Le politologue Kader Abderrahim : «Une candidature de Bouteflika serait catastrophique pour l’Algérie»

Le politologue et chercheur à l’Iris, Kader Abderrahim, estime qu’une éventuelle candidature de Bouteflika à l’élection présidentielle du 17 avril prochain, serait «catastrophique pour l’Algérie, au vu de son état de santé». Dans un entretien à France 24, ce spécialiste de l’Algérie s’interroge comment «un homme aussi fragilisé par la maladie peut postuler pour une fonction qui exige de très grandes aptitudes physiques et morales, dont l’actuel chef d’Etat ne dispose pas». Le politologue s’oppose, ici, à ceux qui présentent en Algérie la reconduction du président sortant comme «un gage de stabilité», pour justifier cette hérésie, en se disant plutôt sceptique sur la stabilité du pays dans une conjoncture internationale si complexe. «Les gouvernants successifs en Algérie, insiste-t-il, n’ont bâti ni un Etat viable ni des institutions stables et légitimes, mais ont fondé un système qui sert des intérêts personnels». Commentant les récentes accusations portées par le secrétaire général du FLN, Amar Saïdani, contre le chef des services des renseignements, le général Mohamed Mediene di Toufik, l’analyste n’y voit qu’une «révolution de sérail». Il considère que le général Toufik «n’est pas aussi isolé que le prétend une certaine presse, mais il est toujours en négociation avec l’entourage du président pour sauvegarder les intérêts de tout le monde». Poursuivant son analyse, le chercheur franco-algérien estime que le patron des services de sécurité «a tenté, lors du séjour médical de Bouteflika en France, d’affaiblir son influence, mais ce dernier a réussi à reprendre les choses en main après son retour en Algérie». Il rappelle que Bouteflika avait, dès 2009, affiché son intention de réduire «la mainmise des militaires sur les services de sécurité et les institutions civiles».
R. Mahmoudi

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