A propos des réalisations en Algérie

Il serait naïf de penser que rien n’a été fait, en Algérie, en matière de réformes et de développement ou dans la lutte contre le crime économique ou organisé – que certains assimilent à des «règlements de comptes» lorsque l’Etat sévit ou bien à une «absence de l’Etat» s’il ne fait rien –, mais il nous semble que les efforts sont en deçà des capacités disponibles surtout en matière d’utilisation des ressources humaines compétentes. On retient les grands projets structurants, les logements sociaux ou participatifs. Les écoles, les collèges et lycées sont partout ainsi que les hôpitaux ou centres de santé. Les universités ou centres universitaires existent dans la plupart des grandes villes. Tous les villages disposent de l’électricité et de routes qui les desservent. Diverses réalisations dans le domaine de l’alimentation des foyers en gaz et en eau. Outre les constructions de routes et de rocades, la grande réalisation est l’autoroute Est-Ouest de 1 200 km. Le métro d’Alger mis en service et les projets de tramways programmés dans d’autres grandes villes, etc. On peut ajouter la contribution de l’Etat dans l'achat des logements ou dans la résorption de l’habitat précaire et rural pour tous les citoyens avec 700 000 DA (soit 38 mois de salaire au SNMG). La médecine et l’éducation sont gratuites au niveau des structures de l'Etat. Les principaux produits sont subventionnés et les plus démunis reçoivent des aides régulières. Les filles non mariées sans emploi bénéficient d’une pension quand leur père décède. Les bidonvilles sont sur le point d’être éradiqués et les occupants sont relogés. L’aide des chômeurs par le financement de leurs projets dans le cadre de l’Agence de soutien à l'emploi de jeunes (Ansej) et par la Caisse de chômage (Cnac) à concurrence de 1 milliard de centimes (132 000 dollars environ) mais aussi l’Agem pour le micro-crédit. Construction de barrages, de retenues collinaires, de viaducs. Réhabilitation des infrastructures portuaires et aéroportuaires et bien d’autres actions tel l’augmentation du SNMG de 20%, la consécration de 40% du parc logement réalisé aux jeunes de moins de 35 ans, etc. L'opposition existe malgré ses insuffisances et quelques blocages pour des raisons sécuritaires et parfois politiques aussi. Elle n’est pas «satellite» au pouvoir comme on l’incrimine. La liberté de la presse est réelle, elle n’est pas du tout «aux ordres» comme on l’accuse par ignorance ou intentionnellement. Il y a plusieurs personnalités civiles et militaires, qui ont été aux commandes de l’Algérie, qui ne cessent de critiquer le pouvoir, dans les journaux ou lors des conférences, pour son orientation et sa gouvernance.
Comme il serait inconséquent de croire que les choses vont très bien ou très mal dans le sens, souvent sournois ou hypocrite, où l’affirment certains. Il y a des insuffisances par rapport aux capacités disponibles. Il reste encore le problème de chômage, cette maudite corruption qui s’est renforcée durant la «décennie noire», cette injustice dans l’accès à l’emploi et à la responsabilité, l’absence de communication, la persistance de la bureaucratie dans certains secteurs, le diktat des spéculateurs et des gros commerçants, l’insuffisance dans la qualité des services surtout dans les services sociaux et surtout la mauvaise utilisation des compétences. Il reste le renforcement du secteur pétrolier avec recherche de nouvelles ressources, la fragilité des entreprises du BTP du fait de leur taille et leur gestion, l’«enclavement» – bien qu’en croissance – du secteur de la téléphonie mobile qui importe tous ses équipements. Des insuffisances également sont enregistrées dans le secteur agroalimentaire qui reste tributaire des produits importés. Pourtant, des indicateurs montrent un niveau satisfaisant dans les réserves officielles ou les dettes. Le FMI indique que l’Algérie est le pays le moins endetté des 20 pays de la région MENA avec une dette représentant 2% du PIB ; que ses réserves de change officielles s’élèvent à 188,8 milliards de dollars. Cette institution estime qu’avec une inflation prévisionnelle fin 2011 de 4% et un taux de croissance hors hydrocarbures de plus de 6%, l’économie algérienne reste à l’abri des crises systémiques. Selon des informations de presse algérienne, des mesures pour relancer la machine à produire (l’entreprise) seraient engagées, notamment relatives au soutien à l’investissement, et l’emploi en ouvrant des lignes de crédits à long terme couplés d’abattement conséquent sur les charges sociales qui peuvent atteindre 90%, le remplacement du Credoc (décrié par le patronat) par la «remise documentaire», le rééchelonnement des créances bancaires des PME en difficulté, bonification des crédits d’investissement accordés aux PME et bien d’autres mesures incitatives. A l’APN, dernièrement, Ouyahia a fait observer que «l’Algérie … est cruellement en manque de savoir-faire, de technologie, de management moderne et de partenaires à même d’ouvrir demain d’autres marchés à des productions en association» ; qui peut le faire si ce ne sont les compétences en «jachère» ?
Les compétences existent ; elles ne demandent que considération et protection. L’Etat doit leur offrir les conditions de leur épanouissement et les mettre au service de leur pays qui ne peut qu’en tirer avantages et bienfaits. On verra alors la réaction du peuple qui n’aspire qu’au bien-être et à la sécurité, ainsi que l’attitude de ces opportunistes de tous horizons s’ils y trouvent encore matière à leurs funestes projets et, enfin, ce qu’est la bonne gouvernance.
L. A.
 

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