L’énigme Ghoul
Par Karim Bouali – Les retards et les malfaçons – sources de danger – qui entachent la réalisation de l’autoroute Est-Ouest auraient dû valoir au ministre qui en a supervisé les travaux, Amar Ghoul, au moins de quitter le gouvernement. Il s’en tire, au contraire, avec une nomination à un autre département, celui des Transports, où il a commencé par se distinguer en envisageant le projet de faire voler des avions-taxis dans le ciel algérien. Une question intrigue les observateurs, mais peut-être aussi tous les Algériens, en tout cas les automobilistes qui empruntent l’autoroute Est-Ouest : qu'est-ce qui maintient Amar Ghoul dans le gouvernement ? Le constat de son œuvre est vite fait : l'autoroute Est-Ouest n'est toujours pas achevée, des défauts de réalisation sont dénoncés par l'actuel ministre qui va attaquer en justice les entreprises algériennes responsables, les aires de repos et autres stations d'essence toujours quasi inexistantes, le dossier corruption, etc. Pourtant, il est toujours là. Pourquoi ? Est-ce uniquement pour réaffirmer à chacune de ses interventions son soutien à un quatrième mandat pour Bouteflika, joignant sa voix à celles des autres laudateurs que sont Saïdani, Benyounès et Bensalah, pour ne citer que les plus en vue et ceux avec lesquels il est en opération de surenchère dans le camp présidentiel. Suffit-il à Ghoul de remplir ce rôle pour se voir effacer sa responsabilité dans les manquements dûment établis dans sa fonction de ministre des Travaux publics ? Ces manquements sont confirmés implicitement par son successeur qui ne peut, malheureusement, s’en prendre qu’aux lampistes que sont les entreprises nationales de réalisation. Pendant ce temps, Ghoul continue de chauffer le siège d'un bureau cossu et de bénéficier des nombreux avantages du poste. Si le ministre n'est pas responsable de ce qui se passe dans son secteur, à quoi sert-il de l’être ? Et pourquoi autant de privilèges ?
K. B.
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