Contestation : Louisa Hanoune charge le FFS, Benbitour et les ONG
C’est une Louisa Hanoune visiblement très remontée qui s’est présentée, aujourd'hui mercredi, devant les représentants de la presse nationale, lors d’une conférence de presse qu’elle a animée au siège national de son parti à El-Harrach. Les derniers événements qui ont secoué le sud du pays semblent avoir interpellé la porte-parole du Parti des travailleurs (PT) au plus profond d’elle-même, puisqu’elle n’a pas hésité, à l’occasion, à pointer un doigt accusateur sur le Front des forces socialistes, l’ancien chef de gouvernement Ahmed Benbitour et un certain nombre d’ONG. Louisa Hanoune s’en est prise violemment, mais sans le citer, au parti de Hocine Aït Ahmed qu’elle accuse d’attiser le feu de la contestation dans cette région du pays. «Les événements de Ghardaïa ne datent pas d’aujourd’hui. Il y a des parties qui jouent un jeu trouble. Il y a un parti politique qui m’intrigue par la duplicité de son discours : à la direction, il parle d’unité de la nation, et à la base, il attise les divisions.» Elle estime, à ce propos, que «des parties tentent de détourner les mouvements de protestation», en référence au rassemblement des chômeurs à Ouargla et au sit-in de Ghardaïa. La patronne du PT reconnaît, cependant, la légitimité des revendications des jeunes du Sud. Ahmed Benbitour a, lui aussi, pris pour son grade. Mais pour une toute autre raison. Ses critiques contre le président Bouteflika n’ont pas plu à Mme Hanoune qui s’est attaquée à lui en le citant nommément. «Oui, je parle de Benbitour et j’assume !» tonne-t-elle. «Il est devenu le médecin de Bouteflika, tuteur de nos consciences et du peuple. Et il appelle à des pressions extérieures. Ce type incite à l’émeute, il manœuvre dans le cadre de la campagne. Il est intéressé par la présidentielle», dénonce-t-elle. Elle nous apprend, par exemple, que l’ancien chef de gouvernement avait pris contact avec des jeunes de la région sud du pays, sans toutefois aller jusqu’à donner plus d’explications sur ses motivations. Sur sa lancée et toujours par rapport aux événements du Sud, Mme Hanoune a tiré à boulets rouges sur certaines ONG, notamment américaines, qu’elle accuse aussi de jouer un jeu trouble dans cette période charnière de notre pays. «Des ONG, comme Freedom House, la NED (National Endewment for Democraty), financées par la CIA, ont des éléments dans de nombreux pays. Ils essayent d’infiltrer des mouvements pour les détourner de leurs objectifs. Il y a des personnes qui ont des desseins obscurs, sous couvert des droits de l’Homme, il y a aussi des hommes d’affaires», a-t-elle affirmé. Louisa Hanoune s’est même voulu plus précise en citant la présence, lors de la manifestation de Ouargla, de deux Algériens, venus d’Egypte, qui travaillent pour les Américains. Interrogée sur l’affaire Sonatrach, la porte-parole du PT a considéré que la procédure judiciaire devrait connaître une accélération. «Pour nous, Temmar et Khelil doivent être jugés et emprisonnés», a-t-elle lâché avec assurance.
Amine Sadek
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