Quel message Hamrouche a-t-il voulu faire passer dans sa déclaration à deux mois de la présidentielle ?

Pendant que tous les regards sont rivés vers le président de la République dont on attend un discours où il est censé annoncer sa décision au sujet de la prochaine présidentielle, l’ancien chef de gouvernement et candidat à l’élection de 1999, avant de se retirer, est sorti de son silence pour rendre un hommage à l’Armée nationale populaire, dans une déclaration dont l’essentiel du contenu semble se lire entre les lignes. La sortie de celui qu’on qualifie de «réformateur» soulève une série d’interrogations, d’autant plus que sa déclaration intervient à quelques jours de la date limite du retrait des formulaires de candidature pour l’échéance d’avril prochain. Elle coïncide également avec l’information selon laquelle le président Bouteflika aurait enregistré un discours à la nation, qu’il compterait diffuser d’ici le 24 février, à l’occasion de l’anniversaire de la nationalisation des hydrocarbures. Des sources concordantes avaient indiqué à Algeriepatriotique que Mouloud Hamrouche aurait été approché par de hauts responsables politiques, aux fins de le convaincre de se présenter à la prochaine élection présidentielle. Une demandé à laquelle il aurait opposé une seule condition ; celle de ne pas rester au-delà d’un seul mandat s’il venait à être élu, pour assurer une période de transition de cinq ans, en attendant de mettre en place des institutions crédibles qui auront à jouer pleinement leur rôle dans un système politique qui aura été, entretemps, débarrassé des pratiques de pouvoir monopolistiques instaurées par Abdelaziz Bouteflika, depuis son avènement en 1999 à ce jour. Une autre piste avait été évoquée pour remplacer le président actuel – qui s’était engagé à partir de Sétif de se retirer du pouvoir –, tout en maintenant une certaine stabilité, de sorte à garantir une transition sans heurts. Abdelmalek Sellal, l’actuel Premier ministre, devait assumer ce passage de l’ère Bouteflika vers un nouveau mode de gouvernance plus ouvert et moins rigide, mais cette option semble ne pas avoir été retenue. En l’absence d’indices qui pourraient éclairer davantage l’opinion publique et les observateurs de la scène politique nationale, Mouloud Hamrouche apparaît comme «le seul candidat du système» capable de répondre aux exigences de l’heure et qui pourrait faire le consensus entre les différents courants du pouvoir actuel. Son appel du pied à l’ANP n’est pas fortuit, lui qui sait, pour avoir travaillé longtemps à la présidence de la République, qu’il ne saurait réussir sa mission sans le soutien actif de la puissance de feu, en ces temps de grande incertitude. Quant à l’allusion à «l’arrivée de nouvelles générations aux postes de responsabilité» qui devra «conditionner l’avenir immédiat» de l’Algérie et «profiler irrémédiablement son devenir», elle peut être traduite comme un message aux septuagénaires qui détiennent le pouvoir entre leurs mains et qui doivent le lâcher dès avril. Mouloud Hamrouche les invite donc à partir pour laisser la place aux jeunes. Ce serait son credo dans le cas où il se présenterait, si son message a été bien saisi.
M. Aït Amara

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