Les avocats déterminés à faire grève du 2 au 7 décembre

Les robes noires ne décolèrent pas. Elles ont décliné l’invitation du ministre de la Justice à une réunion de dialogue. Les avocats sont en effet déterminés à aller jusqu’au bout de leur protestation. Ils considèrent qu’il n’y a rien à «négocier». Leurs revendications sont claires : il faut retirer les articles controversés du nouveau projet de statut particulier régissant leur profession. Pour eux, certains articles sont «attentatoires» au droit de la défense, à la liberté de l’avocat de plaider la cause de son client. Ce texte de loi donne les pleins pouvoirs au juge de gérer l’audience à sa guise, pouvant même exclure un avocat en pleine audience et le poursuivre en justice. Les avocats réclament le retrait de ce projet de loi car ils estiment qu’il signe la fin de la mission de l’avocat qui est de défendre le droit et les intérêts moraux et matériels de son client. Ce projet de loi qualifié de «liberticide» est maintenu par le ministère 14 mois après les actions de protestation des avocats. D’Oran à Constantine en passant par Annaba, les avocats se montrent «très sensibles» à leurs revendications et surtout «mécontents» de leur situation et statut actuels. Les avocats disent être dépourvus de toutes leurs armes de défense. «Les audiences se font en un temps éclair pour ne pas dire que les procès sont bâclés, liquidés sans que les conditions nécessaires pour garantir un jugement juste et équitable soient assurées», fulmine un avocat pour lequel «le système judiciaire a touché le fond, et personne ne cherche à remonter». «La mission de l’avocat repose sur la liberté. Si on lui enlève sa liberté de ton et de construire sa plaidoirie, on l’empêche automatiquement de défendre ses clients et de fournir les arguments nécessaires au juge pour qu’il puisse lui rendre justice», souligne un autre avocat pour lequel l’application d’un tel texte de loi aura inéluctablement des répercussions désastreuses sur le peuple. Les avocats veulent en découdre avec ce système et défendre le droit à la défense qui garantit la justice pour tous. Va-t-on assister à une large mobilisation comme cela a été le cas en 2011 ? Les avocats réussiront-ils à se faire entendre ? Difficile d’y répondre.
S. B.
 

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