A part ce qui ne va pas
Par M. Aït Amara – Tout n’est pas négatif dans ce qu’il se passe actuellement en Algérie. La psychose qui se serait emparée de nos concitoyens, à cause de nous, les médias, ne trouve pas une réelle traduction sur le terrain. Contrairement à ce que certains rabâchent sur une supposée panique générale, est difficilement perceptible dans la vie de tous les jours des Algériens. Hormis les files d’attente dans les stations-service – ces files n’étaient d’ailleurs pas aussi longues qu’on eût pu l’imaginer –, il n’y a pas eu de rush sur les magasins et autres marchés pour s’approvisionner plus que de raison en produits de première nécessité. La preuve en est qu’il n’y a pas de pénurie de denrées alimentaires. Aussi, au lieu de se focaliser sur cette «angoisse» de l’après-17 avril, il serait plus judicieux de relever les nombreux éléments positifs nouveaux induits par cette course à la présidentielle de 2014. Parmi ces éléments, il y a lieu de citer en premier le sursaut de la société civile, en hibernation depuis la victoire de la République sur les tenants du discours violent et extrémiste, grâce à l’intervention directe des forces de sécurité, à une politique de réconciliation entamée par le président Zeroual au milieu des années 1990 et, surtout, à la persévérance et au courage de la population qui a affronté les hordes terroristes en leur opposant un stoïcisme qui a fini par les vaincre. Depuis l’annonce de la candidature du président sortant à un quatrième mandat, les citoyens, jusque-là dégoûtés de la politique et révulsés par des politiciens ravagés par l’égocentrisme, se sont réveillés de leur longue léthargie et ont pris sur eux de participer au débat, chacun à sa manière. Ce réveil, un peu tardif mais bienvenu, s’est exprimé sous plusieurs formes. Aux manifestations pacifiques se sont greffés une utilisation massive des réseaux sociaux pour dénoncer l’usurpation du pouvoir par un clan et un retour au débat politique dans la rue. C’est donc sous cet angle-là qu’il faudra regarder les événements qui se déroulent en Algérie en ce moment. Un angle fortement positif qui augure d’un regain d’intérêt certain de la société civile pour le mode de gouvernance qu’elle choisira elle-même par les urnes et qu’elle ne sera plus obligée de subir par crainte de retourner aux années noires du terrorisme, vain épouvantail brandi par ceux qu'un changement pour le bien de tous embarrasse.
M. A.-A.
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