MNLA : «La France est incapable de protéger les populations civiles»

Sur fond de guerre sans combats majeurs qui pousse à s’interroger où sont passés les groupes islamistes armés dont l’offensive sur le Mali a servi de motif à l’intervention militaire française dans ce pays, un acteur de premier plan, le MNLA (Mouvement national de libération de l’Azawad) monte au créneau et met en garde contre la poussée des forces franco-maliennes vers la ville de Kidal. Dans un communiqué émanant du Conseil transitoire de l’Etat de l’Azawad (CTEA), signé par le porte-parole du MNLA, Mossa Ag Attahe, et publié à Ouagadougou, le MNLA annonce «la récupération des villes de Kidal, Tessalit, Léré, In Khalil, Anefis, Tinzawatène, Tessit et Talatayt de l'Etat de l’Azawad». Constatant «l’incapacité des forces françaises à protéger les populations civiles», le MNLA déclare engager sa responsabilité pour s’opposer aux «exactions criminelles de l’armée malienne spécialisée dans le crime contre les populations civiles de l’Azawad». En clair, le communiqué du MNLA, dont Algeriepatriotique a obtenu une copie, prononce l’interdiction à l’armée malienne de s’approcher de Kidal ou de tout autre territoire qu’il occupe. «Depuis le déclenchement des opérations militaires françaises pour la conquête de l’Azawad au profit des "autorités maliennes", plus de cent personnes ont déjà fait les frais de représailles ethniques», fait savoir le MNLA dans son communiqué. Il décrit l’action de l’armée malienne et ses milices dans l’Azawad comme «une chasse à l’homme visant les Touareg, les Peuls et Sonrai, et les Maures». Le Mouvement national de libération de l’Azawad déclare avec insistance qu’il ne cherche pas l’affrontement avec «l’armée française, malgré le fait qu’elle dirige les opérations d’occupation de l’Azawad» ni avec les forces africaines. Au contraire, il «prend à témoin la communauté internationale sur ses engagements formels à combattre le terrorisme et réitère une nouvelle fois son entière disposition à participer avec l’armée française et la Cédéao dans la lutte contre le terrorisme», à condition que l’armée malienne ne se réinstalle pas dans l’Azawad. En revendiquant «une solution politique et un statut juridique à l’Azawad», le MNLA fait savoir implicitement qu’il n’a pas renoncé à l’autonomie de cette région.
Karim Bouali
 

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