Et si on soutenait tous Benflis ?

Il est vrai que le discours d’Ali Benflis est plus réaliste et plus séduisant. Il est vrai aussi que lors de ses meetings à travers tout le territoire national, les salles où il doit se produire sont toujours pleines à craquer et qu’il n’a jamais été reçu avec animosité par la «plèbe». C’est volontairement que j’ai mis ce dernier mot entre guillemets. Non pas pour lui donner une signification péjorative, mais c’est parce que, je l’ai bien senti, c’est comme cela que les autres zigotos de cette campagne de mascarade (les représentants de fakhamatouhou) voient le peuple algérien. Nous comptons pour des prunes pour eux. Sinon, comment expliquer le fait que malgré tous les risques de dérapage, ils continuent dans leur entêtement à vouloir imposer de force leur candidat malade, incapable de se prendre en charge par lui-même. Ali Benflis est plus raisonnable. Il ne fait pas de promesses qu’il ne pourra pas tenir ultérieurement si jamais, par miracle, les urnes vont le porter à la magistrature suprême du pays. Plus les jours passent et plus l’on se rend compte que ce candidat, malheureux en 2004 a de sérieuses chances de passer cette fois-ci. Mais, car il y a toujours un mais, le pouvoir actuel fera tout, par la ruse, par les subterfuges, par la force s’il le faut, pour annoncer, au soir du 17 avril, son candidat vainqueur. Voilà pourquoi, à mon humble avis, il ne sert à rien de se joindre à ce candidat et de le soutenir. Les jeux sont déjà faits, les dés sont déjà pipés. Il faut se rendre à cette évidence. J’ai bien envie de faire cette proposition à mon parti politique, proposition de revoir notre position de boycott avant le jour J et de soutenir Ali Benflis, d’autant plus que lors d’un de ses meetings, il avait dit publiquement qu’il ne ferait qu’un seul mandat (s’il est élu). J’ai bien envie de dire aux partis qui prônent le boycott d’exiger de Benflis un engagement public et solennel qu’il tiendra sa promesse de ne faire qu’un seul mandat, mandat qui sera considéré comme une phase de transition qu’on appelle de tous nos vœux. Mais vont-ils accepter cette proposition ? J’en doute fort. Mais, entre nous, je pense que c’est au staff électoral de Benflis d’essayer de se mettre en contact avec les partis de l’opposition et de les convaincre que seule l’union des forces, l’union du peuple algérien, est à même de faire tomber ce régime qui commence, tel un vieux mur, à se lézarder, à se fissurer de partout. Le temps presse. D’ores et déjà, il faut engager la course contre la montre. En moins d’une semaine, il est possible de renverser la vapeur et de rendre l’espoir aux Algériennes et aux Algériens qui ont une appréhension certaine, une peur bleue de l’issue de cette élection.
Abdelaziz Ghedia
 

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