Le corps des paramédicaux hausse le ton

Les travailleurs du secteur paramédical ne décolèrent toujours pas. Après un mouvement de grève de trois jours qui a pris fin aujourd’hui, ils envisagent d’ores et déjà de reprendre la protestation dans un «très proche avenir». Bien que la décision définitive ne sera prise qu'au cours du conseil national du Syndicat algérien des paramédicaux (SAP), la tension est déjà de mise, car pour les protestataires les réponses du ministère restent en deçà de leurs attentes. Slim Benkessam, conseiller au ministère de la Santé, a assuré ce matin sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale que les revendications «légitimes et fondées» ont été prises en charge «bien avant le déclenchement de cette grève». Pour le SAP, cela signifie le manque de volonté de la part des responsables du ministère d’aller «au fond» des choses et régler les nombreux problèmes en suspens dont l’application intégrale de la convention collective et du nouveau statut. Ce même responsable précise que la mise en application du statut promulgué en 2011 est en phase finale. «Les différents textes d'application sont soit en instance de publication, soit en cours de signature par les différents départements concernés», a-t-il souligné. Le dossier relatif au régime indemnitaire et aux primes de contagion est également en cours de finalisation. Pour le SAP, il s’agit là d’une fuite en avant. Car les problèmes dans lesquels patauge ce corps de 85 000 travailleurs sont bien plus importants que cela. Il évoque ainsi les conditions de travail en constante dégradation. Selon un membre syndical, l’insécurité gagne les différentes structures sanitaires et le personnel composé essentiellement de femmes est sans protection. Aussi, le personnel paramédical est confronté au problème récurrent de maque de médicaments et du consommable dans les hôpitaux. Ils assurent que parfois ils n’ont pas suffisamment de sparadrap pour changer le pansement aux malades. Le ton est ainsi donné. Pas de retour en arrière. Fort de ses 55 000 adhérents, le SAP compte ainsi peser de tout son poids pour amener le ministère à «prendre concrètement en charge» les revendications des paramédicaux. Dans cette bataille, tous les moyens pacifiques sont bons. Il n’exclut d’ailleurs pas le recours à une grève illimitée.
Sonia B.

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