Nord-Mali : Mourad Medelci répond aux «critiques»

Dans un entretien paru dans le dernier numéro de l’hebdomadaire Jeune Afrique, invité à répondre à certains «observateurs» qui critiquent «l’immobilisme» de la diplomatie algérienne dans le dossier malien, Mourad Medelci a affirmé qu’il vivait «plutôt bien» ces reproches. «L’intérêt porté à notre action est vécu comme un hommage à notre diplomatie et prouve que la voix de l’Algérie porte. Nous ne sommes pas atypiques, mais constants. A la constance j’ajouterais la cohérence», a-t-il rétorqué. Tout en affirmant que l’intangibilité des frontières et l’unité territoriale ne «sont pas négociables», le chef de la diplomatie algérienne a fait remarquer que depuis l’indépendance du Mali, les Touareg ont eu maille à partir avec le pouvoir central de Bamako, et les cinquante dernières années ont été marquées par une succession de rébellions. «Les porteurs de cette revendication ne sauraient être mis sur le même pied que les terroristes et les narcotrafiquants», a-t-il souligné, considérant comme une «affaire malo-malienne» toute autre revendication qui concernerait, par exemple, la mise en œuvre de la Charia dans ce pays frontalier. Tout en affirmant que la question du terrorisme doit être prise en charge par les pays directement concernés, M. Medelci a fait savoir que l’Algérie n’est pas convaincue qu’une solution «exclusivement militaire» mènerait le Mali à la paix et à l’unité. Interrogé enfin sur la «paralysie» de l’UMA du fait de la question sahraouie, il a signalé que cette dernière est antérieure à la création de l’Union et qu’elle figure sur l’agenda du Comité de décolonisation de l’ONU depuis 1964, alors que la naissance de l’UMA date de 1989. Medelci expliquait le report du sommet de l’UMA prévu en octobre dernier, sans que cette échéance ne soit «consensuelle». «On ne peut pas lier la préparation d’un sommet de l’UMA à l’évolution de ce dossier (sahraoui), qui n’a jamais été inscrit au planning de l’Organisation, laquelle est chargée de questions exclusivement plurilatérales», a-t-il précisé, ajoutant qu’il (le dossier) «n’apparaîtra pas dans les discussions bilatérales avec nos frères marocains, pour la simple raison que le sujet se traite dans un cadre onusien».
R. N.
 

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