Accord euro-méditerranéen : Alger contre le regard unilatéral de l’UE

La partie algérienne a dressé un bilan mitigé de la coopération algéro-européenne, en dépit des efforts consentis, lors de la journée du partenariat Union européenne-Algérie organisée, aujourd’hui lundi à l’hôtel Hilton, à Alger, par la délégation de l’Union européenne en Algérie, en présence du chef de la délégation, Marek Skolil, et de Michael Köhler, directeur géographique pour le voisinage de l’UE. «Il s’agit d’un bilan que nous jugeons mitigé. Seulement, nous pouvons faire mieux des deux côtés», a indiqué Ali Mokrani, directeur général de la coopération avec l’Union européenne au ministère des Affaires étrangères. «Quand nous devions choisir entre l’adhésion à l’OMC et la coopération avec l’UE, notre choix a été vite fait et nous avons privilégié le partenariat avec l’UE avant notre adhésion à l’OMC. Nous attendons, de ce fait, que l’UE fasse preuve de plus d’écoute envers ses pays partenaires, car le regard unilatéral n’est pas du tout productif», a-t-il expliqué. M. Mokrani a insisté sur les attentes de l’Algérie telles qu’inscrites dans l’accord d’association signé en 2005. Si l’Algérie adhère aux mécanismes de coopération, appliqués dans les pays de l’ex-Europe de l’Est car ils ont montré leur efficacité, comme le jumelage, l’assistance technique et l’expertise, il est important pour l’Algérie de «passer de l’assistance technique à l’appropriation des programmes et de développer des relations de partenariat entre les entreprises européennes et les PME algériennes». «C’est un enjeu important pour nous pour parvenir notamment à la diversification de notre économie et nous soustraire de la dépendance des hydrocarbures», a-t-il insisté, en mettant l’accent sur la coopération avec l’UE dans les secteurs de l’énergie, des énergies renouvelables et du nucléaire civil. L’Algérie a par ailleurs appelé l’Europe à davantage d’investissements et à son implication dans la modernisation de l’outil de production. Pour M. Mokrani, l’accord d’association n’est pas une fin en soi. Il doit être un instrument qui doit être activé souvent, en faisant une interprétation positive dans le sens de l’amélioration de la coopération. En ce sens, il a rappelé les cas du démantèlement tarifaire et de quelques produits agricoles afin de permettre à l’Algérie une bonne préparation à l’ouverture de la zone de libre-échange prévue en 2020. Concernant les accords sectoriels, comme celui sur la recherche scientifique et technologique et l’innovation, M. Mokrani a fait savoir qu’ils étaient importants et qu’il se réjouissait de leur mise en œuvre prévue pour le 5 mars prochain. «Sans transfert technologique, nous ne pouvons pas mettre en place les conditions d’un développement endogène.» Pour conclure, le représentant algérien a considéré que la dimension humaine «doit bénéficier» de plus de considération. Elle constitue, selon lui, le parent pauvre dans notre relation avec l’Union européenne. «Il y a toujours eu, du côté européen, la hantise des irréguliers. Nous pouvons l’assurer du côté algérien en présence des représentants de la société civile. L’Algérien a les moyens nécessaires pour vivre sereinement et aisément chez lui. Il ne faut pas le percevoir comme un migrant potentiel. Mais il veut voyager et aller en Europe pour faire du tourisme, rendre visite à sa famille…», a-t-il plaidé.
Mohamed El-Ghazi
 

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