stabilité, niveau des réserves de change, projets de développement, etc). Rien à voir avec les relations purement politiques entretenues par les pays du Golfe avec le royaume marocain sur la base d’une proximité monarchique, justifiant l’invitation faite au Maroc de rejoindre le Conseil de coopération du Golfe.
Cherif Brahmi