Séisme de Béjaïa : la population inquiète, le DG du CRAAG rassure

Selon nos informations, la nouvelle secousse qui a secoué la région de Béjaïa n’a pas fait de morts et n’a pas occasionné de gros dégâts. Quatre blessés ont été évacués à l’hôpital, selon la Protection civile. On apprend aussi que, par mesure de sécurité, une partie du Boulevard Mustapha Ben Boulaïd, sis au centre-ville, vient d'être fermée à la circulation. Une bâtisse, fragilisée par les secousses à répétition, menace de s’effondrer. L’angoisse se lisait sur tous les visages. Des centaines de familles s’étaient rassemblées dans des espaces vacants pendant plusieurs heures, craignant des répliques. Un réflexe qu’ils ont acquis depuis la première grosse peur qu’a provoquée le premier séisme du 29 novembre dernier. Mais ce qui inquiète plus les Béjaouis, c’est cette répétition des tremblements de terre depuis quelques mois. Une activité sismique qui est diversement commentée par les sismologues. Sur un autre registre, cette multiplication des séismes dans cette région à vocation touristique, à cette période pré-estivale, est bien une mauvaise nouvelle, dans le sens où l’ont craint un reflux des touristes. Mais le Centre de recherche en astronomie, astrophysique et géophysique minimise les craintes. Selon le CRAAG, les secousses telluriques enregistrées ces derniers jours dans certaines régions du pays, dont le séisme de 5 degrés sur l'échelle de Richter qui a frappé ce dimanche la wilaya de Béjaïa, relèvent d'une activité sismique «modérée», selon son directeur général, Abdelkrim Yellès. «Il se produit durant toute l'année une activité sismique propre aux régions du nord du pays, elle se situe entre 70 à 100 secousses en moyenne par mois, 2 à 3 secousses de magnitude entre 3 et 3,5 degrés, sont enregistrées quotidiennement», a déclaré à l'APS M. Yellès, précisant que ces secousses «espacées et modérées» sont dues au «rapprochement de deux continents, l'Afrique et l'Europe». Au sujet du séisme qui a secoué la wilaya de Béjaïa, M. Yellès a estimé qu'il s'agissait d'un «simple séisme modéré, fréquent dans les régions sismiques que compte l'Algérie». Selon les propos du premier responsable du CRAAG, cette secousse «ne devrait inquiéter en rien les populations de la région». Dans son analyse, M. Yellès a rassuré la population, en relevant que l'Algérie «n'est ni le Japon, encore moins l'Indonésie», soulignant que ce processus sismique est un «phénomène naturel qui se produit de façon permanente». «Ce qui est différent, par contre, c'est le fait que ces secousses soient ressenties de plus en plus dans les centres urbains, elles touchent l'ensemble des régions du pays», a-t-il expliqué. Interrogé sur les moyens de prévention contre ce type de phénomène naturel, M. Yellès a insisté sur l'application du code parasismique et le respect des normes internationales en matière de construction, pour l'ensemble de la population, surtout lorsqu'il s'agit de constructions privées, à l'instar des grands projets et des grandes infrastructures que réalise le secteur de l'habitat en Algérie. L'Algérie connaît des secousses dites «modérées» à faible intensité, les tremblements de terre à forte magnitude comme celui de Boumerdès en 2003, et celui d'El-Asnam (Chlef) en 1980 «sont très rares ou très espacés dans le temps», note encore M. Yellès.
Lina S. (avec agence)
 

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