Le FCE satisfait de la volonté du gouvernement à assainir l’environnement de l’entreprise

Le Forum des chefs d'entreprise (FCE) a exprimé aujourd'hui mardi à Alger sa satisfaction de la volonté affichée par le gouvernement à assainir l'environnement économique de l'entreprise, regrettant, toutefois, les lenteurs observées dans la mise en oeuvre sur le terrain. «Le gouvernement a exprimé clairement son intention de travailler à assainir l'environnement économique et légal de l'entreprise, ce qui est déjà un point positif. Mais il n'a pas encore pris la mesure des retards à combler, ce qui explique les lenteurs ou les obstacles de mise en oeuvre sur le terrain», a déclaré Mouloud Heddir, expert et consultant auprès du FCE lors de la présentation du 4è rapport semestriel d'évaluation de l'indice du forum pour la performance de l'entreprise algérienne «IFPE40» Selon cet expert, le constat global fait par le FCE sur le climat des affaires en Algérie révèle une «faible visibilité sur des dossiers lourds, un régime à l'investissement peu transparent, trop mouvant et peu cohérent, une bureaucratie économique coûteuse ainsi qu'une faible réactivité dans le traitement de problèmes, pourtant simples et évidents». Détaillant les obstacles observés par les entreprises, M. Heddir a indiqué que le dispositif de l'investissement en Algérie est «éclaté», relevant que depuis la loi de 2001, une vingtaine de loi de finances et loi de finances complémentaires ont été adoptées, trois lois sectorielles (eau, montagne, tourisme) ont été promulguées avec deux amendements lourds en 2006 et 2009, trois amendements ont été apportés à la loi sur le foncier, plus les dispositions douanières et fiscales diverses. En matière d'information économique, cette dernière est «imprécise et peu opérationnelle», a-t-il ajouté, faisant remarquer que «nous ne produisons pas l'information économique». M. Heddir a déploré, en outre, le retard pris dans la concrétisation sur le terrain de la réforme du système financier et bancaire et l'absence de perspectives et de politique nationale pour des secteurs stratégiques tel que le secteur maritime et le secteur portuaire. Les autres contraintes économiques relevées par M. Heddir ont trait à la problématique de recours aux TIC, au blocage de l'information économique, le recours obligatoire au Credoc, l'accès des entreprises aux projets de loi à caractère économique et à l'inutilité économique des chambres de commerce.
Faiblesse de l'investissement productif
Résultat : «l'investissement productif en Algérie est trop faible, il ne représente que 2 % du PIB hors hydrocarbures et hors dépenses publiques». Cependant, l'indice du FCE (IFPE 40) pour l'appréciation de l'environnement de l'entreprise en Algérie a connu une «évolution favorable» au dernier semestre puisque ce dernier a atteint, à fin février 2013, 358 points négatifs contre 400 points au lancement de cet indice en janvier 2011. L'IFPE 40 a connu une évolution positive sur trois axes : la dépénalisation de l'acte de gestion, l'installation du conseil national de la concurrence et la mise en oeuvre du couloir vert en douane. L'aspect positif dans la dépénalisation de l'acte de gestion réside dans le fait que les marchés des entreprises publiques relèvent de leurs procedures internes et non plus de la réglementation des marchés publics. Toutefois, «l'instruction donnée par le président de la République en Conseil des ministres du 3 février 2011 n'est toujours pas exécutée et le projet de loi n'est pas encore adopté par l'APN», a-t-il fait remarquer. Il a, par ailleurs, salué l'installation du Conseil national de la concurrence «après 15 années de tergiversations», soulignant que le retard pris en la matière est «immense». L'autre évolution favorable dans l'environnement des entreprises relevée par M. Hedir a trait à l'octroi de statut d'opérateur économique agrée à 28 entreprises publiques et privées, plaidant pour la généralisation du système à l'ensemble des entreprises qui réunissent les conditions du cahier des charges. Le président du Forum, Réda Hamiani, a estimé, pour sa part, que «des avancées, même timides, ont été enregistrées dans l'évolution du climat des affaires» en Algérie, exprimant sa satisfaction de la démarche du gouvernement dans sa décision d'associer les organisations patronales au débat économique et à la concertation sur les mesures à prendre pour assainir l'environnement de l'entreprise.
R. E.
 

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