L’Algérie participe au sauvetage des entreprises françaises en crise

L’Algérie est-elle en train de devenir la bouée de sauvetage de l’économie française en crise ? Il faut dire que les exemples de partenariats ou d’investissement renforçant cette tendance commencent à devenir légion. Ainsi, après avoir sauvé du naufrage, en 2003, le géant Alsthom, en lui octroyant le marché du tramway d’Alger pour plus de 350 millions d’euros, l’Etat algérien, à travers une entreprise publique, en l’occurrence la Société nationale des transports ferroviaires (SNTF), vient d’offrir une bouffée d’oxygène inespérée pour deux équipementiers français, Compin et Faiveley. La société publique de transport ferroviaire vient, en effet, d’attribuer à ces dernières un contrat de pas moins de 75 millions d’euros pour la rénovation de 202 voitures des trains grande ligne. C’est ce que rapporte la presse spécialisée française qui précise que l’annonce officielle de cette attribution ne se fera qu’à la fin du mois en cours, pour des raisons pas encore connues. Le journal économique Les Echos souligne, d’ailleurs, qu’il s’agit, là, du plus important contrat à l’export pour Compin, l’entreprise normande spécialisée dans les sièges et les aménagements intérieurs, tandis que Faiveley se chargera des systèmes de portes, de climatisation et de freinage. Les livraisons s’échelonneront entre 2015 et 2019. La presse, les autorités politiques françaises et les dirigeants des deux sociétés se frottent déjà les mains de voir ces entreprises décrocher un contrat considéré comme juteux dans un pays en crise. «Il s'agit à la fois de la plus importante commande enregistrée par notre société au cours des cinq dernières années et de sa première commande massive à l'export», se réjouit Pierre Sainfort, président-directeur général de l'entreprise. Selon lui, ce marché, remporté par Compin associé à Faiveley, regroupés pour l'occasion en un groupement momentané d'entreprises (GME), va permettre de pérenniser ou de créer une quarantaine d'emplois sur le site d'Evreux qui compte 200 salariés. Le journal Les Echos reconnaît que ce contrat algérien met du baume au cœur à l'entreprise qui avait connu un léger déclin il y a quatre ans. «Nous sommes aujourd'hui très optimistes pour les deux à trois ans à venir. Nous allons recruter du personnel à Evreux, c'est sûr», pavoise le premier responsable de Compin, qui a reçu, récemment, les autorités politiques locales dans son usine. Ces juteux contrats attribués aux deux entreprises françaises viennent s’ajouter aux deux dernières acquisitions de sociétés de l’Hexagone par l’homme d’affaires algérien Issad Rebrab.
Amine Sadek

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