Abdelhak Benhamouda : la mémoire trahie du combat républicain

L’Algérie commémore ce mardi 28 janvier le 17e anniversaire de l’assassinat par le terrorisme islamiste du secrétaire général de la Centrale syndicale, Abdelhak Benhamouda. Celui-ci était, certes, le patron de l’UGTA à l’époque, mais ce n’est pas cela qui faisait de lui une cible de choix pour la déferlante intégriste. L’enfant de Constantine était, en effet, une icône du combat pour la sauvegarde d’une République algérienne qui était au bord du gouffre sous les coups de boutoir d’un terrorisme que, peut-être, l’humanité n’a jamais connu. C’est cet engagement pour l’Algérie qui lui a valu d’être pris pour cible par les hordes terroristes qui l’avait raté de peu une première fois non loin de chez lui à Garidi, dans la commune de Kouba. Benhamouda était devenu par cet engagement une personnalité de premier plan, pas seulement sur la scène syndicale, mais aussi dans la sphère politique qu’il a marquée de son empreinte, d’abord en présidant le Comité national pour la sauvegarde de l'Algérie (CNSA) et, ensuite, en jetant les fondements pour la création d’un parti politique foncièrement républicain qui allait devenir le Rassemblement national démocratique (RND). Son combat sans concession contre l’intégrisme islamiste, Benhamouda le payera de sa vie. Et ironie de l’histoire, c’est devant le siège de la Centrale syndicale qu’il a servi toute sa vie qu’il fut abattu, lui qui, la veille, appelait à combattre le terrorisme «par tous les moyens». Aujourd’hui, ce combat paraît presque anecdotique tant la politique dite de réconciliation nationale et tout ce qu’elle a charrié comme discours populiste ont achevé de laminer le sentiment de résistance et de fierté qui animait les cœurs des patriotes de ce pays durant la décennie noire. Comble de cette déraison, un chef terroriste, qui n’est que l’émir national de l’Armée islamique du salut, le bras armé du FIS dissous, Madani Mezrag, qui justifiait, dans une assourdissante indifférence de l’opinion l’assassinat d’Abdelhak Benhamouda.
Celui-ci peut se retourner dans sa tombe, surtout que l’UGTA pour laquelle il s’était voué corps et âme est devenue aujourd’hui un instrument des plus grotesques au service d’un pouvoir corrompu et foncièrement anti-algérien.
A. Sadek
 

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