Pourquoi la justice ne s’est-elle pas autosaisie suite aux accusations d’Amar Saïdani contre le DRS ?

Les poursuites pénales contre Amar Saïdani après ses attaques contre le DRS ne nécessitent pas de plainte déposée par cette institution. Elles doivent être engagées d’office par le ministère public, en application de l’article 46 de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale. Cet article, rappelons-le, prévoit une peine trois ans à cinq ans de prison et une amende de 250 000 DA à 500 000 DA à l’encontre de «quiconque qui, par ses déclarations, écrits ou tout autre acte, utilise ou instrumentalise les blessures de la tragédie nationale pour porter atteinte aux institutions de la République algérienne démocratique et populaire, fragiliser l'Etat, nuire à l'honorabilité de ses agents qui l'ont dignement servie, ou ternir l'image de l'Algérie sur le plan international». Les propos contenus dans l’interview de Saïdani accordée à un site d’information tombent naturellement et immédiatement sous le coup de cet article, d’autant plus qu’il ne bénéficie d’aucune immunité en tant que chef de parti. De plus, non seulement Saïdani n’a pas démenti ses déclarations alors qu’elles ont provoqué une réprobation quasi unanime dans le pays, y compris chez les personnalités qui partagent avec lui le soutien à une candidature de Bouteflika à un quatrième mandat, il n’a pas, non plus, présenté d’excuses ni de justifications qui auraient pu être admises avec le recul, mais il a tenu à obtenir le soutien d’un bureau politique qu’il a lui-même installé. Circonstance aggravante : il s’agit d’un acte prémédité, puisque ce n’est pas la première fois que Saïdani s’en prend au DRS dans des déclarations dont la nature provocatrice est évidente. Une première fois sur le rôle de cette institution à l’intérieur du pays, l’accusant d’ingérences dans le fonctionnement d’autres institutions, mais la seconde fois, de façon inexpliquée, le chef du FLN est allé trop loin en faisant référence à des actes terroristes et en portant de graves accusations contre le premier responsable du DRS. En principe, rien ne devrait empêcher le procureur de la République d’engager l’action en justice contre Amar Saïdani.
Karim Bouali

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