Les Marocains manifestent contre la libération du pédophile espagnol
Plusieurs milliers de personnes ont tenté de se rassembler devant le parlement à Rabat pour dénoncer la grâce accordée à un pédophile espagnol, mais la police marocaine est intervenue par la force pour les en empêcher, ont constaté des journalistes de l'AFP. Des dizaines de personnes, parmi lesquelles des journalistes et des photographes, ont été blessées par la police qui s'est déployée massivement peu avant le début de la manifestation. L'homme dont les manifestants contestent la libération est âgé de 60 ans et a été reconnu coupable en 2011 du viol de 11 enfants âgés de 4 à 15 ans. Il avait été incarcéré à la prison de Kenitra, au nord de Rabat. Des dizaines de blessés parmi lesquels des journalistes et des photographes ont été transportés à l'hôpital, selon les journalistes de l'AFP. Contacté jeudi par l'agence de presse française, le ministre de la Justice, Mustapha Ramid, a confirmé la grâce royale, mais a estimé qu'il n'était «pas habilité à la commenter». «Cet individu fera l'objet d'une extradition et il sera interdit d'entrée au Maroc», avait précisé le ministre. Le Maroc a été confronté à plusieurs affaires de pédophilie au cours des derniers mois. En juin, un Britannique soupçonné de pédophilie a été interpellé à Tétouan (nord). En mai, un Français de 60 ans a été condamné à 12 ans de prison ferme par un tribunal de Casablanca pour des actes pédophiles. Des manifestations ont également été dispersées par la force en début d'après-midi à Tanger et à Tétouan, au nord du Maroc. La libération du pédophile espagnol sur «ordre» du roi Juan Carlos risque d’être l’étincelle qui fera voler en éclats une monarchie de plus en plus contestée. Ou alors les Marocains se complairont-ils dans le laisser-faire ?
Lina S./AFP
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