Amara Benyounès : «Les propos d’Amar Saïdani sont mensongers, dangereux et gravissimes»

Les graves propos tenus par le secrétaire général du FLN Amar Saïdani à l’encontre de l’Armée nationale populaire, en général, et du Département du renseignement et de la sécurité, en particulier, ont provoqué la consternation jusque dans le camp des partisans du quatrième mandat pour le président en exercice. Et si le premier responsable du RND, Abdelkader Bensalah, a préféré réagir de manière plutôt habile, appelant à «user de plus de retenue et à s’éloigner des discours de sensations et de menace», Amara Benyounès a, lui, décidé de prendre ses distances vis-à-vis du discours de Saïdani qu’il dénonce de la manière la plus virulente. Relevant que le secrétaire général du FLN «s’est illustré ces derniers jours par des propos mensongers pour le moins surprenants et dangereux, voire gravissimes». Le bureau national du Mouvement populaire algérien (MPA), le parti de M. Benyounès, «dénonce et condamne avec la plus grande vigueur [ces] déclarations qui comportent de très graves accusations susceptibles de mettre en péril la stabilité du pays». Le MPA ne lésine pas sur les mots pour s’élever de la manière la plus véhémente contre la sortie médiatique du chef du FLN et se présente même en défenseur de l’ANP. «Inopportuns, injustifiés et surtout irresponsables, ces propos attentent gravement à l’honneur de l’une des principales et des plus nobles institutions de notre pays, l’Armée nationale populaire», lit-on, en effet, dans le communiqué rendu public ce mercredi et parvenu à notre rédaction. Le parti d’Amara Benyounès juge que les accusations proférées par le chef du FLN à l’encontre de l’institution militaire «sont aussi graves qu’infondées», à tel point que «même les partisans du "qui tue qui", au plus fort de leur offensive contre l’Algérie, n’ont jamais osé aller aussi loin dans la calomnie». Pour ce parti, «le contexte régional et international ajoute à la gravité de ces agissements et interpelle l’ensemble des patriotes algériens appelés à redoubler de vigilance». Le MPA appelle, à l’occasion, au sens des responsabilités des cadres et des militants du FLN. Mais si Benyounès marque ses distances vis-à-vis du principal allié de Bouteflika et son premier soutien pour un quatrième mandat présidentiel, cela n’a pas remis en cause son engagement auprès de ce dernier pour lequel il a, de nouveau, exprimé son soutien. Et le MPA le dit, d’ailleurs, de manière claire : «Rien ne saura nous détourner de notre objectif immédiat de contribuer significativement à la réélection du président Bouteflika», qu’il considère comme «le meilleur garant de la stabilité nationale, dans un contexte où son expérience, son patriotisme et son abnégation sont des atouts irremplaçables pour le pays». Destinée à resserrer les rangs des alliés du président sortant, à l’orée de l’élection présidentielle, la sortie tonitruante du chef du FLN va plutôt accélérer la dislocation d’un clan dont les éléments ont pris le départ en rangs dispersés.
Amine Sadek

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