Quiproquo
Il est absolument vrai que c'est grâce à une politique essentiellement fondée sur la méfiance et la ruse contre l'ennemi, conjuguées au peu de moyens matériels dont ils disposaient, que nos valeureux moudjahidine, soutenus par la majorité peuple algérien, ont pu vaincre diplomatiquement, politiquement et militairement le féroce et violent colonialisme français et ses alliés de l'Otan. Malheureusement, cette méfiance et cette ruse de guerre n'ont pas été progressivement évacuées à l'indépendance du pays, le 5 juillet 1962. Bien au contraire, elles ont été reconduites par les dirigeants autoproclamés de notre pays, en vertu de la légitimité révolutionnaire, contre leurs compatriotes, c'est-à-dire le reste du peuple algérien, accusé à tort de vouloir leur ravir leur «butin de guerre». Les dirigeants autoproclamés de notre pays depuis 1962 et leurs héritiers devraient comprendre que les outils de la ruse et de la méfiance systématiques, valables dans un contexte de guerre et qui avaient provoqué de nombreux drames et crises politiques, depuis 1962, ne pouvaient pas continuer à être indéfiniment utilisés en temps de paix, sauf s'ils se considèrent en guerre contre le peuple algérien, pour résoudre les problèmes de développement du pays. Il est donc grand temps de lever ce quiproquo dramatique qui a provoqué de nombreuses tragédies et crises politiques depuis 1962 et de passer pacifiquement le témoin aux autres Algériens et Algériennes, qui ne sont pas moins patriotes et qui représentent l'écrasante majorité de la population algérienne. Sinon, la confrontation générationnelle et mentale se poursuivra et sera coûteuse à notre pays, qui panse encore les blessures de la tragédie nationale qu'il a subie, dans les années 1990, à cause de la mentalité cupide et obstinée de ces dirigeants autoproclamés.
Malheur aux nations qui manquent d'hommes et de femmes pour défendre leur honneur bafoué et leur conscience violée.
الويل لتلك للأمم التي تفتقر الرجال والنساء للدفاع عن الشرف المنتهك والضمير المغتصب
Rabah Toubal